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12 octobre 2010 2 12 /10 /octobre /2010 07:30

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/68/16/06/19397111.jpgMerci à Greg pour m'avoir prêté le DVD.

 

J'avais déjà fait partagé mes impressions sur la lecture du comic, édité en France il y a quelques mois.

 

Le DVD étant sorti lui aussi il y a peu, mais moyennement tenté par l'achat d'un film que je n'ai pas vu au préalable (tentative risquée ou comment risquer de paumer 20 €), un ami qui l'avait déjà vu et ayant déjà procédé à l'acquisition eut la gentillesse de me le prêter.

 

A l'heure où j'écris, j'ai fini le visionnage il y a à peine dix minutes.

 

Impression fort bonne pour ce divertissement frais, léger et dynamique.

 

Adaptation également réussie vu que j'ai auparavant eu l'occasion de me frotter à l'oeuvre originale.

 

La différence majeure avec le comic réside dans le fait qu'il est bien plus pessimiste, sombre et violent que le film (qui se tape quand même en France l'avertissement sur quelques scènes susceptibles de heurter la sensibilité de certains spectateurs).

 

Mais il ne faut pas oublier que Kick-Ass parlera avant tout aux ados par son héros digne d'un Peter Parker des années 2000. La référence à Spider-Man n'est d'ailleurs pas dissimulée, que cela soit dans la reprise au plan près de scènes emblématiques (l'apprentissage des pouvoirs), la similitude des décors (la maison dans le Queens, les gratte-ciels new-yorkais) ou la comparaison inévitable opérée par la voix-off (l'homme-araignée est l'un des superhéros les plus populaires, toutes générations confondues).

 

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L'originalité de Kick-Ass réside surtout dans son concept, posé dès les premières minutes : avec tout ce qu'on entend aujourd'hui sur les superhéros (comic, film, etc), n'est-il pas étonnant que personne n'ait tenté de percer en tant que véritable superhéros?

 

Bien sûr, la réalité est toute autre : pas de superpouvoirs, pas d'araignée radioactive, pas de rayons gamma qui transforment en Géant Vert, pas de proche tué qui donne envie de se venger...

 

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Non, Kick-Ass s'ancre dans un quotidien banal et réaliste où il n'est pas étonnant de voir les témoins d'un racket fermer les yeux et passer leur chemin en laissant la victime se faire dépouiller. Allant plus loin encore, le héros se prend lors de son premier combat une véritable raclée qui témoigne bien de la difficulté du projet et de sa mise en oeuvre. Sans oublier sa seconde baston durant laquelle il souligne la folie d'un monde plus préoccupé à filmer un passage à tabac avec un téléphone (pour une diffusion sur YouTube) qu'à appeler le 911 (ce qui serait, hélas, la première réaction qui ressort des sondages lors d'un accident).

 

Mais outre ces considérations, c'est surtout à la culture geek que Kick-Ass rend hommage. Alors, certes, c'est moins http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/68/16/06/19242361.jpgparlant que dans la BD, mais ça reste tout aussi significatif. J'attendais avec impatience (mais ne me faisais pas pour autant beaucoup d'illusion) la virée en "Mistmobile" où les deux héros de pacotille écouteraient à fond le Batman Theme de Danny Elfman. J'ai peut-être été un peu trop exigent pour le coup. Il n'empêche que le reste de la B.O. est franchement sympa, que cela soit les chansons rock et le très discret score aux échos superhéroïques.

 

De même, la trame de la BD est plutôt bien respectée, même si épurée de ce qui rendait vraiment l'histoire encore plus pessimiste (la love story qui n'aboutit pas dans la BD, ce qui est réaliste, contrairement  à ce qui se passe dans le film où ça tend à devenir cucul). La violence des affrontements est plutôt conservée, bien que le côté sanglant a été revu à la baisse sans occulter l'aspect charcutage (le plus jouissif étant de voir une fille de 10 ans mettre la pâtée aux malfrats). Par contre, dommage qu'on dévoile dès le début aux spectateurs les réelles intentions de Red Mist, mais l'adaptation dans l'ensemble est plus que satisfaisante.

 

Et quand bien même, en passant le cap de la comparaison comic/film, Kick-Ass se révèle être un divertissement franchement original, sorti de nulle part. Parler d'un film culte est pour le moment un peu précipité, mais à n'en pas douter, c'est en bonne voie.

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4 octobre 2010 1 04 /10 /octobre /2010 08:00

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/35/46/08/18394406.jpgLes années 1990 avaient le Seven de David Fincher comme emblème du thriller poisseux et malsain. Les années 2000 ont de leur côté Saw.

 

Mais là où Saw a donné lieu à pas moins de six suites, Seven s'est arrêté pour ne pas accoucher de Eight, Ten ou Fifteen (même si on a eu droit à Nine  et Thirteen :-D). Et quand bien même, le sujet de Seven ne se prêtait pas pour une saga, bien que je ne serais que très peu étonné si un long-métrage du genre John Doe Begins voit le jour pour narrer le sombre passé du serial killer interprété par Kevin Spacey.

 

Pour en revenir à Saw, inutile de dire que le premier épisode a plus ou moins été oublié au profit de ses nombreuses suites dont je tairais l'intérêt extrêmement limité consistant à faire du gore pour du gore.

 

Un sort assez injuste pour un petit film qui, réalisé en 18 jours avec un budget ridicule (1,2 millions), a  pourtant réussi à multiplier par 50 la mise initiale. Avouons que l'exploit n'est pas mince. Cela n'en fait pas pour autant un chef-d'oeuvre, même si Saw premier du nom mérite au-delà de toute espérance le statut ingrat de film culte.

 

Car si un chef-d'oeuvre est un film culte (Le Parrain), l'inverse ne se vérifie pas toujours (Fight Club).

 

Mais outre ces terminologies douteuses, attelons-nous sur les raisons qui font que Saw est un film culte.

 

La première chose à faire concernant cet épisode, c'est de faire abstraction de ses suites dont le principal intérêt est de montrer sur grand écran une pure boucherie (finalement, je n'ai pas pu me taire). Saw 3 aura même bénéficié de la classification "interdit aux moins de 18 ans", réservée initialement pour les films pornographiques et/ou de très grande violence. Quant à savoir si ce label était justifié (coup de pub?), c'est une autre histoire.

 

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En parlant d'histoire, le moins que l'on puisse dire est que l'intrigue principale de la saga Saw est bel et bien un puzzle. Tous les films sont liés, en même temps que la plupart des personnages. Problème : on frise l'overdose et la crise de nerfs car les quelques épisodes déjà sortis délivrent les éléments au compte-gouttes et dans le désordre le plus complet.

 

L'impression d'assister à une histoire à tiroirs multipliant les rebondissements plus ou moins prévisibles est donc très forte. Difficile de croire que les scénaristes du premier film avaient prévu tout ce qui suivrait, d'où l'intérêt grandi envers cet épisode relativement simple, de loin le plus compréhensible, le plus oppressant et le plus indépendant (pas besoin des nombreuses suites pour comprendre l'essentiel).

 

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Tout débute de manière mystérieuse quand deux hommes se réveillent enchaînés dans une salle de bains désaffectée. Ils disent ne pas se connaître, et un cadavre à la cervelle éclatée gît sur le sol. Un magnétophone les informe des règles d'un jeu particulièrement sadique où au pire ils meurent, au mieux ils se scient les pieds.

 

Forcés de dénouer les évènements qui les ont amenés à cette inconfortable situation, ils arrivent à la conclusion qu'ils sont les nouvelles victimes d'un tueur en série qui soumet ses proies à des choix inhumains. Mais pourquoi eux? Et dans quel but?

 

Là est le concept de base de Saw premier du nom, que certains ont même qualifié de Seven des années 2000 (d'où le lien au début de cet article). Réputation méritée? Tout dépend de la manière dont on considère Seven que j'ai trouvé "bien, sans plus" en ce qui me concerne (un poil trop pessimiste et un final attendu).

 

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Il reste néanmoins que Saw tire plutôt bien son épingle du jeu compte tenu de son manque de moyens. Prévu initialement pour être un direct-to-video sans passer par la case "sortie en salles", les projections-tests rencontrèrent pourtant un certain succès qui ne sera pas démenti par la suite (c'est un des films les plus rentables de l'histoire du cinéma), et donnera donc naissance aux terribles opus suivants, tous aussi réguliers que le 31 octobre. Est-ce d'ailleurs un hasard si chaque épisode sort courant fin octobre début novembre (autrement dit autour de Halloween)?

 

Là où Saw 1 sera particulièrement desservi, c'est par sa réputation de film gore. Pourtant, il est loin d'être gore et tout se joue dans une ambiance particulièrement malsaine et horrifique. La scène la plus sanglante est sans conteste le final, et encore, c'est très suggéré et pas du tout montré. Le pied tranché de l'affiche n'est que purement symbolique de la thématique principale de ce premier épisode. La dimension horrifique prend aussi toute son ampleur dans quelques scènes toutes connes mais diablement efficaces, évoquant les peurs de l'enfance du genre monstre sous le lit.

 

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C'est bien entendu sur cet aspect de la simplicité que se traduit le cruel manque de moyens sur le plan technique. La réalisation est ainsi digne d'un clip musical, usant des travellings et autres mouvements de caméra accélérés, en passant par un montage brutal, pour conférer à la mise en scène l'aspect nerveux de l'ensemble. Des artifices qui s'excusent parfaitement compte tenu d'un budget ridicule (1,2 millions de dollars, je le rappelle).

 

Et encore, le film se permet d'avoir quelques acteurs intéressants au casting comme Danny Glover (la saga de L'arme fatale, quand même!), la jolie Dina Meyer (Starship Troopers) ou encore la très discrète Monica Potter, pour ne citer que les plus connus (mais pas forcément ceux qui sont le plus sur le devant de la scène).

 

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Enfin, ce premier épisode pose aussi les traditions de la saga, à savoir un twist par épisode, sous fond du désormais célèbre musical de Charlie Clouser (qui livre ici sa première BO pour un long-métrage). Pour Saw 1, la surprise reste mitigée quand à la révélation finale que pas mal auront vu venir. Reste qu'un film ne connaît pas le succès qu'à cause de son twist (encore que...) et si Saw a autant séduit, c'est parce qu'en tant que film "artisanal" fait par des petits futés, il est diablement simple et efficace. Et surtout, il est considéré non pas comme un précurseur mais comme celui qui a relancé le genre du thriller vraiment poisseux. Seul bémol : il aura bien sûr occasionné les nombreuses suites de la franchise et ouvert la voie à d'autres petits films fauchés qui tentent de copier sans succès le style sans y apporter une touche réellement authentique.

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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 08:00

Jhttp://www.horreur.net/img/reanimator1aff.jpg'ai souvent entendu parler de Re-Animator, et ce sous le terme de petit film culte des années 80. Pour vous dire, le héros et son jeune dealer de voisin en parlent même dans American Beauty (un de mes films préférés!). En errant dans un magasin de Lyon qui vend des DVD à des prix intéressants, j'aperçois ledit film (Re-Animator, pas American Beauty que je possède depuis des années) étiqueté à 4 €. Fortement tenté et curieux, je débourse la somme demandée, en me demandant ce que vaut l'oeuvre qui reçut en 1986 le Grand Prix de l'Horreur du festival d'Avoriaz.

 

Verdict?

 

Légère déception pour ma part, en raison d'une première heure trop lente et sérieuse à mon goût. Il faut en effet un bon moment avant d'avoir droit à ce que l'on est réellement venu chercher, et à l'exception d'une scène d'introduction intriguante mais trop sage du point de vue sanguinolent, et faisant plus office de prise de pouls du spectateur dubitatif, on s'ennuie presque durant cette première partie quand on s'attend à un délire non stop dans le genre de Braindead.

 

Heureusement, les dernières minutes sont sujettes à un petit festival cradingue et réjouissant très tourné vers l'humour noir, mais c'est encore trop peu pour réellement dire que Re-Animator bénéficie d'un bon rythme.

 

http://www.fullhalloween.com/blog/wp-content/uploads/2008/10/reanimator1.jpg

Il reste néanmoins de très bonnes choses pour ce petit film, comme des effets spéciaux plutôt convaincants, et ce même pour aujourd'hui, bien qu'on décèle assez rapidement les artifices. Outre un chat pas du tout crédible (ça sent la marionnette à plein nez), le coup de la tête coupée est plutôt bien géré pour l'époque. A ce titre, Re-Animator a raflé quelques récompenses à divers festivals, pour les meilleurs maquillages et effets spéciaux notamment.

 

Rien à dire non plus sur la réalisation, franchement pas mal pour un budget de 900 000 dollars.

 

Hélas, si Re-Animator est considéré comme un classique à ranger à côté de Braindead, il ne risque pas de faire aussi forte impression aujourd'hui pour des raisons que j'ai du mal à cerner et qui m'ont sérieusement empêché de rentrer dans la confrérie de ceux déclarant avoir affaire à un film culte.

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1 octobre 2010 5 01 /10 /octobre /2010 08:00

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/35/60/86/18441573.jpgPeut-être que le terme percutant pour définir Collision est un peu un fort. Mais avouez qu'il était tentant de rester dans le même champ lexical (percutant, collision, crash -qui est aussi le titre du film en VO- ).

 

Collision est un film choral, c'est-à-dire un genre de film mettant en scène plusieurs personnages dont les destins se croisent, sans qu'aucun ne vole la vedette aux autres. Cela présente des avantages certains pour le rythme (on ne s'ennuie que peu) mais ça peut aussi s'avérer risqué (certains personnages demeurent souvent sous-exploités ou inintéressants).

 

L'idée du film est venue à Paul Haggis lorsque ce dernier, en sortant d'un vidéo-club, s'est fait volé sa voiture sous la menace d'une arme à feu. Une fois rentré chez lui, effrayé et encore traumatisé, il changea toutes les serrures. De là, il signa le scénario et la réalisation de Collision, un an après le succès de Million Dollar Baby (dont il est également le scénariste).

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Cette anecdote est même présente dans le film avec le couple improbable formé par deux acteurs dramatiquement sous-estimés (Brendan Fraser et Sandra Bullock) qui, juste après une soirée, se font voler leur flambant 4x4 par deux afro-américains qui, quelques minutes auparavant, s'étonnent des réactions des "blancs" à leur égard.

 

De cette petite histoire est retranscrite l'objectif principal du film : parler "de l'intolérance et de la compassion, de la manière dont nous détestons tous être jugés sans jamais refuser de juger les autres, ce qui est totalement contradictoire" selon les propres mots de Paul Haggis.

 


Le projet était cependant loin d'être gagné, surtout pour ce qui concernait le financement d'une histoire de race et de classe sociale risquant fortement de faire l'objet d'une sévère censure. Heureusement, l'acteur Don Cheadle, intéressé par le scénario, y mit beaucoup du sien (son expérience et ses relations) et devint même producteur du film.

 

Le résultat donna ce que l'on sait, et le long-métrage de Paul Haggis (tourné en 35 jours!) fut même récompensé du Grand Prix au Festival de Deauville en 2005. Une série télévisée vit même le jour avec le regretté Dennis Hopper (résultat plutôt mitigé, d'après ce que j'en ai vu).

 

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Collision brasse de nombreuses thématiques, la première étant la peur de l'autre, sous-tendue par le racisme. Les personnages sont des WASP, des noirs, des asiatiques, des latinos, issus de différentes classes sociales (la haute société, les ouvriers) ayant des préjugés sur tout et n'importe quoi.

 

Seuls les Etats-Unis pouvaient faire un film là-dessus, l'attrait venant surtout du fait qu'il s'agit d'un pays composé essentiellement d'immigrés (seuls les Amérindiens sont de vrais Américains dans le fond) et fortement remué depuis 2001, le tout dans une ambiance proche de celle du Collateral de Michael Man grâce à la ville de Los Angeles, cadre idéal pour renforcer les oppositions (le jour et la nuit, le centre-ville et la banlieue, les entrepôts et les quartiers résidentiels) et aussi les idées reçues souvent fausses, la preuve en est la quasi-totalité des personnages qui se révèlent être ce qu'ils ne sont pas.


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L'exemple le plus flagrant vient des deux flics, interprétés par Matt Dillon et Ryan Philippe. L'un semble raciste,  l'autre idéaliste. Et pourtant, les évènements vont inverser les tendances. Les choses ne semblent pas toujours ce qu'elles apparaissent être, à l'image des Perses pris pour des Arabes, ou du type a priori gentil qui tuera finalement un auto-stoppeur à qui il voulait en premier lieu rendre service.

 

Le film montre aussi des personnages qui sont tellement enfermés dans leurs univers et idées reçues qu'ils n'en sortent que par des moments chocs (des collisions, des crash... le titre du film est-il un hasard?) qui leur font prendre conscience (ou pas) de leurs erreurs qu'ils seront libres de réitérer afin d'alimenter un cercle vicieux qui ne prendra fin que si tout le monde fait un effort et pas seulement quelques-uns. Mais quand? La chanson finale dit "après demain" (After Tomorrow, de Stereophonics).

 

Incompréhension, peur, racisme, individualisme... Collision est un excellent film qui n'a pas volé ses récompenses et traite d'une réalité universelle qui sort bel et bien du cadre américain pour s'inscrire dans d'autres contextes nationaux.

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29 septembre 2010 3 29 /09 /septembre /2010 08:00

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/65/69/21/18949753.jpgLes reboots pour les films de superhéros deviennent monnaie courante ces temps-ci. A l'heure où l'on loue la tentative plus que réussie de Christopher Nolan avec Batman et où on se demande à quoi ressemblera le nouveau Spider-Man de Marc Webb prévu pour 2012 (serons-nous encore vivant d'ici là?), place au reboot du Géant Vert.

 

En 2003 sortait Hulk, réalisé par Ang Lee, avec Eric Bana et Nick Nolte. Le film, surfant sur la vague des succès engendrés par X-Men et Spider-Man ne rencontre pas la popularité, la faute à un scénario qui se permet de modifier les origines de Bruce Banner, ce qui n'a pas plus aux fans.

 

Pour autant, ce Hulk est loin d'être un mauvais film pour l'auteur de ces lignes. Bien que néophyte en ce qui concerne le comic (ce qui me permet de ne pas faire la douloureuse comparaison papier/écran) j'ai trouvé que l'histoire se suivait bien malgré de légères longueurs occasionnées par le développement assez poussé de la psychologie des personnages, et ce au détriment de scènes d'action assez rares.

 

Quoiqu'il en soit, la décision de faire un reboot fut prise, en confiant la réalisation au Français Louis Leterrier (Le Transporteur) et le rôle principal à l'excellent Edward Norton (Fight Club). Le résultat final sortit durant l'été 2008, une semaine avant Wall-E et trois semaines avant The Dark Knight.

 

Paradoxalement, L'incroyable Hulk reprend là où le premier Hulk s'était arrêté, en montrant un Bruce Banner traqué par l'armée. Ne s'embarrassant pas de narrer le comment du pourquoi, le générique de début résume en trois minutes et en quelques plans astucieux l'accident au laboratoire qui affecte Bruce, ainsi que les relations qu'il entretient avec sa petite amie et le père de cette dernière qui ne peut plus le blairer depuis sa transformation.

 

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Hulk étant un superhéros qui subit plus son pouvoir qu'il n'en profite, le réalisateur met l'accent sur le côté maudit du personnage principal, et ce durant tout le film, en témoigne la scène finale où le Géant Vert doit fuir sans profiter de sa victoire sur le bad guy avant qu'on ne le neutralise lui aussi.

 

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/65/69/21/18925836.jpg

Mais là où le film de Louis Leterrier se distingue de celui de Ang Lee, c'est en terme de rythme et d'action. Les péripéties s'enchaînent sans temps mort, et l'action (les fuites perpétuelles de Banner ou les gros combats de Hulk) dépote pas mal. La caméra a su retranscrire la puissance de la créature dans sa façon de se mouvoir et surtout dans son look. Un vert terne plus proche du gris, des veines qui sortent... On se croirait devant un Sangoku en Super Saiyen 3. Les combats sont aussi très brutaux, et la destruction des infrastructures massive. Hulk est d'ailleurs présenté dans le film comme une bête sauvage qui ne se domine pas, en témoigne la première transformation où on ne l'aperçoit que par bribes à cause de l'obscurité et où il attaque les militaires de la même manière que ce qu'on peut voir dans un film d'horreur classique (les pauvres soldats étant happés dans les ténèbres pour ne plus revenir).

 

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L'incroyable Hulk s'en sort donc pas mal de ce côté-là, pour peu qu'on adhère au style bourrin du réalisateur. Malheureusement, ce reboot ne possède pas que des qualités. Outre un casting assez convaincant (Edward Norton et Tim Roth en tête), le spectacle se termine sans donner l'impression d'avoir réellement commencé. De même que le bad guy du film bénéficie véritablement d'une psychologie primaire là où on aurait pu s'attendre à un développement plus poussé. Je passe volontairement une love story assez cucul dont le principal attrait est de montrer une Liv Tyler sans cesse larmoyante qui a clairement abusé du botox dans les lèvres avant chaque prise. La galerie des autres personnages reste plus que stéréotypée et les fans souriront devant les apparitions de Stan Lee (le créateur de Hulk), de Lou Ferrigno (le Hulk de la série TV) et même ... surprise à la fin. Le long-métrage se base donc essentiellement sur Bruce Banner, ce qui n'est pas plus mal d'une certaine manière, et on peut regretter que certaines scènes coupées assez fortes (je pense à ce qui aurait dû être la scène d'intro où Bruce Banner, errant dans la montagne, tente de mettre fin à ses jours mais échoue en se transformant) n'aient pas été incluses dans le montage final.

 

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Le bilan de tout ça reste un agréable film de super héros mais qui reste encore trop en surface et qui, surtout, ne s'affiche pas comme auto-suffisant, la faute à l'impression de prolongation due au générique-résumé-introduction et à une fin largement ouverte qui laisse augurer un projet sympathique mais dont on attend encore des nouvelles.

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27 septembre 2010 1 27 /09 /septembre /2010 08:00

http://image.toutlecine.com/photos/f/a/n/fantomes-contre-fantomes-the-frighteners-29-01-1997-19-07-1996-1-g.jpg Zou! Nouveau néologisme. Après summer-movie, espérons que celui de ghost-movie réussira à percer. Est-il nécessaire de traduire ce terme? A mon humble avis, non. Mais on va quand même le faire pour le fun.

 

Car il faut savoir que le genre ghost-movie est assez casse-gueule, même si les quelques exemples que j'ai en tête restent de bons souvenirs : il suffit de citer Ghost, les deux S.O.S Fantômes, Beetlejuice et le premier film Casper pour s'en convaincre. Mais même dans ces exemples, la Mort est plutôt tournée en dérision. L'affiche de Beetlejuice ne dit-elle pas que "les fantômes n'ont jamais été aussi drôles"? Encore que Casper l'aborde de manière assez mélancolique (jeune public oblige) et Ghost travaille plutôt l'aspect romantique. Avec Fantômes Contre Fantômes, on va plutôt se tourner vers un divertissement délirant bourré de références et suffisamment bourrin pour susciter l'intérêt.

 

En 1995, Peter Jackson (le papa de King Kong et du Seigneur des Anneaux) réalise pour le compte d'Universal un film de fantômes, produit par Robert Zemeckis, le réalisateur de la trilogie Retour vers le Futur, qui lui "prête" même pour l'occasion l'interprète de l'inoubliable Marty McFly, le très-discret-sur-les-écrans-dernièrement Michael J. Fox, malheureusement atteint de la maladie de Parkinson (d'où la rareté de ces apparitions).

 

http://4.bp.blogspot.com/_7J_WGI7Jygw/S9_aiQQFfwI/AAAAAAAAFMA/EYEiclDNB80/s1600/The+Frighteners+Pic+02.jpg

L'occasion aussi pour Peter Jackson et son équipe d'étrenner le matériel informatique récemment acquis pour la conception des effets visuels.

 

Initialement prévu en tant qu'épisode de la série TV Les contes de la crypte, le scénario de Fantômes Contre Fantômes, écrit par Peter Jackson et sa femme Fran Walsh (l'idée leur est venue alors qu'ils allaient acheter du lait), a ainsi fait l'objet d'un long-métrage. Une idée pas franchement mauvaise car force est d'avouer que l'histoire comporte assez d'éléments pour remplir la modeste durée de cent minutes, même si le script de départ élaboré en 1992 par le couple était loin de la version définitive. Mais, coup du sort, le film sera un échec au box-office en raison de sa sortie américaine programmée le même jour que l'ouverture des Jeux Olympiques d'été d'Atlanta. Il sombrera donc dans l'oubli, jusqu'à ce que le succès monstrueux rencontré par le prochain projet de Peter Jackson (Le Seigneur des Anneaux) le place sous la folie des projecteurs, amenant les fans, cinéphiles, cinéphages et autres curieux à s'intéresser aux précédents films du cinéaste prometteur (parmi lesquels retrouve-t-on notamment Braindead et Bad Taste). L'occasion également pour Universal de sortir, de la même manière que Metropolitan a fait pour la Trilogie de l'Anneau, un coffret 4 DVD incluant de nombreux bonus et une version longue. L'exploit sera réitéré plus tard avec le film King Kong (la fameuse Edition De Luxe 3 DVD que j'ai rapidement évoquée ici).

 

J'en profite au passage pour souligner le fait que, si les éditions spéciales de Universal font souvent l'objet d'un soin particulier (bonus à la pelle, son au top, image superbe), elles souffrent du même défaut que tous les autres DVD du même éditeur, à savoir ces très handicapants spots anti-piratages (quel intérêt d'en mettre trois ou quatre différents au démarrage, sans qu'il soit possible de les zapper alors qu'ils véhiculent le même message et que ça empêche personne de télécharger illégalement???!!!!!!). Fin de la parenthèse.

 

http://www.moviesonline.ca/movie-gallery/albums/the_frighteners//the_frighteners-19.jpg

 

Pour en revenir à Fantômes Contre Fantômes, c'est tout simplement un bijou du divertissement. On retrouve d'ailleurs dans le personnage de Michael J. Fox une aura quasi-similaire à celle qui entourait le Marty McFly de Retour vers le Futur en son temps.

 

En cela, le film joue beaucoup sur une impression non pas de déjà vu mais de découverte d'un terrain déjà connu. Cela se concrétise d'une part par les nombreuses références qui parsèment le long-métrage (le plan qui rappelle Shining, la scène du resto repompée de Ghost, le shérif directement sorti de Full Metal Jacket et interprété d'ailleurs par le même acteur) et d'autre part par une utilisation extrêmement classique (mais ce n'est pas plus mal) des grands mythes entourant la Mort comme l'impressionnante Faucheuse (sorte de Nazgûl avant l'heure), la représentation du Tunnel de Lumière ou encore la très naïve vision du Paradis et de l'Enfer, le tout servi par des effets spéciaux tout simplement excellents qui n'ont pas pris une ride (à l'exception de ceux pour la Faucheuse).

 

http://www.empireonline.com/images/image_index/580x250/21344.jpg

 

L'ambiance fantomatique est également renforcée par la musique du film, macabre à souhait, composée par un Danny Elfman aussi inspiré que quand il donna naissance au cultissime thème de Beetlejuice.

 

Fantômes Contre Fantômes, c'est aussi un réjouissant cocktail touchant à de nombreux genre : la comédie bien sûr (même si, en plus de beaucoup utiliser l'humour noir, c'est parfois lourdingue, cf. le Juge et la momie du musée) mais aussi le policier, l'action, le drame avec quelques instants assez tristounets (mais aussi discrets pour ne pas plomber l'ensemble) et le thriller pur et dur lors de la scène finale. Le tout mâtiné du fantastique inhérent à la présence des fantômes.

 

http://image.toutlecine.com/photos/f/a/n/fantomes-contre-fantomes-01-g.jpg

 

Divertissement de qualité, effets spéciaux au top, histoire originale... Le film de Peter Jackson se pose comme un spectacle de grande qualité, et sûrement comme un des meilleurs films de fantômes des années 90. Il se pose aussi comme un des plus méconnus hélas. Mais peut-être deviendra-t-il à terme un futur classique comme la plupart des films du réalisateur.

 

Ci-dessous la bande-annonce.

 


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24 septembre 2010 5 24 /09 /septembre /2010 08:00

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/05/11/01/051101_af.jpgDédicace à Margot, fan de Shyamalan, et aussi une de mes plus fidèles lectrices (ainsi qu'une des rares à laisser des commentaires). Gros bisous à toi!

 

M. Night Shyamalan... Quel nom bizarre. C'est pourtant le nom d'un réalisateur qui a beaucoup emballé à la fin des années 90, et qui a pas mal déçu sur la fin des années 2000.

 

Son succès, il l'a rencontré avec ce que certains osent appeler un film d'horreur, alors qu'il est clairement à classer dans le registre du fantastique un peu sombre : le très surestimé Sixième sens, avec Bruce Willis et l'étonnant Haley Joel Osment.

 

Sixième sens fait aussi partie de ces films qui tendirent à populariser le final twist, la méthode du rebondissement final qu'on retrouve par exemple dans Fight Club, Haute Tension, L'Echelle de Jacob (dédicace à Schyso) et Usual Suspects. Shyamalan en fera d'ailleurs sa marque de fabrique puisque la grande majorité de ces films en comporte un.

 

Pour avoir eu l'occasion de remater Sixième sens il n'y a pas si longtemps de ça, j'ai pu le réévaluer et mieux l'apprécier, même si le fait d'être tombé juste du premier coup sur la révélation-clé du film m'a pas mal refroidi.

 

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J'ai cependant été plus sensible à Incassable, qui reprend les mêmes ingrédients et les replace dans un domaine assez codifié : celui des superhéros. Ce n'est un secret pour personne : j'affectionne beaucoup les films de superhéros (mais pas les comics... bizarre) et s'il y a bien une chose de certaine sur Incassable, c'est que Shyamalan se réapproprie le mythe superhéroïque avec beaucoup de classe, de finesse et de sensibilité.


Mais Incassable n'est pas un film de superhéros classique, que cela soit dans le fond ou dans la forme. Le drame intimiste tire bien plus souvent la couverture que l'aspect fantastique très en retrait, et ce dans le but et le souci de raconter au spectateur une histoire plus banale qu'extraordinaire. Shyamalan distille donc à son Incassable une imperceptible dose de fantastique, si discrète que le film ne décollera jamais au-dessus du monde bien réel illustré par une pluvieuse Philadelphie (la ville de prédilection du réalisateur).


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Pas de superhéros en collants et en cape pour ce long-métrage qui joue à fond la carte du côté humain. Et surtout du côté "vieux" de l'humain. Il ne s'agira pas là d'un ado prépubère qui va maîtriser ses pouvoirs en même temps qu'il va apprendre à se raser. On a ici affaire à une sorte de "héros" des temps modernes, un pauvre type chargé de la sécurité, chauve et fatigué, et qui semble avoir dépassé la quarantaine depuis belle lurette. Ultime hommage aux superhéros Marvel : à la manière de que Peter Parker (Spider-Man) ou encore de Bruce Banner (Hulk), son nom commence par la même lettre que son prénom (David Dunn).

 


L'anti-super héros en quelque sorte que ce père de famille blasé qui a beau rester un modèle pour son fils, il n'en rencontre pas moins des difficultés à conserver l'affection de sa femme. Dans ce registre, Bruce Willis excelle. Après les rôles de superflic (John McLane dans Die Hard) ou de "super-foreur" (Armageddon) dans les années 80-90, on ne l'a jamais vu autant interpréter un type fatigué que dans les années 2000 (Sin City, 16 blocs).

 

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Au côté de cet acteur retrouve-t-on une autre figure toute aussi célèbre avec Samuel L. Jackson qui compose un personnage en diamétrale opposition avec David Dunn (couleur de peau, style vestimentaire, cheveux, "solidité"). Une belle démonstration pour dire que cet acteur est capable de jouer autre chose que le "black cool en roue libre" de Pulp Fiction.

 

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/05/11/01/051101_ph4.jpgMais plus que cet excellent casting, c'est l'histoire qui tient en haleine. Le scénario signé par Shyamalan prouve que ce dernier sait ce qu'il fait, surtout avec sa caméra. Sa réalisation millimétrée a un rôle considérable lors du long-métrage puisqu'avant toute chose, Incassable est un film visuel, où tout se dit avec les yeux. Chaque plan, chaque scène, chaque mouvement de caméra... On sent que rien n'est laissé au hasard et certains sont même allés à dire que Shyamalan est le digne successeur d'Alfred Hitchcock dans la façon de manier l'image et l'esprit du public. Malheureusement, cette maestria se paye par un rythme qui peu sembler bien long pour le non initié qui pensait que la présence du duo Willis/Jackson au générique occasionnerait quelques scènes d'action. Grossière erreur.

 

Egalement, la réalisation ne se limite pas à quelques mouvements de caméra bien sentis puisque de nombreux éléments sont à prendre en considération, comme les couleurs, les plans ou encore les vêtements qui aiguillent pas mal sur la révélation finale.

 

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Révélation finale qui reste moins surprenante et moins classe (enfin, c'est vite dit...) que celle de Sixième sens. Mais qu'importe. Le final twist d'Incassable n'est pas le principal attrait du film, loin de là. Cet attrait, c'est la manière extrêmement juste dont Shyamalan raconte une histoire de super héros réaliste, sans fioritures ni artifices de blockbuster décérébré, le tout en prenant son temps et en perdant en route les moins réceptifs à cette oeuvre magistrale et sensible.

 

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 08:00

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/36/23/74/18680999.jpgRecyclage d'un vieil article sur le meilleur film de 2006. Dédicace à Schyso.

 

La première chose qu'on a envie de dire après avoir vu Le Labyrinthe de Pan, c'est de ne pas se fier à l'affiche, et encore moins à la phrase accrocheuse qui y figure ("L'innocence est plus forte que le mal").

 

Mettons-nous à la place des parents qui désirent emmener leurs enfants voir un film gentillet.

 

Ou alors on peut aussi devenir ces charmants bambins qui, séduits par le poster où figurent une petite fille (presque habillée comme le Chaperon Rouge) dans une forêt digne de conte de fées (d'ailleurs y a aussi une fée) et un titre assez poétique, supplient papa et maman d'aller voir ce qui, au premier abord, ressemble à une énième production Disney.

 

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Seulement, il y a une tâche dans ce si beau portrait : le film est interdit aux moins de 12 ans. Un hasard? Peut-être pas. Le film débute avec un bref rappel historique et le prologue d'un conte pour enfants (une princesse perdue que son père cherche à retrouver). Et là, le drame. Tout roule jusqu'à la dixième minute où le grand méchant massacre deux paysans sans raison apparente avec une sauvagerie rarement vue à l'écran. A partir de cet instant, si la joyeuse famille n'a pas quitté la salle, les parents peuvent être considérés comme irresponsables (à supposer que leur progéniture n'ait pas été refoulée à l'entrée suite à la restriction d'âge). Et ce n'est pas le soupçon de féerie entourant la jeune Ofelia (la petite fille de l'affiche) qui pourra faire oublier la bataille que se livre l'armée franquiste et les rebelles (tortures, meurtres, attentats).


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Le Labyrinthe de Pan cloue littéralement sur place. La première raison, c'est la surprise dont est gratifié le spectateur qui se retrouve à regarder un film de guerre alors qu'il pensait aller voir un film fantastique. La deuxième est bien évidemment la maîtrise technique du long-métrage, que ce soit la justesse de l'interprétation (Sergi Lopez), l'ambiance froide limite morbide et les effets spéciaux (le Faune est impressionnant).

 

Difficile de décrire plus cette gigantesque claque que nous livre Guillermo Del Toro, un réalisateur mexicain qui représente la nouvelle vague du cinéma hispanique avec Alfonso Cùaron (réalisateur de  Harry Potter et le Prisonnier d'Azkaban et des Fils de l'Homme). Le Labyrinthe de Pan s'affirme comme le film le plus personnel du bonhomme, et c'est plus que mérité qu'il ait été présenté au festival de Cannes de 2006 dans la sélection officielle, bien qu'il n'ait pas été récompensé.

 

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/36/23/74/18614537.jpg Guillermo Del Toro a déclaré que ce projet datait d'il y a plus de vingt ans et qu'il aurait désiré en faire son premier film s'il avait eu le budget nécessaire, même si, à l'époque, l'histoire était légèrement différente et bien plus méchante (cela aurait été la femme enceinte qui découvrait le labyrinthe et le faune avec lequel elle aurait eu une aventure).

 

Le Labyrinthe de Pan surprend aussi par la violence des affrontements militaires/rebelles. Plus que Ofelia et le labyrinthe, c'est bel et bien le contexte historique le véritable intérêt du long-métrage, mis en parallèle avec l'intrigue fantastique, elle aussi dotée d'une maturité étonnante (le monstre avec les yeux dans les mains). Le tout est de mettre en relation un monde enchanteur avec la dureté de la vie (transition enfant/adulte), ce que la mère d'Ofelia ne cessera de répéter à sa fille pour qu'elle arrête de lire les contes de fées.

 

Le film doit aussi beaucoup à ses personnages, et notamment à ses monstres, dont le plus effrayant restera sans doute l'humain le plus détestable du moment, le capitaine Vidal (Sergi Lopez), un militaire despotique, froid, cruel et obsédé par l'héritage qu'il laissera à son fils. On a droit ainsi à une pure incarnation du mal, une figure terrifiante du fascime. On peut presque dire que le cinéma a un nouveau grand méchant à mettre dans son palmarès à côté de Dark Vador (ou peut-être que j'exagère).

 

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Le Labyrinthe de Pan s'affiche sûrement comme le dernier chef-d'oeuvre en date. Ne vous fiez pas à sa jolie affiche, car vous seriez déçu, mais regardez au-delà et admirez un des meilleurs films de ces dernières années. 

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22 septembre 2010 3 22 /09 /septembre /2010 08:00

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/35/51/58/18460428.jpgDire que Peter Jackson a eu le vent en poupe est un doux euphémisme. Fort du succès rencontré pour sa dantesque trilogie consacrée au Seigneur des Anneaux de J.R.R. Tolkien, le réalisateur néo-zélandais put enfin se consacrer au film qu'il rêvait de faire depuis un bout de temps. Cela fut même la raison pour laquelle il acquérit des ordinateurs dans les années 90, qu'il étrenna en1996 avec ce super divertissement qu'est Fantômes Contre Fantômes (The Frighteners) qui fut pourtant un échec au box-office.

 

Malheureusement, son projet concernant King Kong tomba à l'eau à cause des sorties ciné des années 1997 et 1998, trop riches en films de monstres : Le Monde Perdu (Jurassic Park 2), Mon ami Joe, Godzilla...

 

Quelques années plus tard, le King Kong de Peter Jackson sort dans les salles et n'aura pour concurrent que des blockbusters bien différents avec  Harry Potter et la Coupe de Feu et le premier épisode de Narnia.

 

Pour autant, il faut garder en tête que le film de Peter Jackson est un remake. Et le monde des remakes est dur, car il est rare qu'une nouvelle version surpasse l'originale. Surtout que le premier King Kong de 1933 est un film culte, un chef-d'oeuvre, un monument du 7ème art, en plus d'être le film préféré de Peter Jackson (et également d'Adolf Hitler...). Un remake avait déjà tenté de se faire une place au soleil en 1976 mais fut plutôt boudé, notamment pour son parti pris écolo et sa poésie hippie qui l'ancre trop dans les seventies.

 

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Mais Peter Jackson revient à la source du mythe et prend pour toile de fond l'époque du premier film, à savoir les années 30, illustrée par une reconstitution magnifique du New York de cette période. Les années 30, c'est aussi et surtout l'époque préférée des meilleurs films d'aventures, la preuve avec les trois premiers films de la saga Indiana Jones. Il s'agit là de la dernière époque plausible où l'on peut encore faire croire à des terres inexplorées ou des îles inconnues. Quand on s'attèle à la réalisation d'un film d'aventures, mieux vaut connaître les ingréditens-clés pour qu'il soit une réussite. Et le King Kong de 2005 en est une.

 

On n'ira pas jusqu'à dire qu'il détrône la version de 1933, définitivement trop ancrée dans les esprits, et qui demeure surtout un classique intouchable, mais la dernière version en date demeure quand même un bon gros film d'aventures à l'ancienne, avec les technologies d'aujourd'hui.

 

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Car, du point de vue visuel, le spectacle est de toute beauté. Les effets visuels, que cela soit pour les décors ou les créatures, sont pour la plupart impressionnants, et ce même cinq ans après la sortie du film. Mention spéciale à Kong, qui bénéficie de la même technologie d'animation que le Gollum du Seigneur des Anneaux. Une belle victoire pour l'équipe technique puisque ce genre de long-métrage commencera à prendre des rides à cause de son côté technique. Mais de bons effets spéciaux restent moyens si le type derrière la caméra ne sait pas les mettre en valeur. Et pour cette raison, Peter Jackson est indéniablement un bon réalisateur. Tout comme Steven Spielberg avec ses deux Jurassic Park qui, même plus de dix ans après leur sortie, restent des références. A ce titre, le King Kong de Peter Jackson constitue un des films les plus palpitants pour ce qui est de mettre en scène des créatures préhistoriques et/ou gigantesques (avec peut-être le Godzilla de Roland Emmerich). Malgré tout, la surabondance d'effets numériques dans le film de 2005 risque de lui jouer des tours, si cela n'a pas déjà commencé puisqu'entre une scène où l'arrière-plan est réel, et une autre où il ne l'est pas, l'oeil humain fait aisément et subtilement la différence.


 

Niveau action, ça douille pas mal et le réalisateur multiplie les séquences anthologiques. Que cela soit l'embouteillage des brontosaures, le combat entre Kong et les T-rex ou encore la course-poursuite dans les rues new-yorkaises, on est littéralement happé par cette aventure mouvementée où le plus décevant sera sûrement la scène finale au sommet de l'Empire State Building (rien de nouveau à l'horizon, même dans la forme).

 

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Mais le film est surtout entâché par un défaut aussi gros que son héros poilu capable de se gratter sous les bras avec ses propres pieds : sa longueur, qui avoisine les 2h45. Cette durée surprenante est surtout causée par une première partie qui prend vraiment son temps pour présenter les nombreux personnages du film. Passées les vingt premières minutes dans un New York qui subit encore la crise de 1929, les quarantes autres de la première heure se déroulent exclusivement sur le bateau et risquent de perdre plus d'un spectateur en route car il ne s'y passe pas grand chose à part des plans d'ensemble qui montrent le vaisseau avancer dans les flots et la romance grandissante entre Ann et Jack. Cela permet pourtant de présenter des éléments qui autoriseront quelques raccourcis scénaristiques. C'est ainsi le cas avec l'expérience que l'équipage du navire semble avoir dans la maîtrise des grosses bébêtes, ce qui ne sera pas inutile pour ramener le singe géant sur le continent américain. On peut aussi penser que Peter Jackson a particulièrement pris son temps à présenter ses personnages pour mieux nous les faire apprécier car pas mal d'entre eux ne reviendront pas du voyage sur l'île. Quant aux rescapés, ils en seront fortement marqués.

 

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/35/51/58/18435889.jpgLa deuxième partie qui se déroûle sur l'Île du Crâne (Skull Island) est de loin la plus intéressante et la plus palpitante puisque le côté aventure pur jus prend le dessus, avec les longues marches en forêt et les courses-poursuites et jeux de cache-cache avec les monstres et indigènes. Ca valait le coup d'attendre une heure pour que ça bouge enfin. Et pour bouger, ça bouge! On n'est pas déçu du voyage et les bastons sont assez violentes. Pas mal de pauvres types se font zigouiller, et de diverses manières : massacré par les indigènes, écrasé par un brontosaure, dévoré par un raptor, chute dans un précipice... Cette violence a cependant le mérite de ne pas être graphique, et à la manière de Spielberg qui cache les scènes gores de Jurassic Park par un élément du décor, Jackson use des mêmes artifices pour éviter les effusions de sang gratuites qui risqueraient d'être préjudiciables à une classification tout public.

 

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Outre le côté technique plus que maîtrisé, le film bénéficie d'un bon casting. Naomi Watts joue une poupée Barbie convaincante pour le sing géante, Adrien Brody se coltine celui de l'écrivain au grand coeur et Jack Black incarne ce que certains ont vu comme un double de Peter Jackson lui-même dans le film. Force est de constater que les deux hommes se ressemblent par leur corpulence, et si la plupart des personnages du film sont dessinés de manière assez radicale, celui de Jack Black demeure le plus intéressant : prêt à tout pour réaliser son film et constamment accroché à sa caméra, jusqu'où ira-t-il pour parvenir à ses fins? Une question qui trouvera une réponse grâce à son acolyte (interprété par Colin Hans, fils de Tom) dont le visage endurci après les péripéties sur l'île parle de lui-même.

 

A la manière du film de 1933, celui de 2005 conserve quelques moments romantiques entre la belle blonde et le gorille. Ils sont plus rares et sentent fortement le soleil levant/couchant numérique, mais sont bel et bien là. Mention spéciale à la très jolie scène de la patinoire nocturne. La musique illustre plutôt bien ces instants intimistes en se faisant délicate, et comme la tradition le veut, je vais consacrer un petit paragraphe à la B.O.F.

 

Peter Jackson a collaboré pour les trois Seigneur des Anneaux avec le compositeur Howard Shore qui livra une musique inspirée instantanément devenue culte. Si ce dernier faisait partie du projet King Kong, un "différend artistique" avec le réalisateur le fit quitter l'aventure quelques semaines avant la sortie du film. James Newton Howard (JNH pour les intimes) le remplaça au pied levé et si son travail n'est pas extraordinairement marquant, le résultat final est plus que satisfaisant compte tenu du délai extrêmement court dont il disposa pour achever son oeuvre. La B.O. de King Kong est assez simpliste, que cela soit son thème principal imposant ou ses douces mélodies, mais elle est surtout extrêmement puissante pour accompagner les séquences d'action effrénées qui parsèment les 2h45 de film.

 

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Enfin, dernier mot concernant la version longue : le montagne initial ne compte que quinze minutes supplémentaires environ dont les plus intéressantes sont surtout celles consacrées à la scène du radeau, dont je ne comprends pas la suppression du montage cinéma. L'Edition De Luxe 3 DVD acquise neuve à 5 € répondra peut-être à ma question quand je parcourrai les nombreux bonus. C'est sans compter presque 40 minutes de scènes coupées, assez intéressantes mais qui, si rajoutées au montage final, auraient lieu à un film de plus de (irg!) 3h30. Bien trop long... Déjà qu'on se plaint des 2h45...

 

Dans tous les cas, et pour conclure cet avis sur le King Kong de Peter Jackson, il s'agit là d'un bon gros spectacle, certes un peu long, mais prenant, qui rend brillamment hommage au film original, et réserve d'excellents moments de bastons avec de vilaines bébêtes géantes.

 

Et pour l'anecdote, c'est le film qui réunit avant l'heure les deux acteurs principaux du film Tintin de Spielberg : Jamie Bell et Andy Serkis.

 

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/35/51/58/18865386.jpgLe futur capitaine Haddock, ça sera lui!

 

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Tintin, ça sera lui!

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21 septembre 2010 2 21 /09 /septembre /2010 08:00

http://www.horrorphile.net/images/mary-shelleys-frankenstein-movie-poster1.jpg

Dédicace à ma Parisienne qui apprécie ce film autant que moi, si ce n'est plus : ho nooooo...

 

C'est peut-être prétentieux d'affirmer que le Frankenstein sorti en 1994 et réalisé par Kenneth Branagh est le meilleur film. En plus, j'avoue n'avoir pas vu les autres, et encore moins les célèbres opus avec Boris Karloff dans le rôle de la Créature.

 

Il n'empêche que, pour avoir lu le bouquin, le film de 1994 s'impose comme l'adaptation la plus fidèle à l'esprit du support écrit. C'est là la tâche la plus ardue pour une adaptation : ce n'est peut-être pas de faire rentrer le plus de pages dans un film, mais bien de faire ressentir au spectateur le même plaisir éprouvé par le lecteur à découvrir et à suivre l'histoire.

 

Honnêtement, le pari fut gagné pour conquérir tant le lecteur que le spectateur de Mary Shelley's Frankenstein que je suis, et pour une raison bien simple.

 

Depuis les débuts du cinéma, l'oeuvre de Mary Shelley fit l'objet de films d'épouvante. Pour cela, la Créature de Frankenstein fait maintenant partie des monstres les plus célèbres (et effrayants) du cinéma avec Dracula, la Momie ou les Loups-Garou.

 

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Pourtant, à la lecture du bouquin, ce n'est pas cet état d'esprit qui ressort. Mais la peur a toujours été le meilleur moyen de rameuter du monde. De même pour le dégoût. La preuve en est la prolifération des films d'horreur durant tout le XXème siècle, ou encore la popularisation des spectacles qui présentent pour seul attrait le fait d'être de véritables boucheries gratuites (tous les épisodes de Saw à l'exception du premier, ainsi que tous les ersatz sortis peu après qui ont tenté de copier le genre).

 

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/67/67/13/18992386.jpgL'oeuvre de Mary Shelley se présente plus comme une tragédie shakespearienne. Et qui d'autre à part Kenneth Branagh, acteur et réalisateur shakespearien par excellence, pouvait réaliser un film qui traduirait à l'écran une telle palette d'émotions?

 

Le long-métrage se présente ainsi comme une pièce de théâtre, que cela soit par sa réalisation, son interprétation ou ses costumes. Seule la musique (composée par Patrick Doyle) rappelle que l'on a affaire à un spectacle hollywoodien, produit par Francis Ford Coppola (le réalisateur du Parrain) qui est également à l'origine de l'adaptation shakespearienne d'un autre mythe du cinéma d'épouvante (le Bram Stoker's Dracula de 1992).

 

Le casting est assez bon lui aussi. Outre Kenneth Branagh lui-même qui se dote de la double casquette de réalisateur et d'acteur principal pour le personnage du savant Victor Frankenstein, on retrouve Robert De Niro dans le rôle de la Créature (la Créature et Frankenstein sont deux personnages distincts ; on fait souvent, et à tort, l'amalgame), Helena Bonham Carter (actuelle femme de Tim Burton, Marla Singer dans Fight Club), Tom Hulce (Amadeus), John Cleese (un des Monty Python) et Ian Holm (Bilbon Sacquet dans Le Seigneur des Anneaux).

 

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Les effets spéciaux et maquillages sont aussi de bonne facture, et les thématiques visuelles du film sont en constante opposition : la haine et l'amour, l'incendie finale avec l'aventure en Arctique, la beauté et la laideur, le rouge pétant et le bleu grisâtre... Le spectacle peut aussi s'avérer assez difficile pour les âmes sensibles puisque quelques scènes de charcutage peuvent s'avérer redoutables (voire gratuites pour les plus médisants).

 

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Pour ce qui est de la comparaison roman/film, les principales péripéties sont respectées. Pas mal de libertés sont prises également, notamment le final et l'apparition d'un mentor pour Victor (hihi, ça rime), mais elles s'intègrent correctement à l'ensemble et font du film de Kenneth Branagh une oeuvre intéressante, injustement boudée du grand public. C'est aussi une production old school à la manière du Bram Stoker's Dracula de Coppola, interprété par Gary Oldman, mais qui ne rencontra pas le même succès. Mary Shelley's Frankenstein mérite cependant d'être vu et demeure à ce jour le film le plus fidèle au roman d'origine par son orientation tragico-romantique.

 

 

Et vu que je n'ai pas beaucoup parlé de la musique du film dans les praragraphes ci-dessus, la vidéo ci-dessous permet de voir un extrait de la meilleure piste de la BO (The Creation) jouée par l'Orchestre Symphonique de Londres. Je trouve ça assez impressionnant pour ma part.

 

Et ci-dessous la scène illustrée par cette même musique :

 

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