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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 00:00
D'une adaptation de série TV : "Wild Wild West"

Depuis un certain nombre d'années maintenant (depuis très longtemps en fait), il est coutume de voir débarquer sur nos écrans des adaptations. Des adaptations d'absolument tout : livres (Harry Potter, Twilight, Seigneur des Anneaux, Les Misérables, Le Parrain, Fight Club), bandes dessinées et comics (Tintin, Boule et Bill, Batman), jeux vidéos (Tomb Raider, Silent Hill, Hitman, Resident Evil) et même attractions touristiques (Pirates des Caraïbes).

A ces matériaux de base peut s'ajouter l'incontournable série télévisée, qu'elle soit récente (Les Simpson) ou non. Et en ce qui concerne les séries peu récentes, on a pu noter une certaine recrudescence des adaptations au cinéma de séries cultes des années 60-70-80 : Starsky et Hutch, L'Agence Tous Risques, Shérif, fais-moi peur, etc.

Le cas qui nous intéresse ici est celui de la série Wild Wild West, plus connue en France sous le titre "Les Mystères de l'Ouest".

Loin de moi l'idée de parler de la série, diffusée pendant les années 60. Rappelons juste le strict nécessaire puisqu'il est question de deux agents secrets au service du Président des Etats-Unis dans les années 1860. L'un s'appelle James West et est un homme d'action. Le second répond au nom d'Artemus Gordon et fait plutôt marcher sa cervelle. Le show fut vendu comme un "James Bond à cheval" et, pour cause, le premier film de l'agent 007 était sorti à peine quelques années auparavant (James Bond contre Docteur No, 1962).

La série rencontra un certain succès et c'est donc sans réelle surprise qu'une adaptation au cinéma fut envisagée à la fin des années 90 avec, dans le rôle de James West, l'acteur-rappeur Will Smith, à peine sorti d'une autre série (Le Prince de Bel Air) ainsi que des succès de Independence Day (1996) et Men In Black (1997). Et, pour cause, la réalisation est confiée à Barry Sonnenfeld, réalisateur de Men In Black mais aussi des deux films La Famille Addams avec le regretté Raul Julia.

Le reste du casting réunit Kevin Kline, surtout connu pour avoir joué dans Un poisson nommé Wanda, la jolie Salma Hayek (encore peu célèbre à l'époque) et l'acteur shakespearien Kenneth Branagh. Tout a l'air de bien partir.

La promotion bat son plein en 1999 pour "W.W.W." notamment avec la chanson éponyme de Will Smith, déjà aguerri à l'exercice depuis la période Men In Black.

Or, le film est plutôt boudé. Pire ! Il récoltera pas moins de cinq "Razzie Awards" la même année qui récompensent les pires prestations, en l'occurrence pire film, pire couple à l'écran, pire réalisateur, pire scénario et pire chanson originale. Bim ! Dans les dents.

Pour autant, Wild Wild West est-il vraiment un mauvais film ?

Il est bien question ici de juger un film, non une adaptation de série télévisée, et ce pour la raison suivante : là où la série s'adressait à une génération, le film s'adresserait plutôt à la suivante, même si c'est sûrement avec le dessein caché de rameuter les fans du feuilleton qui s'avéreront souvent être les parents du public cible principalement visé par la promo tapageuse à coût de chanson de Will Smith.

Allons droit à l'essentiel : Wild Wild West est loin d'être un navet comme il a parfois été possible de le lire sur le net. Tout au pire faut-il y voir la réactualisation du concept de la série télé : un James Bond au Far West. Et force est de constater que c'est tout à fait ça entre le méchant mégalo, les gadgets farfelus, les courses-poursuites à cheval ou en train, en passant par les bagarres dans les bars, le tout sous une musique héroïque et cuivrée. Saupoudrons à cela le traditionnel et éculé ressort scénaristique du "deux agents que tout oppose sont forcés de collaborer pour mener à bien leur mission" et l'on obtient un pur spectacle extrêmement bien foutu et bien huilé, qui ne fait pas toujours dans la dentelle mais qui a le mérite de foncièrement divertir.

A ce titre, la comparaison avec Men In Black n'est pas hasardeuse tant les deux films ont en commun. Néanmoins, Men In Black fonctionnera beaucoup mieux (et aura même droit à deux suites en 2002 et 2012) alors que Wild Wild West sombrera relativement dans l'oubli.

Or, un fait s'impose d'emblée quand on déterre "W.W.W." du placard à DVD : cette grosse production n'a pas vieilli. Sur le plan technique, il n'y a juste rien à redire. Il faut garder en tête qu'on ne juge pas un livre à sa couverture mais c'est juste ahurissant de constater que certains films, très décriés à l'époque de leur sortie, se bonifient avec le temps comme le bon vin (même le tristement célèbre Batman & Robin de 1997 a eu droit à sa seconde chance).

Action, effets spéciaux, inventions folles, humour, jolies demoiselles, gros bras débiles, on n'évite absolument aucun cliché pour cette aventure à mi-chemin entre le western et le film d'espionnage, et malgré tout, ça fonctionne ! C'est beau quand même.

Bien sûr, il ne faut pas prendre la mouche : "W.W.W." est loin d'être le film parfait. Déjà, ce n'est pas le film le plus mémorable et le plus indispensable des années 90. Ensuite, il faut aimer Will Smith car, même s'il est populaire, il est toujours un peu cantonné aux mêmes rôles (le mec cool ou le badass, ou les deux en même temps). Enfin, on a droit à des personnages extrêmement caricaturaux avec, en premier lieu, un Kenneth Branagh qui cabotine à fond dans son rôle de gros vilain estropié et, en second lieu, un Artemus Gordon trop prétentieux.

N'oublions pas un humour qui peut parfois s'avérer douteux, mais cela reste suffisamment anecdotique pour ne pas gâcher le plaisir du reste.

Dans tous les cas, cela ne suffit pas à faire de Wild Wild West un mauvais film tout simplement parce que Wild Wild West n'a aucune autre prétention que de divertir agréablement et correctement, ce qu'il parvient très bien à faire. Honnêtement, l'affiche parle suffisamment d'elle-même pour ne pas se faire de fausses idées sur le produit. Partant de là, "W.W.W." mérite une seconde chance. Ce n'est pas un blockbuster plus débile qu'un autre. Et puis il se passe au Far West. OK, un Far West particulier, mais un Far West quand même. C'est suffisamment rare pour que cela mérite d'être souligné.

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commentaires

S
Très bien écrit, alors je me suis permis de m'inspirer de ton article pour quelques lignes et de mettre un lien vers cette page en te nommant ;)<br /> <br /> Sly<br /> BienChoisirSonFilm
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P
It is true that the present hollywood thrives on the adaptation from books and cartoons and also from the remakes of the old movies with the present day characters and changes to accommodate the modern times. WWW is one such movie.
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J
good site!
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C
Mais de rien ! :-)
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M
Ce que je suis contente que tu en ais parlé !!!<br /> Encore une fois (pour changer) je ne peux que me ranger de ton côté. Je ne peux cependant pas m'élargir sur le commentaire, vu que, comme tu l'as joliment compris, seules les grandes lignes de ce film me sont restées en mémoires. Et on ne parlera pas des dialogues qui sont justes omni-absent de mes souvenirs.<br /> Tu m'as néanmoins appris pas mal de choses. Entre autres ces &quot;Razzies Awards&quot; que je ne connaissais pas du tout, mais aussi (et maintenant je percute sans problèmes) que c'est Kenneth Branagh qui jouait le rôle du personnage machiavélique du Docteur Arliss Loveless (assez ironique comme nom d'ailleurs ^^).<br /> Merci pour ce petit article de bon matin, ca fait du bien =) Bonne journée !
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