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17 septembre 2010 5 17 /09 /septembre /2010 08:00

http://www.dupuis.com/Couvertures/G/9782800123943-G.JPG Dédicace à Chewie, fan de Spirou.

 

Spirou, c'est un peu comme Tintin. Héros intemporel symbolisant tout ce qui se fait de plus pur, tant niveau physique que psychologique, on l'imagine mal virer du côté obscur ou encore fréquenter des femmes.

 

Et pourtant, à la différence de Tintin, Spirou fut un personnage amené à s'assombrir et à prendre du relief. Contrairement à Tintin, Spirou est passé entre les mains de plusieurs dessinateurs et scénaristes. Avec Tome et Janry, qui réalisèrent sûrement les meilleures aventures du héros (du tome 33 Virus au tome 46 Machine qui rêve), le rouquin constamment habillé de rouge subit l'évolution la plus intéressante et la plus marquée, que cela soit au niveau du dessin ou des histoires.

 

Après un tome 43 (Vito La Déveine) très axé sur le sex-appeal de Spirou et Fantasio, le tome 45 (Luna Fatale) met à l'épreuve le côté "célibataire endurci" du rouquin tandis que Fantasio photographie une femme nue et fricotte avec des mannequins, le tout sous fond d'ambiance mafieuse parodique mais assez violente pour l'univers "spirousien".

 

Le tome 46 va encore plus loin dans cet aspect résolument adulte qui lorgne fortement du côté du polar. En témoigne l'introduction très cinématographique (qui s'avère être en fait un film) évoquant brillamment Le fugitif.

 

http://www.dupuis.com/Planches/X/SPIROU-46-F-03.jpg

 

La suite n'en sera pas moins grave puisque, mis à part les premières pages au ton plutôt léger, quelque chose a inévitablement changé. Spirou et Fantasio ne sont plus des personnages aux gros nez. Spip n'est plus un animal qui soliloque (monologue). Seccotine en a marre qu'on l'appelle par ce pseudonyme ridicule et préfère son vrai prénom (Sophie). Le dessin se veut moins humoristique, plus fin et gagnant en réalisme, le plus flagrant étant le visage des deux héros.

 

http://www.coinbd.com/images/planches/spirou_t46.jpg

http://4.bp.blogspot.com/_-YLi7Uc0-qQ/SknYDuUymMI/AAAAAAAABYw/ldc1MFM1MoY/s400/soda.jpgTome et Janry franchissent une étape supplémentaire dans la progression du héros au sein d'un monde plus réel, lorgnant plus que jamais du côté de la BD SODA (un flic qui se déguise en pasteur) dont Tome a signé le scénario et dont le héros présente pas mal de similitudes avec Spirou (rouquin lui aussi), le tout dans un New York drôle, glauque et violent à la fois.

 

Le scénario en lui-même de Machine qui rêve n'a rien de particulièrement drôle et fait intervenir un laboratoire pharmaceutique recrutant des cobayes humains pour l'essai de nouveaux produits. La vérité est moins propre puisque certaines expériences semblent plus que douteuses, ce que découvrira Spirou à ses dépens. 

 

Le plus regrettable dans ce tome 46 est justement http://membres.multimania.fr/sandohsan/femmes/seco.jpgcette histoire qui, bien  qu'intéressante, est assez brouillonne puisque la résolution tient en très peu de pages. On sent que les auteurs ont souffert du format en 46 planches, d'autant plus que l'impression de bâclée et d'inachevée est assez présente quand on constate le rythme assez lent des première pages qu'on pourrait presque qualifier de contemplatives (le coup du chat et de la souris ne sert à rien).

 

Pour autant, la thématique de Machine qui rêve reste forte puisqu'elle symbolise la tentative de Tome et de Janry de réveiller le héros pour qu'il vive enfin dans la réalité, et pas dans un monde coloré de bande dessinée. A ce titre, les couleurs utilisées participent pleinement à l'ambiance. Que cela soit le contour des cases (noir) où l'éclairage qui lorgnent constamment entre le bleu et l'orangé, Machine qui rêve est extrêmement graphique.

 

Cependant, ce parti pris ne plut pas aux éditions Dupuis et aux fans qui trouvèrent cette dénaturation mal venue, tandis que les auteurs et partisans de ce nouveau style se défendront en arguant du fait que le lectorat de Spirou a grandi (le héros a aujourd'hui plus de 70 ans), que le monde de la BD a changé et qu'il est temps de faire évoluer le groom, un peu à la manière dont le fit Franquin avant que Fournier ne prenne la relève.

 

http://www.spirouworld.com/images/Image24.jpg

Tome et Janry avaient déjà commencé à concevoir une 47ème aventure dans l'esprit de Machine qui rêve. Ce tome aurait dû s'intituler Spirou à Cuba, mais il ne verra jamais le jour, bien que les premières planches aient déjà été montrées au public lors d'une exposition.

 

http://www.spirouworld.com/images/spirounew.jpg

Au final, ce tome 46 fait figure d'aventure à part. Une tentative de "grandir" le héros loin d'être désagréable, mais victime de son format en 46 pages ainsi que d'éditeur et de fans trop puristes. Cela constitue aussi la dernière aventure du "grand" Spirou par Tome et Janry qui se concentrèrent davantage sur Le Petit Spirou, avec le succès que l'on sait.

 

http://i40.tinypic.com/2zfkfhs.jpg

 

Le "grand" Spirou parviendra-t-il à s'en relever? A mon sens non. Les albums suivants, réalisés par d'autres auteurs, prennent quant à eux la mauvaise direction vers une évolution certaine : trop de couleurs, dessins simplistes et histoires faussement profondes.

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3 août 2010 2 03 /08 /août /2010 12:00

http://www.instantz.net/images/Death_Note_Logo.pngContrairement à mon frère (dont l'exploit consiste à reconstituer le rayon manga de la Fnac dans sa chambre), je ne suis pas fan des BD japonaises. Fan n'est peut-être pas le mot. J'en apprécie certaines. J'ai lu plusieurs séries, parmi lesquelles les plus connues que certains ont majoritairement suivies en anime (Dragon Ball). J'ai tenté d'autres styles avec Kenshin, Love Hina, Suzuka, Evangelion... J'avais même commencé Naruto, mais ça m'a rapidement soûlé (bordel! ça se termine quand?). Un qui m'avait pas mal plu aussi, c'est Monster, mais le final m'a pas mal déçu.

 

Mais aucun de ces mangas ne m'a autant emballé que Death Note. Et je ne fus apparemment pas le seul à être passionné par cette histoire au postulat de départ un peu louche mais qui a donné une des plus intéressantes intrigues que j'ai pu lire à ce jour dans le monde du manga.

 

Un jeune étudiant qui a tout pour lui (beauté et intelligence) et s'ennuie à mourir tombe un jour sur un drôle de cahier intitulé "Death Note" et sur lequel sont écrites des règles indiquant que celui dont le nom est inscrit dedans meurt. Très vite, cet étudiant (répondant au nom de Light Yagami, ou Raïto Yagami, selon les versions) se sert de ce pouvoir pour débarrasser le monde des criminels. Mais très vite, les polices du monde entier, inquiétées par ces exécutions surnaturelles, se mobilisent et contactent le plus fin limier de tous les temps, le célèbre L.,  pour résoudre l'affaire et arrêter le tueur qui a pris le nom de Kira.

 

A la manière de Columbo, on sait dès le début qui est le coupable. Et toujours à la manière de Columbo, le plus attrayant dans l'histoire, c'est la manière dont ce tueur va être démasqué. S'engage donc un passionnant jeu de cache-cache et de réflexion où Kira et L. s'affrontent à coups de bluff et de stratagèmes machiavéliques.

 

La psychologie des personnages est vachement poussée, et vu que les deux principaux héros, que tout oppose, sont des surdoués, leur réflexion est millimétrée et le lecteur a connaissance des projets de chacun (que va faire l'autre? comment va-t-il réagir si je fais ça?). Comme cette partie de tennis où Kira et L. s'affrontent et se demandent si le fait de gagner ou de perdre exprès pourrait trahir.

 

http://mangasdreams.oldiblog.com/sites/images/articles/125/article_1253212.jpgSi encore Death Note s'arrêtait là, ça serait pas mal. Mais ça va plus loin puisque, à côté de ça, s'engage aussi un affrontement entre deux courants d'idées, avec un débat qui fait toujours polémique : la peine de mort. Kira incarne bien évidemment le combat en faveur de cette sentence, car ce sont les innocents qui payent les erreurs de criminels qui s'en sortent toujours à cause d'un système corrompu. Mais L. est plutôt du côté de la justice et croit en elle, sans avoir recours à l'exécution.

 

La psychologie la plus intéressante est bien sûr celle de Kira/Light/Raïto. En effet, difficile de ne pas se mettre à sa place et de ne pas se poser la question suivante : si le Cahier de la Mort tombait entre mes mains, m'en servirais-je pour tuer les gens qui le méritent? Une question qui est à la base même du débat sur la peine de mort : qui peut décider de qui doit vivre ou mourir?

Light répond bien sûr à la question et est, au premier abord, pétri de bonnes intentions (mais il va bien sûr aller trop loin). Il a conscience qu'en tuant des criminels, il en devient un à son tour. De cette manière, n'encourt-il pas lui aussi la peine de mort? Les deux auteurs du manga répondront eux-mêmes lors du final.

 

Ces deux auteurs sont Tsugumi Ôba (scénario) et Takeshi Obata (dessin).

 

C'est là l'occasion de souligner le côté "technique" du manga car Death Note est aussi une oeuvre extrêmement bien construite et dessinée. Le découpage des cases est cinématographique (je tremble encore de plaisir en repensant à la scène du métro dans un des premiers tomes), et le dessin est superbe. Les traits sont fins, les personnages et les arrière-plans sont détaillés... Mieux que ça : en adoptant un côté réaliste, on sent réellement le physique japonais des héros puisque Death Note se passe sur la scène internationale où interviennent des personnages occidentaux. De cette manière, Death Note n'est pas, comme certains mangas, difficilement accessible parce que s'ancrant dans la culture et les moeurs nipponnes. Loin de là. L'histoire est donc largement "internationalisée" pour plaire à un public de n'importe quelle nationalité (c'est déjà pas mal!).

 

Egalement, on ne peut évoquer Death Note sans évoquer un des mystères qui l'entoure. Si le dessinateur Takeshi Obata est connu, ce n'est pas le cas de Tsugumi Ôba sur lequel on n'a aucune information. De nombreuses rumeurs ont couru sur son identité : est-ce un homme? une femme? plusieurs scénaristes? Personne ne le sait. Mais si Death Note est superbement dessiné, sa force vient surtout d'un scénario extrêmement bien écrit qui a su garder un rythme quasi-constant durant 12 tomes (même si la deuxième partie de l'histoire est souvent moins appréciée que la première).

 

http://www.anthec.com/images/death_note.jpgComme tout manga qui se respecte, dès que succès il y a, des adaptations suivent. La plus courante, c'est bien sûr l'anime, que j'ai eu le plaisir de voir et qui est extrêmement fidèle à l'oeuvre d'origine (sauf peut-être dans la deuxième partie où les longueurs du manga sont gommées, ce qui n'est pas plus mal). L'acquisition en DVD me tente bien, mais les prix sont beaucoup trop élevés (37 épisodes répartis en trois coffrets coûtant en moyenne ... entre 20 et 30 €, ce qui est bien cher pour douze épisodes de 20 minutes ; l'intégrale coûte elle-même 80 €, ce qui est encore plus cher!).

 

Autre adaption, c'est au cinéma. En effet, trois films ont vu le jour. S'ils reprennent les grandes lignes de la première partie de l'histoire, les deux premiers sont très très très très moyens (euphémisme pour dire "presque mauvais"). Le troisième est quant à lui un spin-off douteux sur le personnage de L. que je n'ai pas eu l'occasion de mater.

  

 

 

Une critique des deux premiers films suit. je suis assez d'accord avec elle. Je l'ai prise sur ce lien. Pour ceux qui ont la flemme de cliquer (difficile à croire mais ça existe!), je fais un copier-coller.

 

http://pics.livejournal.com/ryobakura/pic/000024zzAutre rumeur : la Warner Bros aurait acquis les droits pour en faire un film à la sauce USA. Les fans se déchaînent donc, notamment sur le casting. Sur qui pourrait incarner Light Yagami, notamment. Zac Efron (High School Musical) et Chace Crawford (Gossip Girl) ont bien la tête de l'emploi, non?


 http://2.bp.blogspot.com/_R3U6eqQf9A0/ShQPpBaP8NI/AAAAAAAABeA/uMtYDmcR9_8/s320/untitled.bmp

   


Critique du film

 

Difficile, quand on s'intéresse un tant soit peu aux mangas, d'être passé à côté de Death Note. Véritable phénomène au Japon, le fait que cette série se décline à l'heure où nous parlons sous trois formes différentes (support écrit, série animée et deux films de deux heures chacun environ) prouve une nouvelle fois le succès qu'elle suscite.

Un brillant étudiant du nom de Light Yagami (Raïto Yagami, en version originale) découvre un étrange cahier dans lequel figure un certain nombre de règles dont une spécifiant que la personne dont le nom y est écrit mourra inexorablement. Très vite, le jeune homme se sert de ce pouvoir pour créer un monde nouveau épuré de sa criminalité galopante, mais la police, inquiète de ce génocide, n'hésite pas à contacter un célèbre détective, L. Une longue traque commence alors...



Sur un postulat de départ que l'on aura parfois du mal à avaler par son penchant trop fantastique (les dieux de la mort et leur fameux cahier), force est de constater que Death Note se présente plus comme une très grosse enquête palpitante dans laquelle on suit l'évolution du héros (qui est en fait le grand méchant du film). Suspense, rebondissements, manipulations, on est en plein dans le thriller urbain, et la tension y est insoutenable. On se surprend à encourager Light Yagami, dit Kira, et chacun est libre, durant sa lecture, de se forger une opinion sur ses agissements, tout en se posant une question sans réponse : peut-on en vouloir à quelqu'un qui décide de décimer tous les criminels pour donner naissance à un monde où règnerait d'une main de fer la justice? Cette personne est-elle à son tour un criminel ?

 

 

Sans conteste, le scénario de Death Note est brillant, même si on ne sait pas réellement qui remercier pour une telle histoire, le scénariste préférant rester secret, son nom lui-même (Tsugumi Ôba) n'étant qu'un pseudonyme derrière lequel se cache peut-être un homme, une femme voire un groupe de scénaristes. Mais c'est ausi la forme qui séduit, car le manga bénéficie d'un dessin vraiment magnifique, signé Takeshi Obata (le nom ne vous dit rien ? A moi non plus). Les traits sont fins, les cases font penser à des plans cinématographiques, et le tout se veut définitivement réaliste (les personnages ont bien le type nippon et ne sont pas ces figures classiques du manga où l'on retrouve souvent des gros yeux, un petit nez pointu et des coiffures pas possibles).



Hélas, on ne pourra dire la même chose des films éponymes, qui rencontreront cependant un franc succès au box-office japonais. Si l'on sent un réel désir de coller au plus près du manga d'un point de vue visuel, c'est hélas très approximatif en matière de scénario.

Pour commencer, le casting est judicieux. Les acteurs sont assez ressemblants, de même que les lieux, même si on pourra reprocher des interprétations assez théâtrales (point faible du cinéma japonais). La mention spéciale peut être faite à l'intégration numérique des dieux de la mort (Shinigami). Si on pouvait craindre des effets spéciaux ridicules, force est de constater que le tour de force est réussi, et on croit totalement en l'existence de ces créatures apocalyptiques.



Mais le bât blesse au niveau de l'histoire. La transition papier-écran est plutôt mal faite car le scénario s'attarde trop sur des éléments inutiles et passe rapidement les faits importants. Le premier film, sorte de grosse introduction, se voit nanti d'un rythme très lent. Pire, des personnages inutiles (et inexistants dans le manga d'origine) sont rajoutés comme Shiori, la petite amie de Light. Son destin funeste, qui sert de conclusion au premier épisode et dont l'intrigue se retrouve mêlée au sort de la fiancée de Raye Penber, constitue une liberté impardonnable qui nuit énormément à la qualité du métrage et à la fidélité : Light Yagami est cruel mais pas au point de tuer sans remords ses proches.

 

On se rattrape légèrement sur le deuxième film mais là encore, le final ridicule plombe tout, les explications sont confuses et la personnalité de Light est définitivement mal cernée.



On ne peut s'empêcher d'ailleurs de penser à une adaptation faite à la va-vite pour surfer sur la vague du succès. Il est cependant regrettable de voir à quel point un manga au style si réaliste et cinématographique ne soit pas mieux adapté sur grand écran.

Au final, les deux films Death Note sont des pavés dans l'eau à la qualité somme toute très relative. Les fans purs et durs de ce manga génial au demeurant ne trouveront pas eux-mêmes leur compte et se tourneront vers la série animée bien plus réussie qui suit à la lettre près le support écrit. Reste un spectacle pas désagréable mais pas abouti et bâclé.

 

NOTE : 5/10

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19 juillet 2010 1 19 /07 /juillet /2010 18:45

http://www.anecdote-du-jour.com/wp-content/images/2009/03/tintin-lorem-ipsum-journal.jpg

Le matin, en semaine, avant d'aller bosser, je me lève, je prends ma douche et je déjeune. J'ai gardé les réflexes des samedi et dimanche matins de mon enfance, à savoir savourer mon bol de céréales devant ... les dessins animés! Vu que je suis le premier levé à cette période de l'année, autant manger devant la télé que de converser avec une chaise vide ou le grille-pain. Je zappe. Avant, sur six chaînes, on ne savait pas quoi regarder (rien d'intéressant, faut dire). Maintenant, avec quatorze chaînes, rien n'a changé. Sauf qu'actuellement, vers 7h20, sur France 3, il y a ... Les aventures de Tintin! Toute mon enfance. Fan du célèbre globe-trotter depuis que je sais parler, j'ai visionné un nombre effroyable de fois les épisodes de la série animée qui fut produite en 1991, et qui, en son temps et aujourd'hui encore, rencontre un succès considérable (la preuve en est l'énième diffusion sur France 3, mais aussi France 5 et M6). Chaque année, je zappe. Chaque fois, je tombe dessus. La dernière fois, c'était en décembre 2009, vers 13h, sur France 5.

 

Il faut dire que rarement je n'ai vu une série adaptée d'une BD respecter autant le support d'origine. Bien sûr, la plupart du temps, certains épisodes étaient épurés. Trois épisodes en particuliers (Tintin en Amérique, L'Etoile Mystérieuse et Le Trésor de Rackham Le Rouge) se voyaient nantis d'une durée de 20 minutes chacun alors que tous les autres en faisaient 40. Inexplicable. Les voies de l'adaptation TV doivent être impénétrables

 

J'en profite aussi pour répondre à la fameuse question qu'on s'est tous posé un jour : l'épisode Tintin au Congo, il est passé où, bordel?!! Certains ont déjà dû trouver la réponse, compte tenu du mini-scandale qui avait éclaboussé l'album il y a quelques années. En effet, le sujet dudit album a toujours été critiqué, d'autant plus aujourd'hui, à cause du message raciste et colonialiste. Difficile, dans une telle conjoncture, de faire l'adaptation animée de cet épisode qui fut modifié plusieurs fois par Hergé lui-même (notamment les dialogues du cours de maths dispensé par Tintin, qui étaient à la base un texte sur la "chère" patrie qu'est le Belgique).

 

http://www.actuabd.com/IMG/jpg/Tintin_congo_Gd_ft.jpg

 

Au passage, chers, rares et fidèles lecteurs, que pensez-vous de ça? A votre avis, en l'état actuel des choses, Tintin au Congo doit-il être interdit? N'oubliez pas de penser au contexte de sa publication (les années 30) avant de répondre.

 

http://www.rfi.fr/actufr/images/074/banania200.jpgCela me fait d'ailleurs penser à un article que j'avais lu il y a deux mois dans le journal, concernant un petit magasin de thé à Lyon répondant au nom très exotique de "Au Nègre".

Dans le cadre de cette affaire, des gens s'étaient plaints du nom odieux de cette boutique, qui existe depuis pas loin de 100 ans, si je me souviens bien, et souhaitaient le changer. Je me renseignerai, si j'y pense, sur la suite de ce cas, mais l'article qui s'en faisait l'écho avait déjà donné sa position en concluant malicieusement sur le devenir des Dix petits nègres d'Agatha Christie.

 

L'effigie du cacao Banania posait la même problématique, si je me souviens bien.

 

Avec mes maigres connaissances d'apprenti juriste, je dirais qu'il faudrait, pour que les plaignants obtiennent gain de cause, qu'il y ait de la part des éditeurs de Tintin une intention de nuire, donc une intention clairement raciste et

colonialiste.

 

Mais, comme de coutume, la preuve d'une intention est difficilement rapportable. De plus, concernant feu l'auteur de la BD litigieuse, ne s'est-il pas directement excusé en faisant Coke en Stock où Tintin démantèle un trafic d'esclaves?

 

De même, comme déjà dit plus haut, n'a-t-il pas lui-même revu certains dialogues de son oeuvre pour mieux l'adapter à une époque où le Congo est maintenant un pays indépendant?

 

http://s1.e-monsite.com/2009/04/06/07/31512755a-tchang-jpg.jpgEncore plus tôt, Hergé dénonçait dans Le Lotus Bleu la méconnaissance entre les peuples lorsque Tintin explique à Tchang que, pour beaucoup d'Européens, les Chinois sont des être sournois portant une natte et mangeant des oeufs d'hirondelle en même temps qu'ils forcent leurs femmes à porter des chaussures trop petites et à jeter les nouveau-nés dans les rivières. Ce à quoi Tchange répond, hilare : "qu'ils sont drôles, les gens de ton pays!".

 

Dans tous les cas, les aventures de Tintin renvoient à des thèmes universels et indémodables (trafic de drogue, tensions internationales, dictature) en les rendant accessible à un public extrêmement large. Si les premiers albums (Tintin au pays des Soviets et Tintin au Congo) sont bien désuets aujourd'hui, ce n'est pas le cas de ceux qui suivent qui traversent le temps sans prendre (trop) de rides.

 

Et pour en revenir à Tintin au Congo, il s'agit d'une BD s'inscrivant dans une époque peu glorieuse mais qu'il n'est pas pour autant judicieux de taire. Autrement, cela s'appelle le négationnisme.

 

Mieux vaut se rappeler que de tels évènements ont pu avoir lieu afin de se dire que, Dieu merci, ce genre de raisonnement tend à ne plus exister aujourd'hui. Hélas! il y a toujours des dissidents et des idiots dans le monde, et ça, ça n'est pas prêt de changer.

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16 juillet 2010 5 16 /07 /juillet /2010 19:45

 

1Essayons au moins un article par jour. Décidément, tenir un blog n'est pas chose facile, contrairement à ce qu'on peut penser (sauf si on se contente de publier des photos tout le long). Il faut trouver un bon sujet, être inspiré, avoir le temps et surtout (surtout!) l'envie. A l'heure où j'ai rédigé ceci (jai fait un brouillon papier ; ça m'a fait plaisir de revenir à l'écriture à l'ancienne), je suis à mon boulot et m'octroie une petite pause de dix minutes. Un stylo et un papier trainaient dans le coin, et l'idée d'un sujet pour le blog m'a traversé l'esprit tel un pan de mur dans la tête de Lady Di.


Le sujet du moment? Le canard le plus riche du monde. Et ceci n'est pas un billet sur une drôlerie juridique où une vieille milliardaire a légué en clamsant sa fortune à un idiot de canard. Non, je parle ici d'un personnage singulier créé en 1947 par Carl Barks (qui, malgré ce qu'a dit un ami qui me manque énormément, n'a pas écrit "Le Badifeste du bardi gobbudiste"). Ce personnage est aussi l'oncle d'un autre personnage bien plus connu dont la particularité est un défaut d'élocution et le fait qu'il porte tout le temps une vareuse. L'oncle, c'est Balthazar Picsou (Scrooge McDuck, en anglais).


Ce midi, après avoir grailla ma salade pâtes-surimi (vendredi, jour du poisson forever), je vais au Le Clerc culturel qui fait, depuis que le marchand de journaux du coin a fermé, point presse. En me dirigeant vers le rayon BD, je passe devant le coin presse jeunesse, là où on aperçoit les traditionnels Journal de Mickey et autre Super Picsou Géant. Qu'y vois-je? Le 11ème tome hors-série Picsou Magazine, à savoir Les Trésors de Picsou : Picsou contre Gripsou! J'ai déjà les tomes 1, 2, 5, 7, 9 et 10. La particularité de ces "trésors", c'est que ce sont des recueils des histoires de Donald et Picsou, à raison d'une dizaine d'histoires pour chaque tome. Ces recueils sont thématiques et certains ont été consacrés à certains personnages particuliers (Miss Tick, Les Rapetous, Gripsou) pour rappeler la première fois qu'ils apparaissent ainsi que leurs histoires les plus emblématiques.


La raison pour laquelle j'affectionne ces "trésors", c'est aussi parce que ce sont les rares magazines DIsney français à publier les histoires écrites et dessinées par Keno Don Rosa, l'auteur qui est sûrement le premier à avoir donné autant de profondeur à l'univers des canards de Donaldville.


http://vinsharp.ifrance.com/images_jeunesse_picsou/jeunesse_picsou_picsou_hors_serie.jpgMais Don Rosa est aussi et surtout le génial créateur de La Jeunesse de Picsou (JDP), fresque dantesque en 15 épisodes narrant comment et pourquoi Balthazar Picsou, jeune Ecossais de 13 ans, dernier rejeton d'un clan ayant perdu toute sa gloire et ses richesses, part aux Etats-Unis y faire fortune, après avoir été payé non en shilling mais en dollar (monnaie qui n'avait pas cours à l'époque), dollar qui deviendra d'ailleurs le fameux Sou Fétiche.


Vous attend à partir de là un merveilleux voyage aux quatre coins de l'Amérique et du monde où l'impétueux canard, honnête et travailleur, va au cours de ses expériences développer son côté rusé et pingre qu'on lui connaît aujourd'hui, ainsi que laisser une petite trace fictive dans l'histoire du monde entre 1877 et 1947.


Cela sera aussi l'occasion pour lui de faire la connaissance, directement ou non, consciemment ou non, de ses ennemis jurés, à savoir notamment la première génération des Rapetous menés par Gracié, Archibald Gripsou et Howard Flairsou.


Encore mieux, la JDP est, summum du summum, prétexte à découvrir des personnages encore jamais vus tels les parents de Donald ainsi que, de manière très brève, la future maman de Riri, Fifi et Loulou (qui ne s'est jamais demandé où elle est partie, celle-là?)!


La création de Donaldville n'est pas non plus épargnée, puisque son fondateur, Cornelius Ecoutum, n'est autre qu'un ancêtre de Donald du côté de sa mère (je crois d'ailleurs que Cornelius est le père ou le grand-père de Elvire Duck, plus connue sous le sobriquet de Grand-Mère Donald).


Le côté dramatique n'est pas en reste puisque la JDP est une oeuvre mature empreint parfois de moments hautement déprimants (en témoignent les fins des épisodes 9 et 11).


Il faut aussi souligner le dessin : Don Rosa a un style bien à lui, fouillé, précis et foissant. Il a aussi su créer des histoires prenantes et des personnages travaillés.


Vraiment, la JDP est la meilleure BD Picsou du marché. Un futur grand classique du genre, qui ne bénéficie toujours pas, à ce jour, d'une édition digne de ce nom en France, c'est-à-dire un bel album relié et cartonné. Au lieu de ça, il faut guetter chez les marchands de journaux et creuser dans les brocantes pour trouver ces trésors!


A (re)découvrir d'urgence!

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9 juin 2010 3 09 /06 /juin /2010 08:00

http://www.cinecomics.fr/images/stories/photos/Kick_ass/couverture_kick_ass_comics_vf.jpgOui, je l'avoue. A part manger, je n'ai rien d'autre à faire que d'aller à la Fnac bouquiner. Et alors? D'ailleurs, je lis tellement peu en dehors de ces moments-là (y compris des BD) que c'est un peu la redécouverte de la lecture (honte à moi qui me prétends littéraire).

 

Avant de commencer Peter Pan de Régis Loisel, j'avais lu le tome 1 du comic Kick Ass. Je pensais au début qu'il s'agissait d'une adaptation en BD du film sorti il y a quelques semaines deça. J'ai été agréablement surpris de voir que c'était le contraire (une BD adaptée en film).

 


N'ayant pas eu le plaisir de voir l'adaptation au cinéma malgré les très bons échos que j'en ai eu, je me suis rabattu sur le support dessin.

 

Je crois que j'ai dû lire le tome 1 il y a une ou deux semaines. Le tome 2 est sorti aujourd'hui en France et, bien sûr, en le voyant, je me suis jeté dessus, séduit par les premières aventures de ce drôle de superhéros.

 

Je n'ai pas vu le film mais je peux dire que la BD est franchement cool. Je n'en attendais pas moins de ce sympathique hommage aux fans de superhéros.

 

L'histoire est la suivante. Un adolescent fan de comics qui s'embête décide de faire comme ses idoles : il enfile alors des collants et va combattre le crime. Mais la vie de superhéros sans super-pouvoirs, c'est pas de tout repos.

 

J'avais l'impression que le film (que je n'ai pas vu, je le répète) serait une comédie pour ados avec un peu de références aux comics célèbres.

 

La BD m'a plutôt donné tort en ce sens que, si le côté ado est bel et bien présent, c'est franchement pas le meilleur côté. Ca commence pas de façon super joyeuse et la suite n'est pas plus réjouissante. Bien sûr, il y a des moments comiques, mais ce qui m'a surtout étonné, c'est à quel point l'univers est violent. En témoigne ne serait-ce que la couverture du tome 1 (l'image ci-dessus). Les scènes de baston ne sont vraiment pas drôles. Le sang gicle, les os craquent, les crânes s'écrasent...

 

Le côté actuel a aussi séduit. Les références aux classiques étaient inévitables (Batman, Superman, Spider-Man, X-Men), mais qu'on mentionne également d'autres médias telles des séries TV (Scrubs) ou des jeux vidéos (World Of Warcraft), ça donne un côté réaliste et renforce l'impression de proximité entre le quotidien du héros et celui du lecteur.

J'ai d'ailleurs adoré la critique à peine déguisée sur la série Heroes (dont la saison 1 est louée, et la saison 2 descendue en flèche).

Dernier élément et pas des moindres, les deux "héros" qui, en voiture, écoutent une musique de Danny Elfman (à qui on doit la musique de Batman et de Spider-Man, entre autres).

 

L'autre aspect rigolo est aussi celui de l'importance que jouent Youtube et les blogs dans l'histoire. Le héros compare d'ailleurs Myspace au Batsignal moderne. Ca peut paraître un peu loufoque, mais c'est crédible et bien pensé. Un héros doit vivre avec son temps, après tout.

 

Par contre, comme je le disais, s'il y a bel et bien des scènes marrantes, force est d'avouer que, la plupart du temps, l'histoire est sale. J'ai mentionné la présence assez importante de la violence lors des scènes de combat. Mais ce n'est pas la seule chose de glauque à noter. La pseudo-romance adolescente est vécue de manière plutôt réaliste et ce malgré quelques facilités et clichés (le meilleur ami gay), et le destin d'un personnage en particulier s'annonce vraiment ténébreux, malgré un épilogue qui fait sourire.

 

Je n'en dis pas plus, pour éviter de gâcher le plaisir de la surprise et de la découverte, mais pour ma part, je trouve la BD Kick Ass bonnarde.

Et la bande-annonce du film (cliquer ici pour la voir) laisse présager une adaption de qualité.

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7 juin 2010 1 07 /06 /juin /2010 19:42

http://www.lexpress.fr/images/jaquettes/73/9782749301273.gifJ'avais précédemment évoqué mes moments passés au rayon BD de la Fnac où j'avais commencé à lire la série Peter Pan, de Régis Loisel.

Je m'étais envoyé les quatre premiers tomes en l'espace de deux heures. J'ai dû faire une pause vu que le tome 5 n'était pas disponible. Aujourd'hui, reconstitution des stocks, donc tome 5 disponible, ainsi que le 6. Inutile de dire que j'ai dévoré ces albums comme le fit le crocodile de la main du capitaine Crochet.


Au passage, moi qui pensais que la série était encore en cours, que ne fut pas ma déception de constater que le tome 6 est bel et bien le dernier épisode!


Et forcément, quand une série se termine, on en veut encore. Mais quand la série en question est un prologue à une histoire plus que connue, la suite des aventures du héros n'est plus un mystère. Pour ma part, j'aurais bien voulu avoir une revisite du mythe de Peter Pan, en plus de cette passionnante introduction qui a excellemment bien développé les personnages-clés de l'univers de J.M. Barrie. Bien sûr, je me doute que l'auteur-dessinateur Régis Loisel a dû prendre certaines libertés, mais le tout est incroyablement cohérent et mature, et répond à certaines questions qu'on s'est tous posé sur le personnage de l'enfant qui ne voulait pas grandir :

- pourquoi le nom de famille de Peter est Pan ?

- dans quelles circonstances Crochet a perdu sa main ?

On a aussi droit à un mystère qui ne sera hélas jamais développé (l'identité du père de Peter), et on constate avec horreur et surprise le côté incroyablement sombre de la personnalité de certains personnages (Clochette en tête).



Bref, tout ça pour dire que, si vous avez l'occasion de vous embêter à la Fnac ou une quelconque librairie, et que vous ne savez pas quoi lire, je vous recommande la lecture des six tomes du Peter Pan de Régis Loisel.


Et vous trouvez ici bas une vidéo promotionnelle du 6e tome. Attention cependant, cela risque de vous gâcher la surprise sur un élément-clé de l'histoire. Mais force est d'avouer que l'ambiance de la BD est plutôt bien retranscrite en trente secondes.

 

 


Peter Pan by Loisel Trailer
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