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10 mars 2014 1 10 /03 /mars /2014 09:20

Aux Etats-Unis, on compte les meilleurs réalisateurs sur les doigts des deux mains et les orteils des deux pieds. En France, on peut déjà supprimer les orteils et une bonne partie des doigts de la seconde main (sévère mais juste). Et parmi ces quelques cinéastes compte-t-on Jean-Pierre Jeunet (et aussi François Ozon mais ça, c'est une autre histoire).

Jean-Pierre Jeunet, c'est le réalisateur de Delicatessen, de La Cité des Enfants Perdus, du Long Dimanche de Fiançailles et de Micmac à Tire-Larigot. C'est aussi (surprenant!) celui de Alien Resurrection (le quatrième de la saga éponyme). Mais surtout celui d'un film qui a beaucoup fait parler de lui au début des années 2000 : Le Fabuleux Destin d'Amélie Poulain (FDAP), et qui permit notamment de faire connaître Audrey Tautou, interprète du rôle principal.


Mais comme tout film qui connaît un certain succès, l'effet "bouche-à-oreille" peut avoir un effet contre-productif et nombreux seront les spectateurs qui n'auront pas été sensibles à l'univers de Jean-Pierre Jeunet, ne comprenant pas, de leur propre aveu, "tout le foin qui aura été fait autour" de cette jolie petite fable.

Car oui, Amélie Poulain est une fable, qui se définit comme un récit dont le but est de donner une leçon de vie (définition Wikipédia). Attention. Une leçon de vie. Pas une leçon de morale. Ce n'est pas la même chose.

L'univers est donc enjolivé et c'est sûrement cet enjolivement qui a été salué unanimement par le public et la critique. Un enjolivement qui passe par les thèmes chers à Jean-Pierre Jeunet qui sont notamment une image jaunie (donnant un aspect ocre, un aspect carte postale) et l'accent mis sur les détails et le système D.

Le FDAP cultive une certaine image de la France. Une image certes idéalisée mais qui n'a rien du cliché, et qui fera profondément écho à chacun de nous (qui a oublié l'odeur des poulets qui rôtissent sur les marchés ?).

A suivre...

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 12:00
De "Man Of Steel" (ou "Superman Begins")

Après Batman et Spider-Man, voilà qu'est venu le tour de Superman de passer à la moulinette reboot.

Le reboot, c'est quoi ? C'est le redémarrage. On repart de zéro pour créer une nouvelle histoire et faire table rase de ce qui a été fait par le passé.

Cela s'en différencie du remake qui, lui par contre, a pour principale (et parfois unique) ambition de faire un simple copier-coller du modèle.

Le reboot a parfois du bon. On l'a bien vu avec Batman grâce à Chistopher Nolan, un jeune réalisateur qui a souhaité privilégier l'aspect sombre et réaliste du personnage plutôt que de verser dans le comic pur jus. Il en a résulté une trilogie assez impressionnante (la Dark Knight Trilogy), déjà culte, qui tient plus du polar que du vrai film de super héros.

La recette était-elle pour autant transposable à Superman, personnage dont la côte ringardise est aussi flamboyante que le fameux slip rouge qu'il porte avec assurance ?

Réponse avec Man Of Steel, produit justement par Chistopher Nolan (qui a d'ailleurs co-écrit le scénario) et réalisé par Zack Snyder.

Zack Snyder est lui aussi un jeune réalisateur. Un jeune réalisateur qui déchaîne d'ailleurs les passions. S'il ne fait aucun doute qu'il s'agit d'un très bon technicien (300, Watchmen), les choses se gâtent un peu plus quand le monsieur s'essaye à écrire lui-même un scénario (Sucker Punch).

Heureusement, pour Man Of Steel, on n'a confié à Zack Snyder qu'une seule tâche : savoir tenir sa caméra. Ce qu'il fait assez bien d'ailleurs. On ne s'étonnera donc pas de retrouver ça et là les manies du cinéaste à coup d'images nerveuses et de couleurs délavées.

De toute manière, compte tenu d'un budget plus que confortable (235 millions de dollars), il aurait été surprenant que le spectacle ne soit pas à la hauteur d'un point de vue strictement technique.

Mais une maîtrise technique ne suffit pas à faire un bon film. Surtout quand il est question de faire un film sur le personnage de Superman qui, avouons-le, n'a pas eu droit à beaucoup de lectures depuis la sortie du premier film de Richard Donner en 1978 sobrement intitulé Superman : The Movie.

Pire, cette seule et unique lecture a perduré jusqu'en 2006 avec Superman Returns qui tenait plus de l'hommage semi-remake semi-suite que d'un véritable reboot.

Le projet de redémarrer une saga Superman traînait à ce titre depuis longtemps dans les tiroirs. Le personnage était devenu particulièrement has-been, surtout en raison du slip rouge et des lunettes érigées en déguisement du siècle.

Pour autant, la première lecture de Superman n'était pas dénuée de charme, surtout avec la relation faussement triangulaire Clark/Lois/Superman. Mais il était urgent, compte tenu de la barre placée haute par Batman et consorts, de redresser le tir et de s'axer sur une vision plus brutale, plus sombre et plus aride du personnage pour le faire entrer véritablement dans le XXIème siècle.

C'est dans cette optique que se place Man Of Steel. Ou du moins sa première heure, qui regorge d'idées en tout genre, souvent bonnes (les péripéties du jeune Clark), parfois passables (le coup du chien). Hélas, tout va trop vite et on ne s'attache en définitive qu'assez peu aux nombreux protagonistes qui ne font que passer. La volonté de bien faire est réellement palpable et, pour le coup, on sent que la méthode de Batman Begins a été appliquée une nouvelle fois.

Seulement voilà : ça marche moins ici. Est-ce parce que cela se prête moins au personnage de Clark ? Ou est-ce la faute à un sentiment de redite ? Quoiqu'il en soit, ça marche peut-être moins mais ça passe quand même.

On est en terrain connu mais la narration éclatée à coups de flashbacks permet d'entretenir un certain mystère et attise la curiosité. Le spectateur se pose légitimement des questions (Clark va-t-il aller travailler au Daily Planet et porter ses fameuses lunettes ?) et ça, mine de rien, ça maintient son intérêt.

Autrement, l'histoire de Superman, tout le monde la connaît par coeur, peu ou prou, que cela soit par le premier film, les dessins animés ou encore les séries Lois & Clark et Smallville (dont Zack Snyder semble s'être pas mal inspiré pour certains aspects).

La seule véritable innovation consiste donc dans une approche très premier degré, ce qui constitue à la fois la force mais aussi la faiblesse du métrage. Là où tous les précédents films Superman cultivaient en les mêlant la romance et le caractère désuet du personnage (Superman Returns en est un parfait exemple), Man Of Steel fait le choix d'ancrer son héros dans une quête plus grandiose : être le sauveur de l'humanité en n'étant pas à proprement parler un humain mais un ambassadeur entre deux mondes.

Un parti pris louable qui transpire à fond la patte des scénaristes Christopher Nolan et David Goyer (qui ont d'ailleurs écrit l'histoire de Batman Begins) mais qui coûte à l'histoire et à la mythologie du personnage son côté léger. En effet, l'ensemble est très lourd à digérer. Certains critiques ont regretté, d'ailleurs, que Man Of Steel soit aussi long (2h20), étant donné que le matériau de base aurait aisément pu donner deux films distincts. Ce qui a d'ailleurs été fait avec le premier film Superman de 1978.

Prévu initialement comme un seul et unique film, il fut finalement scindé en deux : le premier raconte l'arrivée de Clark sur Terre et la manière dont il enfilera le costume, en se heurtant rapidement à Lex Luthor, son pire ennemi ; le deuxième, sorti en 1980, narre l'arrivée de Zod et ses compagnons, déjà aperçus dans le premier opus, ainsi que l'affrontement qui les opposera à Superman.

Là est l'occasion de soulever les problèmes de rythme qui affectent Man Of Steel puisque si la première demie-heure est pleine de promesses et prend son temps pour exposer les enjeux, tout s'accélère vers la moitié du film pour finalement s'enliser dans de l'action non stop et assourdissante, le tout grandement emballé par la composition massive et épuisante de Hans Zimmer.

Épuisant, c'est à ce titre le mot qui peut le mieux qualifier Man Of Steel. Ambitieux, le film de Zack Snyder l'est assurément. Mais on sent le paradoxe poindre entre d'une part la volonté de faire de Superman un personnage plus sombre et réaliste et, d'autre part, le parti pris clairement affiché de pure science-fiction.

Le personnage de Batman ne se heurtait pas à cette difficulté. L'univers partait en effet du postulat d'un milliardaire humainement "normal" qui se transforme en super héros grâce à son argent. Dans un autre registre, Spider-Man narre l'histoire d'un jeune homme qui jongle entre une mutation accidentelle qui lui donne d'extraordinaires capacités et son quotidien d'étudiant.

Or, Superman part du principe même que Clark (ou Kal-El) est un extra-terrestre. Difficile de s'axer sur du réalisme avec une telle idée de départ, et ce n'est pas l'humanisation du héros qui y changera quoi que ce soit.

Humanisation qui, au demeurant, apparaît assez timorée. Tout au plus l'aperçoit-on dans la séquence où Clark essaye de maîtriser son vol mais c'est tout. Constat un peu faible.

De même, le personnage reste incroyablement lisse. L'acteur Henry Cavill fait en soi un bon Clark/Superman au sens noble du terme : tout beau, tout lisse mais aussi tout propre. La modernisation a fait son oeuvre dans le cadre d'un costume qui a réellement la classe (exit le slip rouge) mais on sent qu'on n'est pas allé au bout des choses dans la psychologie du personnage là où les flashbacks de l'enfance aperçus dans la bande-annonce annonçaient de bonnes choses. Que nenni. Les flashbacks sont presqu'anecdotiques et ne font que le minimum syndical.

Là est d'ailleurs un autre paradoxe du film : à la fois trop long, il va trop vite sur les autres personnages qui ne font que passer, malgré un bon casting. Russel Crowe est sûrement celui qui s'en tire le mieux. Mais que dire de Kevin Costner (Jonathan Kent) ou de Lawrence Fishburne (Perry White qui, pour une fois, est black) ? Pas grand chose.

Certains personnages s'en tirent mieux mais c'est limite limite. Soit dit en passant, la craquante actrice Amy Adams fait plutôt une bonne Lois Lane (le côté impétueux) mais aurait aussi mérité une meilleure caractérisation.

Après, peut-être que tous ces écueils viennent du fait qu'il s'agit d'un film d'exposition dont une suite est d'ores et déjà prévue. Le tir peut être rectifié bien que, pour le moment, il ne semble pas aller dans la mauvaise direction.

Quoiqu'il en soit, le pari de dépoussiérer le personnage est plutôt réussi pour peu que l'on adhère à la mode initiée par Christopher Nolan. Mais il est encore trop tôt pour savoir si Man Of Steel sera plus tard considéré comme un "classique" car, pour le moment, on n'y voit là qu'un blockbuster plus soigné que la moyenne, et qui souffre des défauts inhérents au genre.

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3 juin 2013 1 03 /06 /juin /2013 00:00
D'une adaptation de série TV : "Wild Wild West"

Depuis un certain nombre d'années maintenant (depuis très longtemps en fait), il est coutume de voir débarquer sur nos écrans des adaptations. Des adaptations d'absolument tout : livres (Harry Potter, Twilight, Seigneur des Anneaux, Les Misérables, Le Parrain, Fight Club), bandes dessinées et comics (Tintin, Boule et Bill, Batman), jeux vidéos (Tomb Raider, Silent Hill, Hitman, Resident Evil) et même attractions touristiques (Pirates des Caraïbes).

A ces matériaux de base peut s'ajouter l'incontournable série télévisée, qu'elle soit récente (Les Simpson) ou non. Et en ce qui concerne les séries peu récentes, on a pu noter une certaine recrudescence des adaptations au cinéma de séries cultes des années 60-70-80 : Starsky et Hutch, L'Agence Tous Risques, Shérif, fais-moi peur, etc.

Le cas qui nous intéresse ici est celui de la série Wild Wild West, plus connue en France sous le titre "Les Mystères de l'Ouest".

Loin de moi l'idée de parler de la série, diffusée pendant les années 60. Rappelons juste le strict nécessaire puisqu'il est question de deux agents secrets au service du Président des Etats-Unis dans les années 1860. L'un s'appelle James West et est un homme d'action. Le second répond au nom d'Artemus Gordon et fait plutôt marcher sa cervelle. Le show fut vendu comme un "James Bond à cheval" et, pour cause, le premier film de l'agent 007 était sorti à peine quelques années auparavant (James Bond contre Docteur No, 1962).

La série rencontra un certain succès et c'est donc sans réelle surprise qu'une adaptation au cinéma fut envisagée à la fin des années 90 avec, dans le rôle de James West, l'acteur-rappeur Will Smith, à peine sorti d'une autre série (Le Prince de Bel Air) ainsi que des succès de Independence Day (1996) et Men In Black (1997). Et, pour cause, la réalisation est confiée à Barry Sonnenfeld, réalisateur de Men In Black mais aussi des deux films La Famille Addams avec le regretté Raul Julia.

Le reste du casting réunit Kevin Kline, surtout connu pour avoir joué dans Un poisson nommé Wanda, la jolie Salma Hayek (encore peu célèbre à l'époque) et l'acteur shakespearien Kenneth Branagh. Tout a l'air de bien partir.

La promotion bat son plein en 1999 pour "W.W.W." notamment avec la chanson éponyme de Will Smith, déjà aguerri à l'exercice depuis la période Men In Black.

Or, le film est plutôt boudé. Pire ! Il récoltera pas moins de cinq "Razzie Awards" la même année qui récompensent les pires prestations, en l'occurrence pire film, pire couple à l'écran, pire réalisateur, pire scénario et pire chanson originale. Bim ! Dans les dents.

Pour autant, Wild Wild West est-il vraiment un mauvais film ?

Il est bien question ici de juger un film, non une adaptation de série télévisée, et ce pour la raison suivante : là où la série s'adressait à une génération, le film s'adresserait plutôt à la suivante, même si c'est sûrement avec le dessein caché de rameuter les fans du feuilleton qui s'avéreront souvent être les parents du public cible principalement visé par la promo tapageuse à coût de chanson de Will Smith.

Allons droit à l'essentiel : Wild Wild West est loin d'être un navet comme il a parfois été possible de le lire sur le net. Tout au pire faut-il y voir la réactualisation du concept de la série télé : un James Bond au Far West. Et force est de constater que c'est tout à fait ça entre le méchant mégalo, les gadgets farfelus, les courses-poursuites à cheval ou en train, en passant par les bagarres dans les bars, le tout sous une musique héroïque et cuivrée. Saupoudrons à cela le traditionnel et éculé ressort scénaristique du "deux agents que tout oppose sont forcés de collaborer pour mener à bien leur mission" et l'on obtient un pur spectacle extrêmement bien foutu et bien huilé, qui ne fait pas toujours dans la dentelle mais qui a le mérite de foncièrement divertir.

A ce titre, la comparaison avec Men In Black n'est pas hasardeuse tant les deux films ont en commun. Néanmoins, Men In Black fonctionnera beaucoup mieux (et aura même droit à deux suites en 2002 et 2012) alors que Wild Wild West sombrera relativement dans l'oubli.

Or, un fait s'impose d'emblée quand on déterre "W.W.W." du placard à DVD : cette grosse production n'a pas vieilli. Sur le plan technique, il n'y a juste rien à redire. Il faut garder en tête qu'on ne juge pas un livre à sa couverture mais c'est juste ahurissant de constater que certains films, très décriés à l'époque de leur sortie, se bonifient avec le temps comme le bon vin (même le tristement célèbre Batman & Robin de 1997 a eu droit à sa seconde chance).

Action, effets spéciaux, inventions folles, humour, jolies demoiselles, gros bras débiles, on n'évite absolument aucun cliché pour cette aventure à mi-chemin entre le western et le film d'espionnage, et malgré tout, ça fonctionne ! C'est beau quand même.

Bien sûr, il ne faut pas prendre la mouche : "W.W.W." est loin d'être le film parfait. Déjà, ce n'est pas le film le plus mémorable et le plus indispensable des années 90. Ensuite, il faut aimer Will Smith car, même s'il est populaire, il est toujours un peu cantonné aux mêmes rôles (le mec cool ou le badass, ou les deux en même temps). Enfin, on a droit à des personnages extrêmement caricaturaux avec, en premier lieu, un Kenneth Branagh qui cabotine à fond dans son rôle de gros vilain estropié et, en second lieu, un Artemus Gordon trop prétentieux.

N'oublions pas un humour qui peut parfois s'avérer douteux, mais cela reste suffisamment anecdotique pour ne pas gâcher le plaisir du reste.

Dans tous les cas, cela ne suffit pas à faire de Wild Wild West un mauvais film tout simplement parce que Wild Wild West n'a aucune autre prétention que de divertir agréablement et correctement, ce qu'il parvient très bien à faire. Honnêtement, l'affiche parle suffisamment d'elle-même pour ne pas se faire de fausses idées sur le produit. Partant de là, "W.W.W." mérite une seconde chance. Ce n'est pas un blockbuster plus débile qu'un autre. Et puis il se passe au Far West. OK, un Far West particulier, mais un Far West quand même. C'est suffisamment rare pour que cela mérite d'être souligné.

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12 avril 2013 5 12 /04 /avril /2013 18:00

http://fr.web.img4.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/62/45/92/18709674.jpgIl était temps de dédier un article complet à l'un des meilleurs Pixar à mes yeux, à savoir le fameux Ratatouille, sorti en 2007, et devenu un classique instantané.

 

Oui, un classique instantané. N'ayons pas peur des mots. Surtout que Ratatouille représente sûrement l'apogée de Pixar, le studio phare de l'animation, qui allait livrer respectivement en 2008 et 2009 pas moins de deux chefs-d'oeuvre : Wall-E et Là-Haut.

 

A partir de l'été 2010 (les sorties des Pixar sont le plus souvent estivales), l'engouement sera moindre. Pourquoi ? Tout simplement parce que le studio peine à se renouveler, préférant accumuler les suites de qualité aléatoire (le très bon Toy Story 3, le moyen Cars 2) et livrer des histoires plus conventionnelles (Rebelle porte mal son titre, même si l'on peut y voir une jolie métaphore de la relation Disney/Pixar dans le rapport mère/fille).

 

A l'heure où ces lignes sont écrites, Pixar semble consolider sa ligne directrice, à savoir celle qui se focalise sur des suites à outrance, la preuve en est avec Monstres Academy (la suite de Monstres et Compagnie, même s'il s'agit plus d'un préquelle en fin de compte) et Le Monde de Dory (qui est également une suite/préquelle, mais pour le Monde de Nemo).

 

La rumeur annonçait à une époque Les Indestructibles 2, et avouons qu'il s'agissait sans aucun doute du projet le plus enthousiasmant de tous. L'idée de voir grandir les enfants de la famille (surtout le petit dernier, Jack-Jack, dont les pouvoirs ne se révélaient qu'à la fin du premier film) recelait en soi assez de ressorts scénaristiques pour un futur chef-d'oeuvre. Sans compter la galerie des autres super héros (Frozone !).

 

En même temps, Pixar se fait gentiment rattraper par les autres studios d'animation, que cela soit Blue Sky (à qui l'on doit la saga de L'Âge de Glace) ou Dreamworks (et ses Shrek) qui ont cédé depuis longtemps à la mode des suites, mais qui comprennent progressivement que c'est avec des projets réellement originaux que l'on fait parler de soi (Rio était sincèrement un joli spectacle de la part de Blue Sky).

 

Mais c'est oublier que Pixar dispose dans son écurie de véritables bijoux de l'animation, devenus instantanément cultes et classiques, salués tant par le public que par la critique. Ratatouille est de ceux-là.

 

 

Ratatouille raconte l'histoire de Rémi, un rat passionné de cuisine. Tiraillé entre son ambition de devenir un grand chef et sa nature de rongeur, un concours de circonstances l'amène à vivre à Paris, capitale de la gastronomie, et à travailler "sous couverture" dans l'un des plus grands restaurants du monde, celui du défunt Auguste Gusteau.

 

Il y a tellement à dire sur ce film d'animation que l'on ne sait pas par quoi commencer.

 

On peut déjà signaler que Ratatouille est réalisé par Brad Bird, à qui l'on doit  Le Géant de Fer et ...  Les Indestructibles. Excusez du peu.

 

On peut aussi souligner que la musique a été composée par Michael Giacchino, un "jeune" compositeur (45 ans), qui s'est en l'espace de dix ans, fait un véritable nom dans le milieu, et qui apparaît comme l'un des dignes successeurs de John Williams, tant dans l'esprit que pour la composition des musiques des futurs épisodes de Star Wars (!).

 

D'un point de vue technique, comme souvent avec Pixar, c'est très abouti. Le photo-réalisme est poussé, d'autant plus pour les aliments. Car, comme le titre du film l'indique, la véritable star du métrage, c'est la cuisine. Que cela soit la pièce au sens strict ou l'activité au sens large. Les couverts, les casseroles, les assiettes, etc. Pixar connaît son sujet, allant même jusqu'à emprunter la personne de Paul Bocuse, le célèbre chef, pour modéliser Auguste Gusteau, qui constituera une sorte de conscience pour Rémi.

 

On y décèle également la dénonciation d'une déviance très actuelle qui veut que les grands chefs soient obligés de "prostituer" leur image et leur nom pour le compte de sociétés agro-alimentaires (Joël Robuchon avec Fleury Michon, ou encore Marc Veyrat pour le jambon Madrange). Aussi, voir Skinner, le second de Gusteau, prostituer l'image de ce dernier pour vendre des surgelés n'a-t-elle rien de fantaisiste. Notons d'ailleurs que Skinner n'est pas sans rappeler, dans l'attitude, la voix et le physique, l'acteur français Louis De Funès.

 

C'est donc avec un réel amour pour la cuisine française que Pixar conçoit Ratatouille. La vision idéalisée de Paris et des Français en général n'a rien de surfait et sonne même très juste, là où de nombreux films américains ont dû mal à imaginer autrement le Parisien que par l'image d'un romantique affublé constamment d'un béret, et adepte de cuisses de grenouille et d'escargots. On n'échappe pas au cliché des Deux-Chevaux et autres DS qui sillonnent les rues de la capitale mais c'est assez discret, et le charme opère d'autant plus avec la musique composée par Michael Giacchino qui maîtrise à la perfection la musique "à la parisienne". A noter la chanson "Le Festin", interprétée par l'artiste Camille, qui n'est pas sans évoquer le style de Edith Piaf.

 

Le scénario en lui-même est assez élaboré. On peut ne pas adhérer au principe du rat qui manipule tel un marionnettiste un être humain mais, sur l'écran, le résultat est plus que convaincant, et participe à la poésie de l'ensemble, tel un Cyrano des temps modernes. Le tout sans omettre l'action et l'humour propres à ce genre de divertissement grand public, et en se permettant même une jolie réflexion sur le métier de critique et la condition d'artiste (tout le monde ne peut pas être un artiste, mais un artiste peut surgir de n'importe où).

 

Malgré ses presque deux heures de métrage, le spectateur ne voit pas le temps passer, quelque soit son âge, faisant de Ratatouille l'un des Pixar les plus aboutis, les plus généreux, les plus appréciés et les plus réussis.

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31 mars 2013 7 31 /03 /mars /2013 14:00

http://fr.web.img5.acsta.net/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/68/34/59/19254717.jpgA l'heure où les producteurs ne jurent principalement que sur les dessins animés réalisés sur ordinateur (ce qui donne lieu à du très bon, comme avec Pixar), il est parfois bon de revenir un peu en arrière, notamment à l'époque pas si lointaine où le numérique n'avait pas encore tout conquis et où son utilisation était parcimonieuse et discrète.

 

En 1999 sort Le Géant de Fer. Un dessin animé comme il en existe des tas et qui, s'ils n'ont pas la chance d'être estampillés Disney, périront rapidement dans l'oubli le plus total. Car ce dessin animé n'est pas un Disney. C'est un Warner. Un peu l'ennemi juré de Disney d'ailleurs, il y a un temps, puisque si Disney avait dans ses écuries Mickey, Donald et Dingo, Warner possède quant à lui Bugs Bunny, Daffy Duck, Bip-Bip et Coyote, et j'en passe. Heureusement, en 1988, une trève temporaire fut trouvée pour les faire coexister dans le cultissime Qui veut la peau de Roger Rabbit. Et puis, de toute manière, avec le temps, les choses ont évolué. Pixar est arrivé, Disney a eu quelques problèmes financiers, et Warner s'est progressivement tourné vers les adaptations animées des DC comics (Batman TAS et tout ce qui en a découlé, c'est Warner).

 

Fait intéressant : Le Géant de Fer a été réalisé par Brad Bird. Ce nom ne dit peut-être pas grand chose mais quand on s'aperçoit que le Monsieur est aussi le réalisateur de quelques-uns des meilleurs Pixar (Les Indestructibles et Ratatouille) ainsi que du Mission:Impossible 4 (considéré comme très bon), on se dit qu'on n'a pas affaire à n'importe qui.

 

On s'en rend d'autant plus compte avec Le Géant de Fer, dessin animé finalement assez audacieux, qui narre l'amitié naissante entre un petit garçon d'une dizaine d'années avec un robot géant venu de l'espace, le tout dans l'Amérique profonde de la fin des années 50 en pleine Guerre Froide. Le contexte a son importance car il participe majoritairement à l'ambiance générale du film, empreinte d'une certaine paranoïa, illustrée à merveille par le vilain de l'histoire : un agent du gouvernement dont la philosophie peut être résumée à "la meilleure défense, c'est l'attaque".

 

A cette ambiance assez inédite pour un long-métrage d'animation s'ajoute un traitement particulièrement soigné pour d'autres éléments, comme les personnages qui sonnent tout à fait juste et une animation de qualité. Il y avait pourtant de quoi craindre une approche purement puérile mais non. Le Géant de Fer évite à merveille ces écueils, là où n'importe quel Disney "classique" aurait foncé tête baissée. L'humour n'est pas en reste et va également plus loin que ce qu'on aurait pu penser, ce qui constitue une excellente surprise.

 

En témoigne l'utilisation d'un laxatif : assez inattendu pour un dessin animé alors que ce genre de gag se retrouve essentiellement dans les teen-movies graveleux du genre American PieL'émotion n'est pas en reste et le scénario traite de thèmes assez graves : la bombe atomique, la mort, le patriotisme aveugle... Le tout avec beaucoup de finesse.

 

Bien sûr, il faut garder à l'esprit que l'on a affaire à un dessin animé, donc le public principalement visé, ce sont les enfants. Cependant, il y a suffisamment de subtilités et de justesse dans le spectacle pour permettre à tout le monde d'y trouver son compte.

 

Le Géant de Fer constitue donc une véritable réussite, malheureusement trop discrète, mais les oreilles les plus attentives auront déjà eu l'occasion d'entendre à maintes reprises qu'il s'agit d'un très très bon dessin animé.

 

Espérons que la popularité sans cesse grandissante de Brad Bird achèvera de le remettre au goût du jour.

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28 février 2013 4 28 /02 /février /2013 12:00

http://images.allocine.fr/r_160_240/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/65/68/04/18881925.jpgLe premier Starship Troopers s'auto-suffisait à lui seul. Pour mémoire, il s'agissait d'un hommage parodique aux films de guerre, de science-fiction et de propagande, le tout réalisé par Paul Verhoeven, à qui l'on doit le sulfureux Basic Insinct, et qui ne jure que par la violence et le sexe.

 

De quoi susciter la curiosité d'un public assez large et, somme toute, assez masculin. Ce n'est pas pour autant que Starship Troopers est un croisement inespéré entre un épisode de Saw et un film de boules du samedi soir, loin de là. Au contraire, il y règne un second degré ambiant et une réflexion qui permettent de hisser le divertissement au-dessus de la moyenne du genre. Pour mémoire, la moyenne du genre, c'est Transformers, alors à vous de choisir votre camp.

 

Seulement, manque de pot, on n'est pas ici pour parler du premier Starship Troopers (qui vaut le coup d'oeil) mais de sa suite directement sortie sur DVD sans passer par la case "salle de ciné". Normal, me direz-vous quand on voit la qualité du produit : acteurs de troisième zone, budget vraisembablement très réduit, une promotion qui ne surfe que sur la vague de succès qu'a connu le premier épisode, etc.

 

Vraiment pas de quoi en faire toute une histoire.

 

Pourtant, les noms à l'origine du projet pouvaient légitimement fonder quelques espoirs. Le scénario est signé Ed Neumeier (le scénariste du premier film) et la réalisation est de Phil Tippett (responsable des effets spéciaux sur le premier film également). Autant dire qu'on ne s'éloignait finalement pas tant que ça du standing du premier film. Même les acteurs du second opus sont issus du même milieu que ceux du premier, à savoir l'univers des séries TV. On retrouve donc Richard Burgi (The Sentinel, Desperate Housewives), Kelly Clarkson (Nip/Tuck) et d'autres têtes relativement connues mais, pour le coup, ça sent tellement le fauché et l'opportunisme que ça pue l'embrouille. Même l'histoire est des plus décevantes car tente de repomper les grandes lignes d'Alien (un huis-clos) plutôt que de nous montrer le truc le plus jouissif de Starship Troopers, à savoir une bande de soldats crétins (se faire) dézinguer (par) de l'insecte géant.

 

Le pire dans tout ça, c'est qu'hormis quelques spots publicitaires qui rappellent le côté subversif du film original, l'histoire se veut des plus sérieuses. Inutile de dire que ça foire carrément et que personne n'y croit un seul dixième de seconde.

 

Inutile d'aller plus loin. Starship Troopers 2 fait partie de ces suites direct-to-DVD qui font littéralement honte à leurs prédécesseurs (tout comme Hollow Man 2 et L'effet Papillon 2 pour ne citer qu'eux). A tout le moins a-t-on droit à une série B de seconde zone. Et autant dire que ce n'est guère flatteur, la série B étant par définition un produit de seconde zone, c'est aller loin que de dire qu'il s'agit d'un film de seconde zone parmi ceux de seconde zone. A-t-on affaire à une quatrième zone ? On peut toujours se rassurer en disant que ce n'est pas aussi mauvais ni aussi hilarant qu'une série Z... Mais ça reste quand même mauvais.

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30 décembre 2012 7 30 /12 /décembre /2012 10:00


http://image.jeuxvideo.com/images/p3/d/r/driver-san-francisco-playstation-3-ps3-00d.jpgNB : jeu testé sur PS3 et sur PC. Mais préférez à tout prix la version PS3 ou, à la rigueur, Xbox 360, car la version PC est mal optimisée et nécessite une bonne config' pour le faire tourner correctement.

 

Tanner est de retour. Et il n'est pas content. Mais qui est Tanner, me direz-vous ?


Petit rappel.


En 1999 sort le premier jeu Driver sur PlayStation 1 et PC, et qui met en scène un policier infiltré qui met ses talents de pilote de course au service de la Mafia locale. Plutôt original à l'époque, Driver permettait surtout au joueur d'évoluer en voiture dans une ville complètement libre soumise à la circulation et aux forces de l'ordre qui n'hésitent pas une seule seconde à littéralement défoncer l'automobiliste qui grille un feu rouge ou qui dépasse de 1 km/h la vitesse autorisée. Si ça, ce n'est pas du zèle ! ...


Très vite, une suite sera mise en chantier, reprenant peu ou prou le même concept mais en incluant quelques phases à pied, surtout pour permettre à Tanner de changer de véhicule lorsque celui de base est trop abîmé. Une idée pas mauvaise en soi. Mais une mise en oeuvre laborieuse même si, malgré ses nombreux bugs, Driver 2 restait malgré tout un bon jeu.


En 2004, les choses commenceront à se gâter avec Driver 3 (rebaptisé Driv3r pour l'occasion). Plusieurs raisons à celui. La première : la vague GTA est passée par là et a grandement séduit. Verts de jalousie, de nombreux développeurs ont essayé d'appliquer la recette gagnante (voitures, armes, motos, phases à pied). Certains y arriveront plus ou moins (Saint Rows, True Crime). Driv3r, lui, n'y arrivera pas. Mal finalisé, rempli de bugs, le jeu sent le bâclé et est déjà vieux avant sa propre sortie.


Une tentative de réhabilitation aura lieu avec l'épisode Driver : Parallel Lines mais peine perdue. Driver semble bel et bien fini, et John Tanner semble avoir pris définitivement sa retraite.


Mais c'était sans compter sur DRIVER SAN FRANCISCO qui opère un véritable retour aux sources et qui pointe le bout de son nez en automne 2011.


Au programme les éléments-clés qui ont fait le succès de la franchise à ses débuts : une ambiance 70's, une conduite nerveuse, une bande-son disco, des poursuites en veux-tu en voilà... Et il n'en fallait pas plus. Driver en Anglais signifie "chauffeur". Adieu les phases à pied qui annonçaient déjà le déclin de la saga avec Driver 2. Tanner reste vissé derrière son volant et les développeurs ont trouvé une manière assez inédite de le faire changer de voiture : le shift.


Ce drôle de mécanisme permet ainsi à Tanner de changer de véhicule avec la seule force de son esprit. Formulé ainsi, il y a de quoi laisser sceptique mais cela prend tout son sens compte tenu du mode histoire de cet épisode qui se passe en fait dans la tête de Tanner. Un grave accident le plonge dès le début du jeu dans le coma, et il vit donc ses aventures dans sa propre tête.


Pas franchement convaincant sur le papier, il faut le voir pour le croire mais cette pirouette scénaristique constitue tout simplement une excellente idée afin de recentrer le gameplay sur les phases de conduite. Car, comme cela était dit précédemment, les phases à pied ont ici complètement disparu. Ce qui illustre incontestablement la volonté de se démarquer d'un GTA-like classique et d'insister sur le fait que Driver est surtout un jeu de voitures qui se suffit à lui-même.


Pari réussi. Les fans des premiers épisodes ne seront pas dépaysés et s'amuseront même de retrouver ce qui faisait le charme du début (ces piétons impossibles à écraser, le thème musical du 1er épisode, les véhicules de base du premier opus).


A cela s'ajoute une maniabilité souple qui permet une conduite nerveuse et dynamique, un doublage français assez sympathique (bien que perfectible) et une bande-son funky à souhait.


Graphiquement, on ne tombe pas à la renverse mais les véhicules sont bien modélisés et réagissent comme il se doit aux impacts et aux brusques changements de direction imposés par le joueur. De même que la ville de San Francisco est correctement retranscrite avec son ambiance californienne (photographie chaleureuse, soleil à tout heure, etc).


On peut aussi évoquer la gestion du trafic qui suscite le respect. A la manière de n'importe quelle grande ville, les rues sont pleines à craquer d'automobilistes. De quoi compliquer la tâche de Tanner qui devra composer avec les embouteillages et jauger le risque à griller un feu rouge. En effet, la population est dense, tant sur les trottoirs que sur le goudron. Et c'est surtout sur le goudron que ça va poser problème, notamment lors des poursuites et des courses contre la montre, car le trafic peut s'avérer être l'ennemi mortel du jeu. Une partie peut être perdue juste à cause de la voiture qui a tourné sans prévenir. Cela rend également les courses-poursuites sur l'autoroute extrêmement grisantes. Déjà car la sensation de vitesse est excessivement bien rendue, mais surtout parce qu'il y a TOUJOURS DU MONDE sur ces satanées routes. Bien sûr, il reste la possibilité d'emprunter les ruelles ou les chemins de terre (ces derniers demandant de maîtriser les dérapages contrôlés), mais quand il s'agit de courser un criminel, prendre l'autoroute, c'est un peu comme grimper dans un grand huit : on s'accroche à sa manette, on se concentre et on essaye d'anticiper les obstacles et virages potentiellement dangereux. Bref. On n'a pas vraiment l'esprit tranquille. Comme en vrai en fait, finalement. Chapeau.

 

Vous l'aurez compris : le trafic est un élément essentiel à prendre en compte, et peut s'avérer être tant votre ennemi que votre allié. Surtout avec le jeu du shift qui permet à Tanner de se glisser dans la peau d'un autre automobiliste pour provoquer une collision avec ses poursuivants. Vraiment jouissif et excitant, mais tout aussi frustrant quand on loupe son coup.


Concernant les modes de jeux, ils sont assez nombreux mais légèrement répétitifs : on course un fuyard, on se fait courser, on doit arriver à tel endroit avant la fin du chrono, on doit faire des cascades, des sauts, des dérapages (ou drift), etc. Pour un vrai fan de Driver, la durée de vie sera assez longue. Pour les autres, ils en verront le bout plutôt rapidement. Heureusement, il y a aussi des quêtes annexes, des mini-jeux, des items et des véhicules à collectionner ainsi que, comme dans tout Driver qui se respecte, le mode réalisation, qui permet de revivre ses meilleures cascades en changeant comme on le souhaite les angles de caméra (un vrai bonheur pour les cinéphiles).


 

A cela s'ajoute un vrai mode multijoueurs, que cela soit en ligne ou en local avec un écran splitté. Ce qui ne gâche rien (le principe du shift en multijoueurs donne lieu à un véritable carnage).

 


Pour conclure, Driver San Francisco fait partie de ses jeux qui ressuscitent une franchise en revenant sur ses bases en les amplifiant, et qui font espérer d'autres épisodes à l'avenir. Un vrai plaisir, surtout pour les Driver-fans.


Roule, Tanner ! Roule !

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23 décembre 2012 7 23 /12 /décembre /2012 13:00

http://images.allocine.fr/r_640_600/b_1_d6d6d6/medias/nmedia/18/83/56/27/20114749.jpgL'été 2008 fut une bonne année en terme de cinéma. Outre un touchant Wall-E, inventif et courageux, la période fut surtout marquée par la suite du Batman Begins de 2005, à savoir The Dark Knight, qui confronte cette fois le ténébreux Batman au non moins célèbre Joker.



Initialement prévu en deux parties, le projet fut toutefois abandonné pour plusieurs raisons, notamment le décès soudain de Heath Ledger, l'acteur qui prêtait ses traits à ce fameux vilain.



Toutefois, The Dark Knight demeurait indubitablement un excellent film, encensé par la presse comme par le public. La prestation du regretté Heath Ledger y est pour beaucoup (il décrochera l'Oscar du meilleur acteur à titre posthume) mais cet épisode recèle suffisamment de qualités pour s'en affranchir, à commencer par le personnage de Harvey Dent (autre personnage emblématique de l'univers) et l'importance accordée à Jim Gordon (Gary Oldman, parfait comme toujours).



The Dark Knight se finissait de manière assez pessimiste. La fin restait certes ouverte mais il n'y aurait eu aucun mal à ne pas donner de suite.



(Mal)heureusement, l'appât du gain est souvent fort, surtout concernant un Batman au cinéma, et cela est sans surprise qu'un troisième épisode fut mis en chantier avec la même équipe, à laquelle viennent se greffer quelques petits nouveaux (dont Joseph Gordon-Levitt, Tom Hardy et Marion Cotillard, rescapés du très bon Inception, et la sexy Anne Hathaway).



L'annonce d'un nouveau Batman est toujours un évènement en soi, surtout pour ce qui est de savoir quels seront cette fois les méchants (ainsi que leurs interprètes). S'il y a bien un super-héros (mais Batman peut-il être qualifié de super-héros stricto sensu ?) qui possède la galerie de vilains la plus intéressante et la plus fournie, c'est certainement Batman. Entre les incontournables Joker, Double-Face, Pingouin, Homme-Mystère, Mister Freeze, Poison Ivy, Gueule d'Argile, Chapelier Fou ou encore Ra's Al Ghul, il y a de quoi faire !



C'est avec un certain scepticisme que l'on apprit que Bane et Catwoman seraient les prochains ennemis, là où de nombreuses rumeurs évoquaient l'Homme-Mystère ou encore Poison Ivy, des personnages quand même plus célèbres.



Pourquoi scepticisme ?

Parce que Bane est un personnage relativement récent (apparu pour la première fois en 1993) assez peu connu du grand public, et assez mal utilisé dans les quelques médias où il est apparu (il est cantonné au rôle de gros bras dans Batman & Robin, et dans la série animée des années 90).

A partir de là, comment bâtir une intrigue solide autour d'un Monsieur Muscle ? Mais une nouvelle fois, si l'on connaît un peu les comics, Bane ne se résume pas à un catcheur mexicain. C'est aussi un petit génie. Ce qui rend le personnage plus intéressant.



Quant à Catwoman, on pouvait légitimement se dire "difficile de succéder à la sublime Michelle Pfeiffer du génial Batman Returns". Mais compte tenu de ce que le Joker de Heath Ledger a donné alors même qu'il passait après le grand Jack Nicholson, nul doute que l'on pouvait s'attendre à quelque chose de prometteur malgré tout, tant que le réalisateur Christopher Nolan était aux commandes



L'été 2012 arrive plus ou moins rapidement avec son lot de grosses sorties attendues (dont le reboot de Spider-Man) mais un tragique évènement portera à mal la réputation de The Dark Knight Rises. Lors d'une première américaine, un psychopathe ouvre le feu dans la salle de cinéma en se revendiquant du Joker.

A partir de cet instant, le film est pointé du doigt. Les critiques presses mitigées s'en ressentent. Long, violent, douteux, intelligent, bavard, apocalyptique, génial, désastreuse prestation de Marion Cotillard... The Dark Knight Rises partage.

Une question demeure toutefois : le long-métrage aurait-il autant partagé s'il n'y avait eu la tuerie ?

Ou bien The Dark Knight Rises est-il réellement une déception ?



Etudions la question de plus près.

On a pu qualifier le film de long. Il est vrai qu'il n'est pas court. Le précédent épisode lui-même affichait quand même une durée de plus de deux heures. The Dark Knight Rises est légèrement plus long mais aussi un peu moins rythmé. La première partie prend son temps pour exposer la situation mais, surtout, pour présenter les nouveaux et nombreux personnages. Peu d'action à part l'impressionnante introduction, et donc beaucoup de bavardages.

La suite des évènements sera plus mouvementée, et en cela, les fans d'action auront de quoi se rassasier, pour peu qu'ils aient aimé les cascades des deux précédents films. Car il faut dire que Nolan a une manière bien à lui de filmer, donc on aime ou on n'aime pas. A chacun de se faire sa propre opinion là-dessus.



Mais il ne faut pas oublier que Batman, ce n'est pas que de l'action. Bien au contraire. En cela, Tim Burton l'avait extrêmement bien compris, surtout dans un Batman Returns très personnel à l'auteur. Christopher Nolan met également l'accent là-dessus, et cela s'en ressentait dès le Batman Begins de 2005 dont les principaux défauts résidaient dans ses scènes d'action illisibles, ce qui permettait d'insister sur la psychologie de Bruce Wayne.

Là où The Dark Knight insistaient sur les psychologies du Joker et de Harvey Dent, The Dark Knight Rises évoque surtout un retour aux sources, bien que s'inscrivant dans la continuité de l'épisode précédent. En témoigne le personnage de Catwoman dont la quête consiste à vouloir effacer son propre passé pour repartir de zéro, ou encore la résurrection de la Ligue des Ombres avec le personnage de Bane qui se pose ici en héritier de Ra's Al Ghul (ce qui s'avère être une très bonne idée).

Le personnage de Bruce Wayne lui-même, affaibli psychologiquement et moralement, et qui a cessé d'être Batman depuis la mort de Harvey Dent, se demande s'il doit reporter le costume de Batman ou non, ce qui n'est pas sans faire un parallèle avec le schéma du premier film (perte d'un être cher, remise en question, recherche d'une solution qui consiste à s'habiller de noir et à aller taper sur les bandits la nuit).



The Dark Knight Rises pose des problématiques intéressantes et assez osées, et qui sont susceptibles d'évoquer un certain malaise : le blocus de la ville, le plan particulièrement bien charpenté des terroristes menés par Bane, la neutralisation des forces de l'ordre, etc. Certains y verront même un message politique (soit, admettons mais n'instrumentalisons pas tout non plus).



Le réalisateur et son équipe ont mis les bouchées doubles, à la fois sur une réalisation musclée et sur un scénario poussé.

Mais le bât blesse surtout dans la mise en oeuvre. Car The Dark Knight Rises commet des erreurs grossières qui nuisent considérablement à l'ensemble.



La première qui vient à l'esprit (car elle fait aussi très “people”) est l'utilisation de l'actrice française Marion Cotillard, rescapée de Inception. Christopher Nolan la voulait à tout prix. Il l'a eu et s'en mord peut-être un peu les doigts. La jeune femme avait un emploi du temps chargé en plus d'être enceinte. Nul doute que le tournage d'un Batman n'était pas sa priorité et qu'elle a voulu faire plaisir à un ami insistant. Sa prestation est assez moyenne (aucune alchimie entre elle et Bruce, ce qui est presque contre-nature quand on connaît le comic) mais le comble est bien évidemment sa dernière scène. Inutile d'en faire l'apologie ici : tout a été dit et redit, que cela soit dans les magazines et les reportages. Soulignons juste que Guilaume Canet, défendant légitimement sa compagne, n'a pas manqué d'imputer la responsabilité au réalisateur lui-même qui n'a pas su choisir une meilleure prise. De quoi alimenter le débat, donc, si meilleure prise il y avait.



C'était pour le plus gros mais d'autres petits trucs viennent considérablement desservir cet épisode : Bruce Wayne qui s'infiltre dans Gotham alors même que l'armée en interdit l'accès après s'être échappé d'une prison dont on ignore l'emplacement, des policiers qui courent sans arme vers des terroristes munis de mitraillettes, un Batman dont tout le monde découvre aussi facilement l'identité, etc.

Bref. Que de la facilité qui fait quand même bien mal. A cela s'ajoute aussi un manque flagrant de surprise, que cela soit de la part du compositeur Hans Zimmer (qui nous ressort un peu toujours la même sauce) ou tout simplement des personnages féminins que Christopher Nolan ne sait toujours pas mettre en valeur (à l'exception des fesses de Catwoman).

Heureusement, les hommes rattrapent le coup. Outre les personnages familiers (Alfred, Fox et Gordon en tête, bien qu'un peu en retrait), il faut saluer l'arrivée de John Blake (ainsi que le malicieux clin d'oeil dont il fait l'objet, même s'il n'est guère surprenant pour les Bat-Fans) ainsi que l'impressionnante prestation de Tom Hardy pour le personnage de Bane (son regard en dit long, surtout qu'il ne s'exprime QUE par le regard).



Au final, The Dark Knight Rises est-il une déception ? Nous avons envie de répondre “oui et non” mais cela serait trop facile. Plutôt non. Cela reste indubitablement un très bon film, dans la lignée des précédents, même si un cran en-dessous, pour les raisons susmentionnées, ainsi qu'une remarquable conclusion (car succéder à The Dark Knight n'était pas chose facile avec son Joker).

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11 décembre 2012 2 11 /12 /décembre /2012 12:19

Une petite pub pour un "tumblr". Y en a pas mal sur beaucoup de sujets, alors je me suis dit "pourquoi ne pas faire le mien ?".

 

Allez, hop :

 

http://pasvraimentunadulte.tumblr.com/

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2 septembre 2012 7 02 /09 /septembre /2012 12:00

L'été 2012 se termine, et force est de constater que, comme chaque été, il n'a pas été avare en "films à voir".

Ci-suit des mini-critiques sur ce que j'ai pu voir.

 

AVENGERS

 

On n'attendait pas grand chose de cette réunion de superhéros tant la qualité des films qui précédait (Thor, les deux Hulk, Iron Man 1 et 2, Captain America) était relative. Et pourtant, AVENGERS demeure une bonne surprise, dont la force réside essentiellement dans son casting, et dans le traitement de chaque superhéros. C'est bien simple : aucun ne prend plus de place que les autres, et tous sont à égalité dans leur traitement, mention spéciale à Mark Ruffalo qui incarne à ce jour le meilleur des Bruce Banner. Deux raisons motivent à aller voir AVENGERS : l'action (rien d'exceptionnel mais du bon boulot quand même) et les intéractions entre chaque héros qui ne manquent pas d'humour. Les acteurs choisis y sont pour quelque chose et chacun a son trait de caractère qui le rend particulièrement attachant (la naïveté de Captain America et de Thor, la colère enfouie de Bruce Banner, la mégalomanie de Stark et de Loki, etc.), même si certain(e)s sont un peu en dessous des attentes (Cobie Smulders, la Robin de HOW I MET YOUR MOTHER, et Scarlett Johansson ne font que rouler des hanches, Samuel L. Jackson joue son propre rôle de leader classe).

AVENGERS se place sûrement comme un des meilleurs films MARVEL (en même temps, vu le reste, c'est pas très dur). Du bon gros cinéma pop-corn divertissant et spectaculaire honnêtement et efficacement mis en scène.

 

4/6

 

 

LA CLINIQUE DE L'AMOUR

 

Artus de Penguern revient après son drôlissime GREGOIRE MOULIN CONTRE L'HUMANITE. Après s'être attaqué aux supporters de foot, il se tourne vers la parodie de soap hospitalier et livre une petite comédie très drôle interprétée avec enthousiasme. Une curiosité à voir.

 

5/6

 

 

THE AMAZING SPIDER-MAN

 

Spider-Man cède, après Batman, à la mode du reboot (on efface tout et on recommence). Rien de bien nouveau pour l'homme-araignée. Si on regrettera l'absence de personnalité dans la réalisation de Marc Webb par rapport à Sam Raimi (le réalisateur des 3 épisodes précédents), ce film se rattrape pour son couple d'acteurs principaux. Andrew Garfield s'en tire plutôt bien, et la jolie Emma Stone va en faire craquer plus d'un. Seuls bémols : un méchant bien fade et une histoire trop classique.

 

4/6

 

 

THE DARK KNIGHT RISES

 

Sûrement le film le plus attendu de 2012. Après THE DARK KNIGHT qui mettait en scène les deux meilleurs méchants de Batman (Joker et Double-Face), place à Bane et Catwoman. Le résultat ? Un épisode dans la lignée des précédents, qui clôture extrêmement bien la trilogie, et qui joue toujours à fond sur ses valeurs sûres (la bienveillance de Alfred, le dévouement de Gordon, la malice de Fox). On saluera bien sûr le petit nouveau (interprété par Joseph Gordon-Levitt) et l'efficacité du gros méchant Bane, mais on sera déçu, comme d'habitude avec Nolan, par les personnages féminins (à commencer par le look désastreux de Catwoman). Enfin, si le film réserve d'excellentes surprises, il est plombé par une longueur excessive et quelques révélations bien prévisibles, sans parler de petites incohérences qui font vraiment tâche. Toutefois, il en faut plus pour faire de cet épisode 3 un vrai mauvais film. Si on a bel et bien affaire à quelque chose d'inférieur à THE DARK KNIGHT (en même temps, le dépasser aurait été difficile), Nolan livre ici une parfaite conclusion à sa trilogie Batman.

 

5/6

 

 

EXPENDABLES 2

 

Après la déception du premier film (trop sérieux, pas assez d'humour et d'hommages), les durs à cuire reviennent cette fois avec l'auto-dérision qu'il fallait. Il n'en fallait pas plus pour apprécier cette réunion des gros bras. Les fans du genre seront aux anges.

 

4/6

 

 

L'ETRANGE POUVOIR DE NORMAN

 

Dans la droite lignée de Coraline, ce long-métrage d'animation "old school" réussit son pari de faire frissonner les petits et de plaire aux grands cinéphiles grâce à des pointes d'humour bien senties, et des clins d'oeil savamment déguisés. Curiosité à voir, même si très orienté pour le jeune public.

 

4.5/6

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