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10 juillet 2010 6 10 /07 /juillet /2010 00:56

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/18/66/52/22/19454219.jpgIl y a quelques temps, c'était la Fête du Cinéma. Bien sûr, ce genre d'évènement a le chic pour tomber le plus souvent à un moment où peu de bons films sont à l'affiche. Mais c'est aussi l'occasion pour de petits films de trouver un public qui ne sera pas freiné par l'affolant prix du ticket qui, hors tarif réduit, avoisine les 10 € (!).

Certains me diront qu'il y avait quand même Shrek 4 qui sortait au même moment. Mais ne nous leurrons pas : l'ogre vert qui pète et sa bande ne m'avaient pas du tout convaincu dans le troisième épisode. Il faut dire aussi que je suis allergique à Shrek depuis le premier épisode, seul le second a su m'arracher quelques sourires avec des petites références et clins d'oeil bien placés.


Pour être franc, un seul film m'intéressait à ce moment-là : Splice (qui signifie "accouplement" si j'en crois les traductions que j'ai trouvées ; le titre est assez judicieux au vu du contenu du film).


Splice, c'est aussi ce qui confirme l'adage "ne jugeons pas un film à sa couverture". Sous l'affiche qui fait gentiment penser à E.T. se cache un film qui est tout sauf E.T.


Le thème? Les manipulations génétiques et les conséquences en découlant. Le débat est bien sûr au coeur de l'actualité, et la question se pose toujours de savoir si on peut se permettre d'aller à l'encontre de la nature, y compris avec les meilleures intentions du monde. Difficile à dire. Le film ne prend même pas la peine de répondre franchement, encore qu'il semble pencher pour la réponse négative, avec une fin pessimiste et ouverte.


Outre ce débat, le film brille par de nombreux autres points, à savoir un très bon casting et un excellent scénario. On ne s'ennuie pas et on a du mal à prévoir les évènements à venir, ce qui est plutôt un bon point dans ce genre de film où le parti pris au débat éthique est tellement tranché que tout y devient extrêmement prévisible.


Plus que le débat, c'est surtout la psychologie des trois personnages principaux qui est intéressante. En effet, et sur ce point, l'affiche ne ment pas, le coeur du sujet est à mon sens la famille : l'évolution et le "dressage" de la créature ne sont pas sans évoquer les traditionnels thèmes de l'apprentissage, de l'adolescence difficile et de la découverte de la sexualité. Si ce n'est qu'ici, c'est malsain car l'enfant n'est pas à proprement parler un humain, et que certaines scènes sont tellement surprenantes qu'on peut les trouver à la fois audacieuses et ridicules. Or, avec le recul, on se rend compte que c'est ce qui fait que Splice est un très bon film qui va au bout des choses et qui ne se cache pas derrière le panneau "gentil film".


Bien sûr, le côté malsain ne sera pas du goût de tout le monde. De même qu'une bande-annonce trop axée sur le côté horrifique (qui est un aspect plus que minime du produit final) fera facilement passer à côté les gens qui, en ses périodes estivales, préfèrent aller se dorer la pilule plutôt que de se rafraîchir dans une salle de ciné. C'est dommage car si l'été est souvent la période des blockbusters et des belles merdes, c'est aussi souvent à ce moment-là que de bons films finissent dans l'oubli à cause d'un public absent.

 

 

En bonus, quelques critiques presse avec lesquelles je suis totalement d'accord :


"Splice évite à David Cronenberg d'avoir l'idée de se lancer un jour dans sa version de Frankenstein, Natali le devançant en utilisant, avec la même intelligence, le cocon d'un film d'horreur pour le faire accoucher de perturbants questionnements sur les notions de cellule familiale et d'éthique dans le couple. Dans le genre, on n'avait pas vu une telle réussite depuis La Mouche."


"Sous ses allures de série B, ce film riche, constamment dérangeant, interroge l'âme humaine dans ce qu'elle recèle de plus noir. Parabole sur les dangers des manipulations génétiques, c'est avant tout la tragédie poignante de l'innocence saccagée. Celle d'une créature confrontée au pire des monstres : l'homme."

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2 juillet 2010 5 02 /07 /juillet /2010 20:00

http://blogs.jemefaischierautaf.com/DC2/public/david33/garfield_badmood.gifIl y a plusieurs mois de ça, Sony a annoncé qu'il n'y aurait pas de Spider-Man 4. La nouvelle fut assez surprenant, d'autant plus que Sam Raimi (réalisateur des trois premier Spider-Man) s'était plutôt bien acquitté de sa tâche (y compris pour le troisième épisode malgré un choix de méchants décevant).


Il y aura quand même un nouveau Spider-Man. Un reboot (redémarrage, en anglais). Comprendre par là un nouveau réalisateur, de nouveaux acteurs, une nouvelle équipe, etc. Cela s'est fait pour Batman (Batman Begins) et pour Hulk (The Incredible Hulk), et à raison (Batman & Robin était un flop, le Hulk de Ang Lee n'avait pas convaincu), mais pourquoi pour Spider-Man, alors même que tous les films ont rencontré un succès public et critique (y compris Spider-Man 3) ? 


Va savoir. Un choix assez incompréhensible au final, puisque Sam Raimi avait déjà introduit un personnage destiné à devenir l'éventuel méchant de Spider-Man 4 (Le Lézard).




http://nymag.com/images/2/daily/entertainment/08/05/02_garfield_lgl.jpgBref. Quoiqu'il en soit, le "Spider-Man Reboot" est imminent.

Le réalisateur sera Marc Webb, 35 ans, qui n'a fait jusque là que très peu de films et des clips musicaux.

Dans le rôle de l'Homme-Araignée, ça sera ... Garfield. Mais pas le chat orange de Jim Davis, hein! Andrew Garfield, le jeune dont le portrait apparaît pas loin et qui n'a pas la tête de l'emploi à mon sens (il a pas le côté balourd, humain et tête-à-claque de Tobey Maguire). Mais peut-être qu'avec le costume et une bonne coupe de cheveux, ça passera mieux, qui sait?

 

Et désolé pour la blague dans le titre de l'article, j'ai pas pu résister : c'était trop tentant.

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1 juillet 2010 4 01 /07 /juillet /2010 21:47

http://2.bp.blogspot.com/_Vwt9mPgjRpU/SfNH-D9YaYI/AAAAAAAAAT4/5mcvpBS5M9w/s320/incassable.JPGJ'avais rapidement évoqué le film Incassable lorsque j'avais parlé de la série  Heroes.

 

Incassable, c'est un film avec Bruce Willis et Samuel L. Jackson. Mais chacun sait que deux bons acteurs ne suffisent pas à faire un bon film. Il faut aussi un bon réalisateur. En l'espèce, ce bon réalisateur, c'est M. Night Shyamalan, dont le film le plus connu à ce jour est Sixième Sens (avec Bruce Willis).

 

Réalisateur qui, au premier abord, m'a paru bien surestimé, j'ai avec le temps (et "l'expérience" si je puis dire) appris à l'aimer. En effet, sa maîtrise technique est indéniable. Sa réalisation est millimétrée, ses plans sont complexes et parlants, le compositeur auquel il a fait appel (James Newton Howard, souvent surnommé JNH) a su retranscrire musicalement l'ambiance mélancolique de ses oeuvres...

 

Bref, Shyamalan m'a fait rêver, y compris dans ce qui est, pour certains, son moins bon film (Phénomènes).

 

Dans Incassable, j'ai atteint un mini-paradis.

Et il y a à peine dix minutes, je tombe sur une news qui parle ... d'Incassable 2.

 

Bref rappel : Incassable, c'est un hommage aux superhéros. Mais pas que. C'est aussi la première fois qu'est abordée la mythologie d'un point de vue terriblement, dramatiquement et humainement réaliste. Je reviendrai là-dessus dans un autre article.

 

Pour moi, Incassable est un mini-chef-d'oeuvre dont je ne me lasse pas. Et je mentirais en disant que je n'ai pas fantasmé sur une suite. Il y a plusieurs mois, j'avais lu que l'éventualité d'un Incassable 2 n'était pas écartée, mais l'info me semblait douteuse.

Le fait qu'on en reparle aujourd'hui et que M. Night Shyamalan lui-même se prononce (!) démontre que la chose a pris une certaine ampleur.

 

Voici ce qu'il aurait dit : http://images.usatoday.com/life/_photos/2006/07/19/shyamalan.jpg

"Si je pense à la bonne histoire, et par là, j'entends quelque chose qui me paraît correct pour mon âge, en fonction de là où j'en suis et compte tenu de mes films, si je peux faire ça, ensuite je serais très excité, j'écrirais un brouillon et j'irais supplier Disney de le faire."

 

Je rassure immédiatement ceux qui auraient lu trop vite en ajoutant que, si le réalisateur s'adresse à Disney, ce n'est pas forcément pour en faire un film pour enfants (des fois que la confusion ait déjà fait son chemin...).

 

Et aussi, ce que le monsieur entend par ses propos, c'est qu'il n'écarte pas non plus un Incassable 2, bien que, pour le moment, rien n'est fait.


Qu'en penser?


Après tout, le premier Incassable se prêterait pas mal à une suite (c'est le destin de quasiment tous les films de superhéros, de nos jours) à la condition, cependant, que Shyamalan s'en charge! Alors, dit comme ça, c'est hyper tentant comme projet. Maintenant, j'espère vraiment que, si ça se concrétise, cela aboutira à une autre réalisation de Shyamalan, et pas à une suite illégitime et honteuse comme on en connaît tous (Donnie Darko 2, fallait le faire...) qui ne tient du film précédent que le titre affublé du chiffre 2.

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 13:55

http://www.amoeba.com/dynamic-images/blog/Eric_B/starshiptroopers1.jpgAu XXIVème siècle, l'Homme a conquis l'espace et mène une lutte sans merci contre les arachnides, des insectes géants répartis sur quelques planètes. Sur Terre, le jeune John Rico vient à peine de finir le lycée et décide de s'engager dans l'armée pour les beaux yeux de sa petite amie, Carmen Ibanez...


Est-il encore nécessaire de présenter Paul Verhoeven? Pour la forme, oui! Ce réalisateur reste assez méconnu du grand public. Originaire des Pays-Bas où il réalisa quelques courts-métrages réservés à un public averti (Le Quatrième Homme), il émigra vers les Etats-Unis au milieu des années 80 pour continuer ses bonnes oeuvres. Bien que sa filmographie américaine est plutôt courte (moins d'une dizaine de films), il suffit de citer les gros classiques que sont devenus Basic Instinct (1991) et Robocop (1987) pour prouver que la quantité ne fait pas toujours la qualité. Les thèmes récurrents de ce réalisateur, que l'on surnomme affectueusement le "Hollandais Violent", sont particulièrement bien illustrés dans les deux films venant d'être cités : la violence et le sexe. Basic Instinct (qui révéla Sharon Stone) est le meilleur exemple à ce jour. Thriller torride, violent et palpitant, le cinéaste le considère comme son film le plus abouti.


Mais Verhoeven n'est pas là pour nous faire la morale sur les bassesses humaines. Il est avant tout là pour divertir, pour donner des sensations fortes, pour épater le spectateur et le surprendre. Et pour ça, tous les moyens sont bons! Le sang qui gicle, les filles nues qui envahissent l'écran... Un film sans hémoglobine ni poitrine féminine exhibée n'est tout simplement pas de Verhoeven! Pas besoin d'être devin pour se douter que la censure a du boulot avec le "Hollandais Violent"! Starship Troopers constitue son cinquième film américain, adapté du roman Etoiles, garde à vous! de Robert A. Heinlein, et il ne fait pas exception à la règle. Mais comme pour tous les films de Verhoeven, la critique est particulièrement virulente.


Et pour cause, Starship Troopers peut s'interpréter de nombreuses façons. Celle qui se rapproche le plus de la vérité est sans nul doute "gros spectacle mélangeant film de guerre, Star Wars et parodie de film de propagande". La presse a quant à elle vu un film promouvant le fascisme. Fascisme il y a, mais promotion il n'y a pas, car, pour Verhoeven et le scénariste Ed Neumeier, Starship Troopers ne fait que se moquer des films de bourrage de crâne du IIIe Reich. Nous est alors démontré que dans n'importe quelles circonstances, la guerre nous transforme en fasciste. Voilà en gros de quoi il en retourne. Et bien sûr, par derrière, on se moque aussi de la société américaine. Le film se divise d'ailleurs en trois parties distinctes.


La première ressemble fortement à un feuilleton pour ados. Passé une publicité douteuse en faveur du service http://vincztbofilm.ifrance.com/image_302.jpgmilitaire, on assiste aux déboires de John Rico, qui s'apprête à finir le lycée et à s'engager dans l'armée, au grand dam de ses parents. Mais le pauvre jeune homme doit aussi surveiller sa petite amie dont il est raide dingue et rester loin d'une autre fille qui ne pense qu'à sortir avec lui. Oui, oui... C'est très gnangnan tout ça...

 

D'ailleurs, pour beaucoup, Starship Troopers rime avec Ken et Barbie dans l'Espace. Le tout dans une société futuriste qui semble au premier abord parfaite (mais qu'en est-il réellement?). Seule question : pourquoi une grande partie des adultes que nos étudiants rencontrent sont manchot, cul-de-jatte ou aveugle?


La deuxième partie, c'est l'engagement militaire. Et là, tous les clichés sur l'armée ressortent, ou presque. Mais on rigole, car tout ça nous fait furieusement penser à Full Metal Jacket (notamment le sergent instructeur). Entretemps, on nous remet une couche de Love Story avec Johnny et sa copine, mais dans l'ensemble, tout est déjanté. On est en plein dans la série B, la violence est complètement dédramatisée, nos personnages sont définitivement bien stéréotypés, et on peut d'avance prévoir qui va mourir ou pas!


La troisième partie, c'est la guerre contre les insectes géants. Pour beaucoup, toute l'essence de Starship Troopers réside dans ces affrontements intenses entre nos petits soldats et nos scarabées géants. Les effets spéciaux sont géniaux (Phil Tippett, celui qui a fait les dinosaures de Jurassic Park, en est l'auteur), les combats sont violents, jouissifs, épatants... Bref, on se croit dans un jeu vidéo : ça tire et ça pète de partout, c'est gore et drôle à la fois... Autant dire qu'on prend son pied. Mais on reste aussi dans la parodie avec des dialogues qui frisent le ridicule ("j'ai vu mes amis mourir...").


http://vincztbofilm.ifrance.com/image_303.jpgAutant on peut juste assister au spectacle, autant on peut aussi rire du cynisme de l'intrigue, des clins d'oeil, des clichés de films de guerre (difficile de ne pas penser à Full Metal Jacket lors du discours du sergent-instructeur) et des mises en garde déguisés des auteurs. On se fout de tout, c'est pas compliqué. Les gradés portent un uniforme nazi, est-ce un hasard? Non! Mais est-ce pour autant une publicité pour le fascisme? Sûrement pas! Ou alors Verhoeven est bien étrange, lui qui a grandi durant la Seconde Guerre Mondiale et qui mangeait sa soupe en entendant des passants se faire exécuter sous ses fenêtres.


Le résultat? Un excellent film, que l'on peut prendre comme on veut, car il nous offre beaucoup de choses : réflexion, spectacle, plaisir... Starship Troopers délivre un message pour ceux qui veulent bien en voir un, à travers une fausse propagande grosse comme une maison. Ensuite, "Kill 'em all!"

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 13:45

http://alsolikelife.com/shooting/wp-content/uploads/2009/02/sjff_02_img0881.jpgJe n'ai pas encore évoqué ce nom mais il était temps de le mentionner, tant j'affectionne particulièrement le travail de celui qui le porte. Il vient des Pays-Bas, il est plus tout jeune, il a eu une carrière assez bonne aux Etats-Unis mais a fini par repartir dans sa patrie. Surnommé "Le Hollandais Violent" pour son cinéma très marqué par la bassesse humaine (sexe et violence), je vous présente M. Paul Verhoeven.


Et si ce simple nom ne suffit toujours pas à vous aiguiller, voici la liste de ses principaux films (du moins, ceux que j'ai vus) réalisés aux Etats-Unis : Robocop, Total Recall, Basic Instinct, Starship Troopers et Hollow Man.


Ce nom ne vous dit toujours rien? Bon, je ne sais pas quoi faire de vous alors. Comment vous expliquer les raisons qui font que j'adore ce réalisateur? Je me le demande moi-même.


Pour apprécier les films que je viens de citer, il faut déjà apprécier le cinéma des années 90. Ca n'a l'air de rien comme ça, mais nous sommes maintenant en 2010. Les années 2000, c'est fini (déjà). Les années 90, c'est encore plus loin! Même si, personnellement, j'ai encore du mal à m'en rendre compte.


Je vous dis ça parce que les films de M. Verhoeven ont quand même pas mal vieilli. Surtout Basic Instinct, le film qui http://www.onlygoodmovies.com/blog/wp-content/uploads/2009/09/catherine-tramell.jpgrévéla Sharon Stone (qui livrera ici son seul rôle véritablement mémorable). Encore que, force est d'avouer que le cinéma du "Hollandais Violent" a quand même plus d'un tour dans son sac. Outre le côté vieilli, c'est loin d'être désuet, et Paul Verhoeven fait partie des réalisateurs pour qui les comités de censure ont quasiment été inventés. En effet, ça gicle, ça baise, et on prend son pied. En témoigne le très jouissif Starship Troopers, que beaucoup surnomment affectueusement le Ken & "Barbie dans l'espace", le film de Verhoeven que je préfère (et de loin), un gros spectacle cynique sur lequel j'avais déjà écrit un petit quelque chose il y a un certain temps, et que, rien que pour vous, je vais ressortir des tiroirs.


En attendant, bande-annonce dudit film (dans lequel on retrouve entre autres Neil Patrick Harris "Barney Stinson" de How I Met Your Mother) :


 

 

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30 juin 2010 3 30 /06 /juin /2010 00:00

http://www.voir.ca/blogs/kevin_laforest/Harry%20Potter%20and%20the%20Deathly%20Hallows%20(logo).jpgDire que l'adaptation en film du dernier épisode de la saga Harry Potter est attendu est un doux euphémisme.

Après un premier teaser bien court, voici maintenant la grosse bande-annonce qui bastonne.

 

 

 

Je rappelle que le film se décompose en deux parties, la première sortant en novembre 2010, la deuxième en été 2011 (juillet, si je ne m'abuse).

Si le livre n'était pas avare en action, j'espère qu'il y aura un peu plus de que la bataille dans ce dernier épisode. En tout cas, visuellement, ça a l'air d'en jeter, le château de Poudlard s'annonçant encore plus beau quand il est dévasté.

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29 juin 2010 2 29 /06 /juin /2010 11:00

http://cinephil.files.wordpress.com/2009/10/addams_family_ver2.jpgCe matin, je tombe sur un article parlant du prochain film de Tim Burton : une nouvelle adaptation de La Famille Addams, en stop-motion et en 3D. Bonne nouvelle?


Petit cours de cinéma : la technique de la stop-motion se dit aussi "technique de l'animation image par image". On y a eu droit pour des films tels que Chicken Run, Wallace & Gromit, L'Etrange Noël de M. Jack, Les Noces Funèbres et Coraline (Coraline, sûrement le dessin animé le plus effrayant qui m'ait été donné de voir... J'en tremble encore).

Le procédé a quelques peu vieilli. Il faut dire que l'oeil humain n'est pas dupe et décèle facilement l'artifice, et ce même si l'animation est irréprochablement fluide.


Pour l'anecdote, Spielberg avait pensé utilisé cette technique pour ses dinosaures de Jurassic Park avant de laisser tomber pour adopter le mélange "animatronics / images de synthèses" pour des raisons de crédibilité.


Techniquement, je ne m'inquiète pas sur le prochain film de Tim Burton, à condition qu'il sache mieux utiliser la 3D que dans Alice aux Pays des Merveilles. Après tout, sa dernière expérience en stop-motion a été un petit succès (Les Noces Funèbres en 2005), il ne devrait pas rencontrer de souci de ce côté-là.


Ensuite, une nouvelle adaptation de La Famille Addams est-elle réellement nécessaire? C'est là l'éternelle question des adaptations, remakes et reboots : difficile de trouver un attrait autre que financier à faire ce qui a déjà été fait, d'autant plus que ça l'avait déjà été fort bien. Remember les deux films de Barry Sonnenfeld du début des années 1990, dont les bandes-annonces suivent.

 

J'espère pour ma part que cette Famille Addams made in Burton sera macabre à souhait et ne s'embarrassera pas des happy ends que Tim Burton met partout dans ces derniers films...

 

 


 
 

 

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28 juin 2010 1 28 /06 /juin /2010 13:02

L'article qui suit est déjà paru sur plusieurs sites. Histoire d'arriver à livrer au moins un article par jour, je fais du recyclage. Certains auront donc déjà lu ce qui suit, d'autres pas et ça sera là l'occasion de le découvrir.


C'est aussi l'occasion dans ce billet d'ouvrir (encore) une nouvelle rubrique, à savoir le tour d'horizon de mes réalisateurs préférés. Ayant été fortement marqué par Tim Burton (mon film culte de chez culte reste indubitablement Batman Returns), il est normal que, pour inaugurer ladite rubrique, l'article qui suit lui est dédié.


http://lightactionfashion.files.wordpress.com/2009/09/tim-burton.jpgHélas, ce qui suit est extrêmement long. Je remercie d'ores et déjà ceux qui avaient déjà pris la peine de lire ce "petit" écrit auparavant et m'excuse auprès d'eux de la redondance occasionnée. Peut-être qu'ils auront envie de le relire, qui sait? J'écris tellement bien! (hop! nouvel envoi de fleurs).


Place! Voici le plat de résistance.



Le propos qui suit est évidemment subjectif et ne se veut que le ressenti d'un cinéphile amateur qui n'a pas hésité durant de nombreuses années à proférer que son réalisateur préféré était Tim Burton. Non pas qu'aujourd'hui ce jeune fan ait honte de le dire à quiconque veuille l'entendre, mais au vu des récents films de l'artiste qui ne cessent d'accumuler les déceptions partielles et complètes, il a dès à présent du mal à dire que la grande majorité des films du maître sont des chefs-d'oeuvres.
Je passerai volontairement sur les long-métrages que je n'ai pas eu l'occasion (le plaisir?) de visionner, à savoir "Pee Wee Big Adventure" de 1985 (le premier film de M. Burton), ainsi que sur ceux que je ne considère pas à mon sens comme officiellement de lui, tel est le cas de "L'étrange Noël de M. Jack" de 1993 (je lui préfère définitivement son titre original - "Nightmare Before Christmas" - plus évocateur et terrifiant), signé par Henry Selick, malgré le fait que Tim Burton a incontestablement laissé sa patte indélébile sur ce film d'animation élevé au rang de cultissime.

Introduction
L'adjectif "burtonien" s'est au fil de ces dernières années largement démocratisé. Il ne serait pas étonnant de le retrouver dans un dictionnaire. Mais peut-être l'est-il déjà? Reste à confirmer en consultant une édition récente.
Quoiqu'il en soit, ce néologisme se retrouve assez fréquemment dans la presse consacrée à l'audiovisuel et désigne, pour ceux qui n'ont pas l'habitude de s'adonner à la lecture de ce genre d'articles, un univers n'ayant pas à rougir de ceux qu'on voit habituellement dans un film de Tim Burton.
Les éléments constitutifs d'un tel univers (encore faut-il préciser que cet univers n'est pas limité au visuel, il peut aussi être auditif) sont généralement et basiquement des arbres sans feuilles aux branches particulièrement tordues, des ombres cauchemardesques et des couleurs dominantes assez sombres (gris, noir, bleu foncé, rouge sang) notamment.
D'un point de vue auditif, cela peut s'apparenter à une musique "elfmanienne" (nouveau néologisme que l'on retrouve assez souvent lui aussi), désignant pour sa part une musique empruntant beaucoup à celles que compose habituellement Danny Elfman, compositeur officiel et attitré de Tim Burton. Les ingrédients que l'on y entend de manière récurrente sont des choeurs ("choeurs elfmaniens") d'une douceur infinie et des violons solistes, le tout sous un rythme enjoué et mémorable. Mais je ne me hasarderai pas à tenter une analyse de l'oeuvre de Danny Elfman, mes connaissances générales d'un point de vue musical étant particulièrement pauvres dans ce domaine.
Dans tous les cas, les termes de "burtonien" et "elfmanien" sont assez souvent remplacés par "gothique", adjectif plus passe-partout. Mais tout cela pour dire que le fait d'avoir retrouvé un nombre incalculable de fois les termes sus-énoncés dans des articles consacrés au cinéma ne dément pas l'importance qu'ont pu accorder les critiques au réalisateur Tim Burton (et dans une moindre mesure à son compositeur fétiche Danny Elfman), ce dernier ayant donc par là réussi à imposer un style, un genre tellement "personnalisé" qu'on a fini par le qualifier à l'aide du propre nom de famille de son auteur. N'existe-t-il pas de meilleure consécration par la presse d'un certain talent? A ce titre, pour citer un autre exemple, on retrouve également ce style d'adjectif pour désigner les caractéristiques récurrentes propres à un autre réalisateur également très connu : Alfred Hitchcock (et son caractère "hitchcockien").
Mais pour revenir à Tim Burton et au sujet du propos, quiconque s'intéresse un tant soit peu au cinéaste est capable de constater une évolution notable à travers ses oeuvres. En une vingtaine d'années (de 1988 à 2010), Tim Burton a ému, a diverti, a fait rire, a donné son nom à son propre style. Bref, en un mot comme en cent, il est devenu un incontournable. En une vingtaine d'années, il est cependant difficile d'être constant, il faut l'avouer. Et il est aussi beaucoup plus ardu de ne pas décevoir les fans qui suivent le bonhomme depuis ses débuts. Le cinéma étant une représentation de la réalité, cette réalité étant changeante, il est logique que le cinéma le soit également (et heureusement). Mais ce n'est pas toujours dans le meilleur sens. Certains réalisateurs y arrivent plutôt bien, savent évoluer et tirent parti de la société actuelle pour livrer des oeuvres à la fois intelligente et divertissante. Steven Spielberg ne l'a-t-il pas fait en 2005 avec sa "guerre des mondes" qui illustre à merveille la paranoïa américaine post-11-septembre? Il s'agit néanmoins là d'un exemple facile. Concernant Tim Burton, il s'agit d'une toute autre affaire. Son style est aisément reconnaissable, bien que l'étant plus dans ses films personnels et moins quand il y a eu pression des producteurs (pression qui se ressent assez souvent). Comme la plupart des artistes, les premières oeuvres sont souvent les plus personnelles et les plus inventives (I). Mais le succès aidant et le public grandissant, par souci de consensualisme, les produits (oui, on ne parle déjà plus d'oeuvres) qui suivent sont déjà moins séduisants et plus racoleurs (II).
Par manque d'originalité, mais aussi parce qu'il est plus facile de commenter une évolution en adoptant un tel point de vue, le plan chronologique sera retenu.


I) Les premières oeuvres, personnelles et inventives
Tim Burton a à peine 27 ans quand il sort son premier vrai film : "Pee Wee Big Adventure", en 1985. Comme cela a déjà été dit plus haut, l'auteur de ces lignes n'a pas eu l'occasion de s'adonner à la vision de ce long-métrage. Mais 27 ans, pour un réalisateur, c'est jeune, quoiqu'on en dise. Mais c'est souvent bon signe. Après tout, Orson Welles n'avait, lui, que 26 ans quand il a sorti son chef-d'oeuvre "Citizen Kane" en 1941. Le monde du cinéma est impitoyable : les grands réalisateurs ne sont reconnus comme tels que quand ils sont de vieux croûtons. Alors autant dire que quand un petit jeune parvient à se faire sa place au soleil, on peut difficilement l'ignorer.
Les premiers films ont aussi été le moyen pour Tim Burton de faire découvrir au public son univers décalé mais le fait qu'il soit jeune, ce qui rime souvent, hélas, avec inexpérimenté pour les producteurs, a aussi contribué à ce qu'il soit bridé par ces derniers (A).
Mais la reconnaissance aidant, le jeune artiste a pu progressivement s'imposer, continuant à imposer son petit monde burtonien tout en faisant grossir le budget. Ce monde n'a pas toujours plu à tous les publics, mais cela constitue là l'apogée burtonienne (B).

A) Un univers décalé introduit par "Beetlejuice" (1988) mais une forte pression des producteurs dans "Batman" (1989)
"Beetlejuice" est un petit film. Certains ne le connaissent peut-être pas ou du moins se remémorent la série animée éponyme diffusée au début des années 90. Quoiqu'il en soit, "Beetlejuice" est bel et bien un film de Tim Burton dans toute sa splendeur, à commencer par son thème principal qui n'est pas sans rappeler celui qu'on retrouvera plus tard dans le film d'animation "Les Noces Funèbres" de 2005 : la dualité entre le monde des vivants et le monde des morts, ce dernier se présentant paradoxalement comme plus attirant que le premier. "Beetlejuice" narre le quotidien d'un jeune couple décédé qui découvre petit à petit le monde des morts et tente d'expulser la famille bien vivante qui a racheté leur maison. Les grands thèmes burtoniens sont présents : la dualité de deux mondes venant d'être évoqués, mais aussi l'anti-conformisme, l'incompréhension, la marginalité et la tolérance, avec tout ce que cela implique (mal-être, rejet, solitude).

Tim Burton est un être marginal, et cela se ressent dans ses films qui mettent souvent en scène un personnage principal coincé entre deux univers, qui se sait pertinemment appartenir à tel monde mais dont le désir ardent est de découvrir et faire partie de l'autre, autrement plus attractif et joyeux. Mais l'adaptation étant difficile et la majorité des gens méchante et peu accueillante, le personnage principal renonce avec tristesse à une nouvelle vie pleine de promesses vaines et préfère se terrer dans le monde d'où il vient, moins drôle, moins coloré mais moins dangereux. Alors oui, cette trame n'est pas sans rappeler celle de "Edward aux mains d'argent" (1989), considéré par beaucoup (et à raison) comme le meilleur film de Tim Burton parce que le plus représentatif de l'univers du cinéaste qui évoque ici dans sa forme la plus pure et la plus évidente les grands thèmes récurrents de ses oeuvres, et ce de manière quasi-autobiographique.

"Beetlejuice" représente aussi à sa manière de tels thèmes mais de manière plus déjantée, plus drôle. On y rit de la mort, on y rit de la bêtise des vivants. Je me rappelle sur un site fait par un très très grand fan de Tim Burton qu'il était dit de "Beetlejuice" qu'il s'agissait là d'un des très rares films parvenant à concilier le genre comédie et le genre fantastique de manière équilibrée, sans pencher trop favorablement pour l'un ou l'autre. Je suis bien d'accord avec une telle affirmation. "Beetlejuice" est une comédie fantastique à l'état pur, et aussi un pur reliquat du monde original de Tim Burton représenté par des maquettes caractéristiques : les formes, les couleurs, mais également l'animation image-par-image qui confère au tout le charme indéniable des effets spéciaux conçus à l'ancienne. Là est aussi l'occasion pour Tim Burton de s'entourer d'acteurs qui reviendront de nombreuses fois dans ses long-métrages, tels que Michael Keaton et Winona Ryder. L'occasion aussi pour Danny Elfman, qui signe là sa deuxième collaboration avec le réalisateur après "Pee Wee Big Adventure", de livrer un de ses thèmes les plus mémorables : celui de Beetlejuice, une marche macabre jouée au piano devenue une musique incontournable pour servir un univers consacré aux fantômes.

Michael Keaton (de son vrai nom Michael Douglas, mais il a préféré en changer, on se demande pourquoi...), acteur ayant incarné le délirant personnage de Beetlejuice, sera désigné par Tim Burton pour être à l'écran Bruce Wayne/Batman dans le film de 1989 consacré à l'homme chauve-souris. Un peu comme Daniel Craig en 2005 qui fut décrié pour avoir été choisi en tant que nouveau James Bond, Keaton sera très critiqué par la communauté des fans de Batman pour les mêmes raisons, à savoir un physique peu adapté à l'image de ce qu'on se fait du héros. Il est vrai que Keaton ressemble plus à un Julien Lepers qu'à un véritable milliardaire qui va tabasser des voyous la nuit déguisé en diable cornu. Mais Burton parviendra à l'imposer malgré tout. Et il s'agit là d'un des nombreux exemples qui montrent que le réalisateur a subi la pression des producteurs. Il faut dire que "Batman" représentait un gros projet bien coûteux, et le confier à un jeune réalisateur était risqué. Bien sûr, notre cinéaste a su résister à de nombreuses pressions (il était même question d'inclure dès le début le personnage de Robin, heureusement que ça a échoué...) mais il est aussi des points où l'on constate qu'il a bel et bien été muselé. L'univers visuel est relativement sage, le scénario également. La musique aussi. Si Danny Elfman est toujours là et livre un autre thème mémorable (le "Batman Theme" est un des grands classiques de la musique de films), il a été fait appel au chanteur-compositeur Prince pour donner un aspect actuel au spectacle. Effet quelque peu raté d'ailleurs. Si Burton n'a pas totalement réussi à éviter la présence de cette star dans la B.O. de son film, il a semble-t-il tout fait pour minimiser sa participation, et cela se sent. Je tiens d'ailleurs à dire que, loin de décrier Prince (artiste que je ne connais point du tout mais qui au demeurant ne m'attire pas plus que ça), les quelques scènes où ses chansons interviennent sont les moins convaincantes (le musée et le défilé). Pire : cela ancre le film dans une époque située à la fin des années 80 alors que l'univers visuel (les habits, les voitures) le situerait plus volontiers dans les années 50. Cela a donc pour effet indésirable d'accélèrer son vieillissement parce que, n'ayons pas peur de le dire, le "Batman" de 1989 accuse un sérieux coup de vieux.
Vous me direz, "Batman Returns" ("Batman, le défi" de son titre français, titre que je trouve au passage affreux) de 1991 n'a pas mieux accusé les effets du temps. Pourtant, de par son univers encore plus particulier et plus sombre que le premier "Batman", il accède à un statut d'intemporalité et constitue avec de nombreux films du réalisateur l'apogée burtonienne, débutée par "Edward aux mains d'argent".


B) L'apogée burtonienne, de "Edward aux mains d'argent" (1990) à "Sleepy Hollow" (1999)
"Edward aux mains d'argent", c'est le film consensuellement admis (mais ce n'est pas pour autant le meilleur pour moi) comme LE meilleur film de Tim Burton : le plus personnel, le plus représentatif, le plus poétique, le plus émouvant, celui aussi qui a la meilleure musique...
Sorte de mélange non avoué entre "La Belle et la Bête", "Roméo et Juliette" et "Frankenstein", l'histoire est également prétexte à la tendance autobiographique de Tim Burton. L'univers banlieusard qu'il dépeint est celui dans lequel il a grandi et qu'il n'a jamais apprécié. Le jeu de couleurs en dit d'ailleurs beaucoup : les maisons et les vêtements des habitants sont colorés, mais le personnage d'Edward est toujours en noir et blanc, à la manière de Tim Burton lui-même (la ressemblance physique entre les deux n'est pas un simple hasard). Comme cela a déjà été évoqué plus haut, c'est le film burtonien à l'état pur. Un film a priori simple mais sur lequel il y a beaucoup à dire quand on l'ancre dans la filmographie de son auteur.

C'est aussi un film dans lequel on retrouve Winona Ryder et qui marque la première des nombreuses collaborations entre Tim Burton et Johnny Depp, ce dernier voulant casser son image de beau gosse vu dans la série télévisée "21 Jump Street" pour se lancer dans un rôle moins avantageux. Et c'est d'ailleurs dans de telles situations qu'on décèle un grand acteur, c'est-à-dire son aptitude "caméléon" qui veut qu'il soit à l'aise dans tous les styles, quelle que soit son apparence (d'autres exemples sont à citer, tels que Gary Oldman qui a su à merveille interpréter Dracula dans le film de Coppola ou encore Jim Gordon dans le récent et très bon "The Dark Knight").

"Edward aux mains d'argent", c'est aussi et incontestablement la meilleure oeuvre musicale de Danny Elfman : une bande originale (B.O.) d'une beauté infinie et pleine de choeurs, maintes fois réutilisée dans des publicités (la célèbre campagne avec le Chaperon Rouge pour le parfum Chanel n° 5).
"Edward aux mains d'argent", c'est également le premier film devant lequel j'ai pleuré (oui, je n'ai pas honte de l'avouer), les scènes de flashbacks avec l'inventeur étant particulièrement poignantes. Cet inventeur est d'ailleurs joué par Vincent Price, acteur dont Tim Burton est un grand fan et dont on peut imaginer le plaisir qu'il a eu de tourner avec son idole.
"Edward aux mains d'argent", c'est enfin et surtout un des films les plus ouvertement tristes de Tim Burton pour le personnage principal. La fin n'est pas heureuse bien que belle. Plus que ça : il s'agit là d'une fin réaliste, à la "Roméo et Juliette", où l'amour entre deux êtres que tout oppose ne peut survivre dans un monde où les apparences sont reines et où la guerre entre les différences, de quelque nature qu'elles soient, fait rage. Edward fuit donc un monde trop lunatique qui ne voit en lui qu'une bête de foire, à la manière de la créature de Frankenstein.

Néanmoins, Tim Burton ira encore plus loin en 1991 dans la suite de "Batman". Fort du succès de "Edward aux mains d'argent", il parvient non seulement à imposer ses choix artistiques mais également son style dans ce qu'il y a de plus sombre aux producteurs qui voulaient à tout prix ce réalisateur pour concocter "Batman 2". Ils n'ont pu que céder aux exigences de ce dernier qui a ainsi eu carte blanche pour livrer le fameux "Batman Returns", oeuvre plus subtile que "Edward aux mains d'argent" et infiniment plus perturbante.

On le savait depuis longtemps : l'univers de Batman n'est pas drôle. Cela s'est vu en 1989 avec le personnage du Joker, figure du mal et de la folie à l'état pur ne faisant rire que lui-même (interprété par un remarquable Jack Nicholson qui reçut en contrepartie un salaire bien confortable). Mais le Joker n'est qu'une figure classique de Batman, un véritable opposé ne faisant ressortir que le côté bon et humain de l'homme chauve-souris, en contraste total avec l'anarchisme du clown criminel. "Batman Returns" fera appel dans son histoire à des méchants plus ambigus, plus humains et donc plus proches de Batman. La jalousie guette même à plusieurs reprises dans le film quand Alfred le majordome demande à Bruce Wayne s'il tient absolument à être le seul monstre de la ville.
Ces méchants, ce sont le Pingouin et Catwoman. Rien que par de tels noms, la dualité est présente (l'alter ego de chacun avec un animal, pour ne citer que cela : chat, chauve-souris, pingouin). Le triangle amoureux chaste que l'on retrouvait déjà dans le premier Batman (Joker-Batman-Vicky) se voit rajouter dans ce deuxième opus les tensions sexuelles qui classent déjà le film dans un registre plus averti ("je dois rentrer chez moi et nourrir ma chatte" dira Selina Kyle, alias Catwoman). C'est là une chose que les parents ont vu d'un mauvais oeil quand ils ont emmené leurs enfants voir le film.
L'accueil de "Batman Returns" fut donc plus mitigé au box office. A prendre en compte également le message terriblement pessimiste du film qui se passe, tout comme "Edward aux mains d'argent", pendant la période de Noël, et met en scène un Bruce Wayne finalement plus seul que jamais, après le véritable massacre final.

Il y a beaucoup de choses à dire sur ce deuxième épisode des aventures de Batman et cela fera peut-être l'objet d'un article futur. Personnellement, je le considère comme LE chef d'oeuvre ultime de Tim Burton : un grand spectacle mature, un anti-conte de Noël, une galerie de monstres effrayante, un univers visuel et musical torturé, une confusion du bien et du mal, de l'amour et de la haine... A mon sens, et jusque là, Tim Burton n'a jamais réussi à faire mieux dans ce qui se fait de paradoxal, à savoir une grosse production personnelle, riche en thématiques houleuses.

Les films qui suivront seront tout aussi personnels.
"Ed Wood" (1994) raconte la vie du réalisateur tristement connu pour avoir été dans les années 50 "le pire réalisateur de tous les temps". Difficile de ne voir pas voir à quel point Tim Burton s'identifie d'ailleurs à Ed Wood (interprété ici par Johnny Depp, véritablement considéré comme l'alter ego de Burton à l'écran). La relation que ce dernier entretint d'ailleurs avec Bela Lugosi n'était pas différente de celle que Burton a eu avec Vincent Price. "Ed Wood", c'est aussi une déclaration d'amour faite au cinéma des années 50 et à ses figures emblématiques, particulièrement aux films d'horreur réalisés avec les moyens de l'époque (maquettes géantes, décors en carton-pâte) et aux nanars (dont Ed Wood est le père spirituel avec son "Plan 9 From Outer Space").
Le film "Ed Wood" marque aussi la période hommage que Tim Burton continuera jusqu'en 1999 grâce à deux autres films.

Tout d'abord "Mars Attacks!" (1996), sorte de grosse parodie de "Independance Day", qui est un vibrant hommage aux films de science-fiction des années 50. Les Martiens y sont représentés avec les pires clichés qui soient : les soucoupes volantes ressemblant à des assiettes géantes, des petits hommes verts bêtes et méchants avec une grosse tête... A savoir que le look desdites créatures a été inspiré par un jeu de cartes des années 50.
Mais les clichés se retrouvent aussi chez les humains qui n'ont jamais été aussi crétins. L'occasion une nouvelle fois pour Tim Burton de critiquer amèrement ses contemporains et surtout l'Amérique : les militaires ne pensent qu'à se battre sans réfléchir, les journalistes sont plus préoccupés par leur coiffure que par leur job, j'en passe et des meilleurs. Le ton est décalé, le tout est grinçant. "Mars Attacks!" est un film où on rit franchement, mais on y rit jaune aussi. La fin est d'ailleurs un monument de poilade avec une chanson country littéralement mortelle.

Ensuite et enfin, "Sleepy Hollow", lui aussi film hommage, est quant à lui une déclaration d'amour aux vieux films d'épouvante. Oh bien sûr! le film en lui-même ne fait pas peur et se veut plus une pièce de théâtre qu'un véritable film dans sa réalisation. Mais "Sleepy Hollow" a d'indéniables qualités, ne serait-ce que sur le plan technique où il s'agit sûrement à ce jour de l'oeuvre la plus aboutie visuellement de Tim Burton : l'atmosphère, l'ambiance, les décors, la lumière, les costumes, les têtes coupées... On en prend plein les mirettes et le terme de "ambiance burtonienne" prend là tout son sens. La musique n'est pas en reste puisque Danny Elfman, qui a toujours composé la musique des films de Tim Burton à l'exception de celle de "Ed Wood", est encore là pour livrer une B.O. magnifique, elle aussi pleine de choeurs, mais très sombre et pesante.
"Sleepy Hollow" est d'ailleurs à mon sens le dernier bon film au sens noble du terme de Tim Burton. Non pas que ce qui suivra ne sera pas bon, loin de là. Mais pour quelqu'un qui nous a habitué à livrer des perles telles que "Edward aux mains d'argent" ou "Batman Returns", le reste sera bien bien en dessous.

La promotion se fera certes, pour les films qui suivront, à coups de "réalisé par Tim Burton, avec Johnnny Depp", mais cela ne constitue qu'un label plus que commercial, offrant une forme incontestablement burtonienne mais un fond diaboliquement aux antipotes du message délivré initialement par le réalisateur qui semble s'être libéré de ses démons et entré dans le cercle vicieux des réalisateurs à succès : techniquement irréprochables mais sans âme.



II) Les derniers produits, moins séduisants et plus racoleurs
L'apogée burtonienne a duré le temps qu'ont duré les années 90. Le début du XIXe siècle n'a pas changé que les calendriers mais aussi la manière de faire d'un réalisateur tombé dans le piège des films de commande. Le spectacle est assuré mais il manquera ce petit plus qui faisait ressentir la véritable magie burtonienne, magie qu'on a cru absente en 2001 avec le remake de "La Planète des Singes", qui a rejailli de manière fortement atténuée dans des petites perles telles "Big Fish" en 2003 (A), mais qui n'a finalement pas survécu. Tim Burton se conforte donc dans des oeuvres dont le succès est assuré dès qu'il y dépose son nom dessus, mais ce succès est bien minime pour les vrais fans (B).


A) La magie burtonienne à l'agonie
Un des films admis comme un des moins personnels de Tim Burton est sans conteste le remake de "La Planète des Singes" en 2001. Classique de la littérature française de science-fiction ayant donné lieu à de nombreux films eux aussi élevés au rang de cultes, cette histoire de singes évolués avait-elle réellement besoin d'un reboot? Là est la problématique engendrée par la grande partie des remakes, dont l'objectif premier est assez rarement autre que celui d'exploiter une nouvelle fois des droits sur une oeuvre déterminée. Certains arrivent à surpasser l'original mais force est de constater qu'il s'agit là de quelques exceptions assez limitées.

Néanmoins, l'autre aspect à souligner est que les remakes présentent souvent l'intérêt en filigrane d'exposer les progrès techniques intervenus entre l'original et le récent long-métrage. Et force est de constater que "La Planète des Singes" satisfait pas mal sur ce point. Mais on ne peut juger un livre à sa couverture. Si les maquillages sont impressionnants (notons toutefois que ceux des films originaux étaient eux aussi convaincants), cela ne peut suffire à qualifier le film de bon ou de chef d'oeuvre. Tim Burton assure là le minimum syndical. C'est également le cas de Danny Elfman et de sa musique bestiale qui colle bien aux images. Mais qualifier le spectacle de burtonien, c'est exposer au monde sa méconnaissance sur Tim Burton. Aucun des thèmes-clés de l'auteur n'est présent dans cette adaptation supplémentaire du roman éponyme qui divertit le temps d'une soirée mais n'est pas transcendant pour un sou.

L'anecdote, c'est la présence au générique du mannequin Estella Warren, qui fut un temps l'égérie pour le parfum Chanel n° 5, dont la campagne publicitaire a déjà été évoquée précédemment.

Tim Burton est-il mort? Pas encore. En 2003 sort "Big Fish", film qui renouera les liens déjà fortement marqués par "La Planète des Singes" entre le célèbre cinéaste et ses fans. Mais on assiste là à la naissance d'un nouveau Tim Burton, un Tim Burton qui a, entre 2001 et 2003, connu quelques évènements heureux (second mariage, naissance de son premier fils) et moins heureux (le décès de ses parents). "Big Fish" est donc plus orienté famille, et pour cause, le sujet du film s'y prête : au moment où un jeune homme s'apprête à devenir à son tour père, il tente d'en apprendre plus sur son géniteur mourant. On craint le mélodrame larmoyant. Mais il n'en est rien, "Big Fish" s'ancrant plutôt dans la comédie dramatique qui fait tant rire que pleurer, un gentil petit film lyrique saupoudré d'une pointe très légère de fantastique un peu hésitant mais bel et bien présent. Un joli petit film aux allures de "Forrest Gump".
Mais le Tim Burton que l'on connaissait n'est plus : bienvenue à Tim Burton 2. Arrivera-t-il cependant à rallier ses premiers fans à sa cause? Réponse lors de la deuxième moitié de l'année 2005, où le petit Timmy, récemment devenu grand, livre pas moins de deux films : "Charlie et la chocolaterie" et "Les Noces Funèbres".

"Charlie et la chocolaterie" est un livre pour enfants connu du plus grand monde, qui a dû faire rêver la majorité des gourmands grâce à un univers décalé, une usine de chocolat inoubliable et une réflexion sur les différentes manières dont les enfants peuvent être élevés. Une adaptation était déjà sortie en 1962. Quelle joie d'apprendre que, plus de 40 ans plus tard, une nouvelle adaptation serait mise en chantier par Tim Burton avec pour rôle vedette l'acteur Johnny Depp!
Mais Johnny Depp pouvait-il jouer un Willy Wonka blasé avec son visage d'éternel jeunot?
Le verdict divisa les critiques. Si le film a su rallier le grand public grâce à une histoire traitée de manière ni trop puérile ni trop adulte aux besoins d'effets spéciaux colorés (quoique frisant l'overdose numérique), le résultat final s'est avéré assez conventionnel. Le personnage de Johnny Depp est assez agaçant. Les libertés prises au niveau de l'oeuvre originale, surtout à la fin, n'ont pas convaincu (le message terriblement récurrent du style "la famille, y a que ça de vrai"). Le penchant un peu trop comédie musicale (la version française est à ce titre affreuse) a pu en dérouter plus d'un.
Pas un grand film mais un honnête divertissement familial : ça la forme d'un Tim Burton, ça en a la musique (Danny Elfman livre un énième thème principal quasi-inoubliable) mais ça n'en a pas complètement le goût, à cause du happy end du genre de ce qui s'est fait de pire chez Tim Burton, du moins jusqu'au récent "Alice aux Pays des Merveilles".

"Les Noces Funèbres", sorti quelques mois plus tard, a su renouer un peu plus avec le genre burtonien en adoptant la forme et le fond de "L'étrange Noël de M. Jack" en saupoudrant le tout des thèmes de "Beetlejuice" (un monde des vivants morne et un monde des morts joyeux). Techniquement et musicalement, c'est classiquement burtonien-elfmanien et on n'est pas déçu. Mais ce qui manque là aussi, c'est l'absence de réelle folie. L'histoire est très très prévisible, et à aucun moment on ne s'attache aux personnages.
Est-ce la faute à un manque d'audace de la part du réalisateur qui se complaît dans le style qu'il a amené à populariser, sans innover véritablement, ou la faute à la lassitude du spectateur qui peut ne voir dans "Les Noces Funèbres" qu'une copie carbone de "L'étrange Noël de M. Jack" dont Tim Burton peut se prétendre le véritable maître et auteur? Rappelons que "L'étrange Noël de M. Jack", s'il a bénéficié de la musique de Danny Elfman et de la direction artistique de M. Burton, n'en est pas moins réalisé par Henry Selick (qui a réalisé l'excellent "Coraline" en 2009).

Par la suite, cela sera trois d'absence, avant l'enterrement par le biais de "Sweeney Todd" et "Alice au Pays des Merveilles".


B) Des films à succès ayant déçu les plus grands fans
Janvier 2008 : sortie de "Sweeney Todd". Première déception : l'absence de Danny Elfman à la musique. Deuxième déception : une véritable comédie musicale dans la tradition de ce qui se fait de plus classique à Hollywood (donc extrêmement prévisible là aussi). L'histoire est d'ailleurs inspirée d'un spectacle de Broadway. Les effets numériques sont ratés (le générique est affreux), le casting est prestigieux mais relativement sous-exploité, et les chansons sont horripilantes.
Johnny Depp est mono-expressif. S'il pousse pour la première fois la chansonnette, son utilisation constante par Tim Burton dans ses films depuis 2005 a de quoi énerver pour une raison simple : la sortie d'un film de Tim Burton est-elle un évènement parce qu'il s'agit d'un film de Tim Burton, d'un film de Johnny Depp, ou d'une collaboration? Si les deux hommes sont amis depuis longue date, nul doute que Depp est plus connu que Burton et que son simple nom en gros sur l'affiche suffit à rallier (phénomène "Pirates des Caraïbes").

Ce recours constant à Johnny s'est surtout vu à l'occasion de la sortie de la bande-annonce de "Alice aux Pays des Merveilles" : en effet, si l'acteur incarne le Chapelier Fou, force est de constater qu'il s'agit dans le film d'un personnage secondaire. Pourquoi dans ce cas ne mettre que lui ainsi que son seul nom sur les affiches? Dans de telles circonstances, difficile de ne pas voir la tactique commerciale qui veut qu'un nom soit toujours vendeur, même si le porteur dudit nom n'apparaît que relativement peu à l'écran par rapport à la promotion qui a été faite.

"Alice au Pays des Merveilles" est sorti en mars 2010. La mode étant celle des grands spectacles en 3-D, la possibilité est faite aux spectateurs d'aller voir le film dans ses conditions, de la même manière que "Avatar", sorti quelques mois plus tôt. Résultat des courses : dans "Alice", la 3-D n'apporte strictement rien. Si l'univers visuel est un régal pour les yeux, le système est très très mal exploité (vous me direz, je n'avais déjà pas été très convaincu par "Avatar", mais dans "Alice", ça a vraiment été l'arnaque). Comme de coutume depuis quelques années, le numérique pullule à l'écran, certains effets étant plus réussis que d'autres, mais le tout reste quand même fade et lisse, donnant plus l'impression de regarder un Pixar qu'un véritable film.
De même, l'histoire, un peu prise sur le modèle de l'inoubliable "Hook" de Spielberg, est trop trop gentillette. Et là, plus peur de l'avouer : "Alice au Pays des Merveilles" est un film Disney. Tim Burton a vendu son âme au diable. Je ne m'attarderai pas plus sur les nombreux autres points critiquables de "Alice", mais entre un happy end dégoulinant, une bataille finale qui retombe comme un soufflet (le duel est trop court, la danse du Chapelier est ridicule) et un personnage au potentiel énorme sous-exploité comme jamais (le chat et son sourire), le dernier film en date de Tim Burton fait l'effet d'un pétard mouillé. Le projet sur le papier avait de quoi séduire, et on était en droit de s'attendre à un spectacle tout public dans lequel les adultes comprendraient des références plus subtiles sans avoir l'impression d'assister à un film exclusivement fait pour les enfants (l'oeuvre de Lewis Carroll est assez tendancieuse pour ça, et faire de Alice une jeune femme de 19 ans, c'était prometteur). Mais non. Disney a-t-il fait pression ou Tim Burton s'est-il laissé faire? Beaucoup pencheraient pour la seconde hypothèse, plus vraisemblable.
Le bilan est le suivant : un spectacle puérile et décevant, à la rigueur sauvée par la musique de Danny Elfman (son grand retour sur un film de Tim Burton). Et encore, ladite musique, bien qu'entraînante et mémorable, a le défaut d'être trop vite répétitive.


Voilà en gros les raisons pour lesquelles Tim Burton me déçoit aujourd'hui. Il est peut-être le président du 63e Festival de Cannes et sa carrière lui donnait droit à ce titre. Mais si on ne se fiait qu'à ses derniers films, on aurait pu douter de cette légitimité.


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27 juin 2010 7 27 /06 /juin /2010 16:20

http://olivier.quenechdu.free.fr/spip/local/cache-vignettes/L344xH475/une_nuit-56ce4.jpgNouvelle rubrique dans ce blog : la catégorie des films bière-et-pizza (B&P), encore appelés les films vide-tête ou BCBB (bien-con-bien-bon).

 

La fréquentation de mon blog a fortement chuté ces deux derniers jours. Il faut dire qu'on ne peut pas tenir un rythme de deux à trois articles par jour sans tomber, un moment ou à un autre, en panne d'inspiration. Et le public, qui n'aura pas reçu sa dose d'écrits sensationnels et judicieux (j'aime me jeter des fleurs à mes heures perdues), ne trouvera plus grand intérêt à venir ici, ce que je comprends parfaitement.

 

J'espère donc relancer la fréquentation avec mon avis très subjectif sur le film culte d'une génération : Une Nuit en Enfer (de son titre original From Dusk Till Dawn). Le terme "culte" est peut-être un peu gros. Il n'empêche que ce film reste culte dans une certaine mesure. Il n'est pas culte comme Le Parrain ou Pulp Fiction, encore qu'il faille avouer qu'Une Nuit en Enfer reste indubitablement un film non-officiel de Quentin Tarantino, un réalisateur qui ne laisse pas indifférent : certains s'extasient sur son génie (qui consiste à faire du neuf avec du vieux) pendant que d'autres le trouvent très surestimé (ceci est également mon avis).

 

Il n'empêche que le bonhomme sait y faire pour livrer des films BCBB, même quand il n'est pas officiellement crédité en tant que réalisateur alors qu'il est évident qu'il est le type qui a tout fait.

Dans Une Nuit en Enfer, il est modestement crédité en tant que scénariste tandis que son pote de toujours, Robert Rodriguez, l'est au poste de réalisateur.

 

Il est intéressant, à ce titre, de constater à quel point les films de Rodriguez sont appréciés quand Tarantino est derrière lui, en témoigne Sin City et le très bon Planète Terreur (sorte de Nuit en Enfer 2 spirituel et non avoué).

En dehors de ça, Rodriguez a su livrer, à lui tout seul, la bouse répondant au nom de Spy Kids dans lequel des enfants, en apprenant que leurs parents sont des agents secrets ayant été enlevés, deviennent à leur tour des 007 en culotte courte. Un divertissement bas de gamme d'une bêtise sans nom dont je n'explique toujours pas le succès qui a amené à la mise en chantier de pas moins de deux suites (!).

 

http://chicago.metromix.com/content_image/full/841838/560/370Une Nuit en Enfer, c'est avant tout une série B totalement déjantée, qui commence en road movie classique :  deux frères gangsters tentent de passer la frontière mexicaine sans se faire rattraper par les autorités, ils rencontrent au cours de leur périple un prêtre et ses deux enfants qu'ils prennent en otage et dont ils comptent se servir pour arriver au pays des sombreros.

Le résumé laisse apparaître un film classique, bien américain, avec ses paysages typiquement américains, sa musique typiquement américaine, ses flics et ses bagnoles typiquement américains... Bref, ça sent bon le vieux polar old school made in oncle Sam. Pas de quoi sauter au plafond, à part peut-être un casting assez intéressant, puisqu'on y retrouve un George Clooney directement sorti de la série Urgences, le grand Harvey Keitel, la prometteuse Juliette Lewis et ... Quentin Tarantino en personne dans le rôle d'un des frères gangsters totalement déséquilibré.

 

La patte de Tarantino est donc indéniable, tant dans l'histoire qu'il a écrite que dans la réalisation qu'il n'a soi-disant pas faite. Cela s'en ressent même dans les dialogues (l'échange entre les deux frères dans la supérette lors de la scène d'intro).

 

http://kkbbapparel.com/wp-content/uploads/2009/11/Savini.sex.jpgLe ton est léger (comprendre par là que ça ne se veut pas moralisateur et encore moins grandiose), le fond est plutôt malsain... On respecte les codes des films policiers de seconde zone à l'ancienne. Seulement voilà : le hic intervient à la fin de la première heure de film quand les héros s'arrêtent dans un bar à putes au Mexique. Le film policier cède alors sa place à un ... film de vampires. Après une somptueuse danse de la sublissimime Salma Hayek, on se rend compte que le bar est tenu par une bande de vampires qui profite de la soirée pour se faire les dents (au sens propre) sur les malheureux routards qui se sont arrêtés boire un coup. Ca tranche, ça saigne, ça gicle... C'est totalement décérébré et purement gratuit. On ne sait même pas ce que ça vient faire dans cette histoire de fuite a priori banal. C'est un peu comme si le scénariste avait fumé un joint entre deux pages et s'était dit : "Et si, comme ça, sans prévenir, je foutais des vampires qui massacrent tout le monde dans le bar?". Difficile d'imaginer une autre explication tant le retournement de situation provient de nulle part. Tant mieux d'ailleurs, diront certains, l'histoire policière était un peu chiante sur les bords. Le massacre en délire nous amène dans une direction qu'on attendait pas, et le côté légèrement comique de la première partie cède à ce qui pourrait s'assimiler à un gros foutage de gueule. Pourtant, il n'en est rien : le spectacle est franchement drôle et on ressent le profond désir de plaire au public en lui livrant ce qu'il aime, à savoir du gore gratuit, de l'humour morbide et un côté pas sérieux qui s'assume totalement.


Les connaisseurs ne seront pas en reste puisque le film est parsemé de clins d'oeil. Outre la patte de Tarantino, on retrouve aussi des gueules du cinéma de seconde zone (Danny Trejo, Fred Williamson) ainsi que le légendaire Tom Savini (un célèbre concepteur d'effets spéciaux) dans le rôle de l'inoubliable Sex Machine et de son arme pour le moins originale.


Pour conclure, Une Nuit en Enfer, c'est le divertissement ultime BCBB et P&B qui n'en fait pas plus que ce qui est demandé, et qui fait passer un bon moment pour peu qu'on aime les séries B et/ou Tarantino.

 

 

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23 juin 2010 3 23 /06 /juin /2010 19:28

http://s.tf1.fr/mmdia/i/85/9/american-beauty-image-illustration-4772859vewma.jpg?v=1Je ne suis personnellement pas fan du Blu-Ray. Du moins pas encore. La popularisation des DVD m'apparaît encore trop récente pour déjà se faire détrôner par un nouveau format qui, au final, ne révolutionne pas grand chose. Les DVD avaient de révolutionnaire le fait qu'ils permettent de voir le film en plusieurs versions (version française, originale, tchèque... y en a pour tous les goûts), avec les sous-titres associés, et des bonus qui sont de vraies mines d'or pour les cinéphiles et/ou cinéastes en herbe (commentaire de l'équipe de tournage, making-of, documentaire sur la musique, les effets spéciaux, les scénarios).


Mais je ne souhaite pas développer cette question. Ce billet est ici pour dire qu'un de mes films préférés vient de voir sa sortie annoncée en Blu-Ray prochainement : le 21 septembre sur les territoires américain et canadien. Nul doute que la sortie française est pour bientôt.


Non pas que je compte m'acheter ce Blu-Ray. C'est juste l'occasion aussi pour déplorer la qualité très moyenne du DVD zone 2. On peut certes regarder le film en VO et en VF, mais le son de la VO est mal mixé (il est étouffé), seuls les sous-titres français sont disponibles, et comble du comble, les quelques rares bonus (une bande-annonce et deux making-of) sont uniquement sous-titrés en ... anglais.


M'enfin bref... C'est l'occasion pour parfaire sa connaissance de la langue de Shakespeare. Et depuis l'achat du DVD, je pense pouvoir affirmer sans prétention m'être considérablement amélioré dans cette discipline. Seulement, à l'époque, ce manque de rigueur dans la finition du DVD m'avait quelque peu refroidi.


J'espère donc que le Blu-Ray sera mieux loti de ce côté-là, et je recommande à toutes les personnes qui n'ont pas encore vu ce film de corriger cette erreur. A mon sens, c'est une sorte de Fight Club pour la génération quadra/quinquagénaire.

Excessif, à l'époque où c'était encore DVDrama, avait d'ailleurs publié un article comparatif de ces deux films cultes peu de temps après que j'eusse remarquer les similitudes.


Pour info, le film a reçu 5 oscars, dont celui du meilleur film en 2000. Le scénariste avait lui aussi été oscarisé, et le bonhomme en question n'est autre que le génial Alan Ball, créateur de séries à succès telles que Six Feet Under (dont j'ai entendu le plus grand bien mais que je n'ai jamais vue) et True Blood (Twilight version adulte : très adulte et intéressant).


En bref : AMERICAN BEAUTY, un film à consommer sans modération.

 

Une petite blague pour la fin : comment avoir le Blu-Ray?

=> en se faisant sodomiser par un Schtroumpf. (HAHAHAHAHAhahahaha... [bide?])

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