Ceux qui ont lu l'article sur mes récents achats effectués à la
Fnac lors des promotions auront noté que j'ai acquis le coffret de la saison 1 de Heroes.
Aujourd'hui, la série est arrêtée. La nouvelle est tombée il y a quelques semaines : après quatre saisons, le feuilleton de Tim Kring prend fin. Une nouvelle qui a
pu attrister les uns et contenter les autres. Il est vrai que la saison 4 était très très moyenne (doux euphémisme), les personnages tournaient en rond et l'intrigue principale était bien pauvre
par rapport à celle de la saison 1 (définitivement la meilleure : la mieux construite, la mieux réalisée).
Lors de sa première diffusion aux Etats-Unis, la série a connu un succès fou. En France, le destin n'a pas été le même. Il faut dire que Heroes prend comme
source les comics et tout ce qui s'ensuit (superhéros, superpouvoirs, supervilains). Si le cinéma s'est dès la fin des années 70 rapidement emparé de cette culture (les films Batman, Superman,
Spider-Man) et que le succès n'a jamais été démenti, les tentatives à la télévision ont été frileuses. Heroes est donc la première série du genre "superhéroïque" à être autant encensée.
On n'a pas tari d'éloges au tout début de ce feuilleton : réalisation cinématographique, personnages attachants, ambiance unique, identité musicale forte...
En France, on n'est plutôt passé à côté. La faute majoritairement à TF1 qui ne sait pas diffuser les séries. En témoigne le triste exemple de l'excellente série 24 heures
chrono, diffusée à des horaires indécents (une heure du matin).
Initialement, TF1 avait programmé la saison 1 de Heroes pour septembre 2007, la rentrée scolaire étant une bonne période pour fidéliser le public. Pour des
raisons inconnues (ou pour éviter un téléchargement massif, mais cela aurait été mettre un pansement sur une jambe de bois), la diffusion a finalement été avancée à l'été 2007, plus exactement le
samedi soir à 20h50, avec trois épisodes par semaine. Une grosse erreur stratégique. Même moi, qui n'ai pas le tempérament fêtard, j'ai peu eu l'occasion de me retrouver devant la télé à cet
horaire si prisé par les étudiants (surtout ceux qui bossent en semaine).
Audiences catastrophiques. Version française qui ne plaît pas. Générique "francisé" comme le fut celui de Prison Break (comparaison : générique français contre générique américain ; n'hésitez pas à dire celui que vous avez
préféré dans les commentaires). Gros plantage. Fans mécontents. Série surestimée pour certains, trop lente pour d'autres...
L'été 2008, TF1 réitère l'exploit en diffusant la saison 2 (bien inférieure à la première, au passage) au même horaire, mais à partir de ... 23h (qui a dit foutage
de gueule?).
La saison 3 n'a toujours pas été diffusée sur les chaînes gratuites, et ne le sera sûrement jamais. Ne parlons même pas de la saison 4.
Pour ce qui est de ce que je pense de cette série, j'étais chez moi lors de la diffusion du premier épisode sur TF1 (ben quoi? je sors pas tous les soirs non plus).
J'ai trouvé ça long et chiant. Trop de personnages. Rythme mou.
Je n'ai pas suivi le reste. Je me suis rapidement rendu compte que Heroes, à l'image de 24 heures chrono, est une série dont il faut suivre
l'intégralité des épisodes pour comprendre l'histoire. Il ne s'agit pas d'histoires indépendantes, mais plutôt d'une grosse intrigue s'étalant sur 23 épisodes de 40 minutes. Un peu comme si on
matait un film qui durait plus de quinze heures.
Quelques mois plus tard, on m'a prêté la saison 1 en entier. On m'avait dit qu'il fallait tout suivre pour comprendre, et plusieurs personnes de mon entourage
m'avaient vanté la qualité du spectacle.
A mon rythme, je me suis donc petit à petit imprégné de l'ambiance particulière de la série, de son rythme certes lent mais millimétré. Tout se met en place petit à
petit. Des individus apparemment sans point commun vont petit à petit se rencontrer, intéragir entre eux, directement ou indirectement, jusqu'à ce que la toile se tisse et donne lieu sur le final
(hâtivement jugé décevant) rassemblant les (nombreux) protagonistes principaux.
La saison 1 est admirablement bien construite. Pour l'avoir vue en tout et pour tout
trois fois, chaque vision me la fait aimer davantage. L'univers est dense, l'ambiance est travaillée, la réalisation est au top. Les e ffets spéciaux, pour une série du genre, sont discrets mais efficaces. Il suffit, pour s'en convaincre, d'écouter le commentaire DVD
du créateur de la série, Tim Kring, qui affirme avoir tourné principalement à Los Angeles alors que l'action se déroule simultanément au Japon, en Inde, à New York, au Nevada, au Texas et en
Californie (la magie des décors et des jeux de lumières).
Les personnages ne sont pas en reste. S'il est évident que certains sont plus intéressants que d'autres (Sylar et M. Bennet sont mes préférés), chacun a son rôle à
jouer.
Autre qualité de la série : le côté humain de la chose. Si le synopsis n'est pas sans rappeler les célèbres X-Men, l'histoire est en tout point différente de part
son déroulement et son parti pris. En fonction de son caractère, le personnage qui découvre ses capacités va en user différemment : le politicien carriériste va plutôt les dissimuler, l'infirmier
altruiste va préférer s'en servir pour devenir un héros (classique), le flic en quête de reconnaissance va en tirer profit pour améliorer son mariage et ses conditions de travail, un horloger
avide de puissance va chercher à s'améliorer...
Pour ceux qui connaissent l'excellent film Incassable de M. Night Shyamalan, Heroes en est plus ou moins l'héritière pour le petit écran.
A cela s'ajoute l'identité propre à la série, notamment l'identité musicale, de part un thème principal reposant et mystérieux, rythmé par la voix de Shenkar. Vous
pouvez écouter ce thème dans la vidéo ci-dessous.
Je pense que je vais m'arrêter là pour ce qui est des éloges. Vous aurez compris que Heroes est une très bonne série à partir du moment, cependant, où on
se limite à la saison 1. En effet, les saisons suivantes, tentant d'appliquer la même recette, se perdent dans les clichés et ne savent pas (ou très peu) faire évoluer les personnages. Encore
que, dans une certaine mesure, la saison 3 est plus que regardable (pas mal d'action). Mais les saisons 2 et 4 sont des gouffres scénaristiques répétant sans cesse les mêmes erreurs.
En espérant que ce petit article vous aura donné envie de (re)voir la saison 1 de cette série, n'hésitez pas à me dire dans les commentaires quel générique
(français ou américain) vous avez préféré.
Et pour ceux qui veulent aller plus loin, allez sur le site français le plus complet dédié à cette superbe série.