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13 octobre 2010 3 13 /10 /octobre /2010 23:00

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/00/02/54/18/affiche3.jpgFort du succès de Spider-Man et des X-Men, l'adaptation d'un autre comic Marvel signé Stan Lee sort en 2003 : Daredevil.

 

En France, ce personnage s'avère assez peu connu (voire totalement inédit). L'occasion pour le film de le faire connaître.

 

Et en grandes pompes s'il vous plaît, notamment grâce à un casting qui a de quoi attirer l'attention, même si avec le recul il n'est qu'un effet mode de l'époque. Outre Ben Affleck et Michael Clarke Duncan, Collin Farrell est en pleine ascension tandis que Jennifer Garner connaît ses heures de gloire grâce à la série Alias.

 

Comme on pouvait le prévoir, Daredevil fait beaucoup dans l'esbrouffe et sent l'opportunisme à plein nez, en plus d'être honteusement formaté pour un public friand des Underworld. La preuve en est cette impersonnalité flagrante qui transpire tout le long du spectacle, à coup de chansons rock inappropriées, d'effets visuels repompés de Matrix et de plans sortis tout droit de Spider-Man, le tout avec la garde-robe qui va avec (cuir à tout va).

 

Le patchwork va encore plus loin, ne serait-ce que dans l'impression d'assister à un shaker entre  ce même Spider-Man et Batman. Pour le coup, on se demande même si ce n'est pas le Batman Begins de 2005 qui a copié Daredevil dans le plan où le jeune héros se tient au-dessus du corps sans vie de son père.

 

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/00/02/54/18/ph6.jpg

Les éléments principaux sont mélangés pour tenter de faire ressortir ce qui fait le sel des aventures pourtant très différentes de l'homme chauve-souris et de l'homme-araignée : la voltige entre les immeubles, la nuit, la perpétuelle frontière entre la Vengeance et la Justice...

 

Mais là où ces modèles tendent vers un certain réalisme (*toussottement*), Daredevil se fiche complètement de ça et présente son héros comme un Spider-Man aveugle, alors même que son don n'est pas d'être super agile mais de se repérer au sonar. Dans de telles conditions, difficile de croire à cette histoire sans se sentir floué. Pourtant, le postulat de base était intéressant, et présenter des héros handicapés permet de développer le côté maudit. Quelques scènes sont à ce titre assez réussies, comme le rendu des ondes sonores à l'écran, ou encore la pluie sur le visage de Elektra.

 

Malheureusement, c'est insuffisant pour relever le niveau de ce divertissement calibré et lisse qui ne fait que passer à côté de son sujet. On ne va pas dire que c'est honteux, mais presque quand on voit le matériau de base qui pouvait donner matière à quelque chose de vraiment puissant.

 

Au lieu de ça, les bourdes sont multipliées. Les personnages sont caricaturaux au possible (bordel, Collin Farrell) et sous-exploités (le journaliste). La love story est vite vue vite oubliée, et les scènes d'action rares et frustrantes, le réalisateur préférant s'attarder sur les pirouettes "spider-maniennes" du héros qui n'est théoriquement pas capable de tels exploits!

 

http://images.allocine.fr/r_760_x/medias/nmedia/00/02/54/18/ph5.jpgLe summum du gâchis est particulièrement ressenti quand on s'aperçoit que, niveau technique, si on excepte une mise en scène digne d'un clip, les effets visuels tiennent plus que bien la route (je les trouve mieux faits que dans les Spider-Man 2 et 3 qui ne sortiront pourtant que bien après).

 

Mais comme chacun le sait, les effets visuels ne font pas un film (quoique, Avatar...), car un film, c'est avant tout une histoire. Et quand on regarde le scénario, on pouvait légitimement se dire qu'on aurait droit à quelque chose de bien. Après une introduction classique mais efficace sur le comment du pourquoi, les éléments-clés de l'intrigue sont déroulés de manière trop rapide, le tout sans donner l'impression d'avancer, alors qu'en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, les enjeux sont déjà posés et quasiment tous bouclés en moins d'une heure, montre en main.

 

Et pourtant, avec le recul, il y en avait, des choses à dire, sur ce superhéros méconnu qu'est Daredevil! Cela est sûrement mieux fait dans le comic (que je ne connais pas), mais avec ce film extrêmement moyen et péteux qui ne maîtrise pas son sujet, c'est clairement non pas un échec mais une déception.

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commentaires

P
<br /> Salutations,<br /> Première visite et je tombe sur un article sur le personnage de Daredevil. La Bd a fait de ce personnage un must des héros de comics: personnage sombre avec une histoire forte et un visuel<br /> unique...le film, vous avez raison, n'a pas donné ne lui a pas donné ses lettres de noblesses. Daredevil-le film aurait suivre le réalisme de la bd et de la noirceur de l'atmosphère dans lequel le<br /> personnage évolue.<br /> <br /> A bientôt,<br /> <br /> www.phobosphotos.com<br /> Le blog des fonds d'écran gratuits<br /> <br /> <br />
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C
<br /> <br /> Salutations<br /> <br /> <br /> Vous avez bien sûr un avis fondé sur la fidélité de l'adaptation au support papier, contrairement au mien qui ne se base que sur le film. Mais je vous crois et c'est essentiellement un reproche<br /> identique au votre que l'on retrouve sur les forums de discussion à propos de ce film ; un manque de noirceur évident, et surtout une réalisation un peu trop digne d'un clip musical.<br /> <br /> <br /> <br />
Q
<br /> Pas terrible ce Daredevil ... ce qui m'a le plus choqué c'est le choix de l'acteur pour le caïd ... Un grand black ? FAIL !<br /> <br /> <br />
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